jeudi 26 juillet 2012

Autour du feu, les fous s'entendent, 2e partie

Cloué au sol, le jeune soldat plongea la lame de sa dague dans le pied de cette ombre sortie des flammes. Un homme caché par la lumière venait de le faire trébucher grâce à un coup d’épaule. Armé d’un énorme marteau, il creusait la terre en essayant de fracasser le crâne du jeune homme encore surpris par le son des cors.

Le sang de son féroce assaillant se répandait déjà autour du pied meurtri. Il retira la lame, évita, de justesse encore une fois, le marteau en roulant sur le sol et se releva maladroitement. Sans attendre une nouvelle offensive, il lança sa dague au visage du colosse, mais le manche vint briser le nez de ce dernier. Gregor voulait en finir d’un seul coup, mais il n’était pas vraiment doué au lancé du couteau.

Cette fracture énerva davantage le porteur de l’énorme marteau. Légèrement étourdi par le coup qu’il venait de recevoir, il chargea sans se poser de question. Gregor dégaina son épée et attendait l’ennemi de pied ferme. Malgré les batailles passées, cet homme lui paraissait beaucoup plus dangereux que les soldats croisés sur les champs de batailles. Une férocité troublante habitait le regard d’un homme qu’on aurait pu facilement qualifier de bête.  À un peu plus de deux mètres, le colosse s’effondra en pleine course. Son arme tomba sur le sol sans que son propriétaire tente de la retenir. Ses mains étaient occupées à examiner son mollet. Gregor remarqua une flèche plantée dans le mollet de son adversaire. Sans attendre une seconde de plus, il accouru prêt du porteur de marteau et planta son épée dans sa gorge afin de l’achevé. Sur un champ de bataille, les combats honorables sont denrées rares.

Il leva la tête pour tenter de voir d’où venait la flèche. Malgré la mêlée, il aperçu quelques éclaireurs de son unité qui étaient postés sur les toits et qui assistaient leurs compagnons. Rassuré, Gregor se jeta dans la bataille afin de retrouver sa cavalière. Il esquiva, bloqua et répondit à plusieurs coups qu’on lui destinait ou non. Le sang des ses ennemis et alliés brouillait sa vision.

Il se frayait un chemin à travers les combats et les cadavres quand il entendit plusieurs cris de femmes provenant de la taverne. Sans réfléchir, il se dirigea vers l’origine de ces cris d’horreur et de panique. La porte de la taverne avait été défoncée, une demi-douzaine de soldats se trouvait dans la salle commune de l’établissement. Leurs armes et vêtements étaient déjà tachés du sang de leurs innocentes victimes. Une vingtaine de femmes se réfugiaient dans l’établissement, mais leur paix fût bien courte. Déjà cinq d’entre-elles gisaient sur le sol et les autres n’osaient bouger. Deux soldats se dirigèrent vers une paysanne l’agrippèrent par les cheveux et la jetèrent par terre. Le plus massif des deux, qui semblait être un officier, ordonna à son complice de bien tenir la jeune fille qui, selon Gregor, ne devait avoir que 15 ans. La jeune fille ne pu rien faire. Le soldat lui écarta les cuisses et viola la paysanne sous les regard envieux et rires de ses compagnons. 

C’est à ce moment que Gregor décida d’agir : pendant que la troupe était distraite par la surveillance des autres femmes et par ce qui se déroulait sur le plancher de la taverne.

Il ramassa une masse d’arme qui trainait près d’un cadavre et se mit à courir vers l’entrée du bâtiment. Avec le bruit et les combats, personne ne le vit arriver. La masse vînt fracasser le crâne d’un soldat qui tenait leurs otages en joug avec son arbalète. Il s’effondra sur le coup. Aussitôt, l’épée de Gregor trancha le visage d’un autre homme se tenant prêt de l’arbalétrier. Du sang et des dents volèrent dans les airs. Les femmes se jetèrent aussitôt sur les deux autres gardes qui s’étaient retournés pour voir leurs compagnons périrent. Elles les clouèrent au sol sans vouloir seulement les immobiliser : les deux soldats furent désarmés et eurent la gorge tranchée avant même de toucher le sol.

Gregor, voyant le terrible sort attendant les soldats, se dirigea immédiatement vers le violeur et son complice. Ce dernier lâcha sa victime et agrippa son épée qu’il avait laissée sur une table. Il en se levant pour faire face à Gregor, il vit se dernier frapper le violeur de toute ses forces, avec la masse, dans les côtes. La force du coup projeta l’officier au sol; à côté de la jeune fille. Il hurlait en se tenant le flanc. Manifestement, son armure ne l’avait pas protégé d’un coup aussi violent. Gregor fit immédiatement face au dernier soldat en état de combattre. Il tenta de bloquer un coup avec la masse, mais la force du coup lui fit perdre l’arme. Il agrippa son épée avec ses deux mains frappa à son tour. Son adversaire esquiva à la dernière minute et sa lame se planta dans le mur de bois.

Un sourire se dessina sur le visage du dernier soldat. Gregor n’attendit pas et plongea sur son ennemi en hurlant. Le plaquant au sol; le soldat échappa son épée mais ne se laissait pas faire pour autant. Il envoya un coup de poing dans les côtes de Gregor qui grimaça de douleur. Il répliqua aussitôt en mordant l’oreille du soldat. Il lâcha prise rapidement pour se relever et donna un coup de tête au soldat qu’il assomma par la même occasion.

Gregor se laissa tomber à son tour. Couché sur le dos, il reprenait son souffle. Les yeux fermés, il revoyait ses victimes s’effondrer sous ses coups et les femmes qui se vengeaient sans retenue. L’étrange excitation qui le gagna à son entrée dans la taverne le quittait au fur et à mesure que l’air emplissait ses paumons. Une image lui vint soudainement à l’esprit et troubla cette pause : l’officier qu’il avait blessé devait être toujours vivant. Il ouvrit les yeux et vît le gros soldat qui se tenait au-dessus lui, poignard à la main. Gregor ne pouvait pas répliquer. La lame descendit sur lui. Il ne pu éviter le coup, mais évita le pire en tentant d’esquiver : il reçu le coup dans l’épaule gauche. La douleur était si intense que Gregor lâcha un cri qui couvrit tous les bruits de batailles. L’officier retira son poignard de la chair de sa victime et releva le bras pour porter le coup fatal.

Gregor ne pouvait plus bouger à cause de cette douleur à l’épaule et le poids de son assaillant. La beauté lui était apparue ce soir là pour la première fois, mais l’horreur vînt vite la remplacer. Il ferma les yeux pour accueillir la mort. Mais un cri le ramena à lui : le soldat se tenait toujours sur lui, mais du sang coulait de sa bouche et d’une profonde blessure à la gorge qu’il tentait de dissimuler avec ses mains. La victime de l’officier se tenait derrière son tortionnaire. Elle tenait le poignard de se dernier.

Elle le poussa sur le côté et se mit à cracher dessus pendant qu’il finissait d’agoniser. Gregor réussit à s’asseoir malgré sa blessure à l’épaule. La jeune paysanne continuait de frapper le gros soldat même si il était bien évident qu’il était mort. Elle criait, pleurait et rageait devant le cadavre de son agresseur. Les autres femmes, qui en avaient terminés des deux autres soldats, rejoignirent la plus jeune d’entre-elles pour tenter de la calmer.

Gregor reprit son souffle, se releva et retira son épée du mur. Se déplacer était difficile vu la fatigue et la douleur, mais il ne voulait pas rester vulnérable trop longtemps. Un manque d’attention avait déjà failli lui couter la vie. Il installa une chaise près de l’entrée pour s’y reposer et pour empêcher d’autres soldats de pénétrer dans l’établissement. Après quelques minutes, son regard délaissa l’entrée pour explorer la salle commune. Il avait fait tout ce chemin dans la mêlée et combattu quatre soldats pour retrouver celle qui l’avait fait danser. L’espoir guida sa recherche vers le groupe de femmes qui s’attardait maintenant à désarmer les cadavres. Mais la beauté qu’il cherchait ne se trouvait pas parmi elles ni parmi les cinq innocentes qui avaient péri sous les coups des soldats. Mais où pouvait-elle se trouver ?

lundi 23 juillet 2012

Constat et désir

Malgré le temps qui passe, je suis toujours triste quand je reviens à la maison et voir que personne ne m'attend. Je pleurs souvent seul chez moi en cherchant une échappatoire à cette cage qu'est la solitude.

Je suis sorti d'un puits bien profond, mais malgré les efforts que j'investi dans cette marche forcée, je tombe trop souvent. J'occupe ce qui me reste de saines pensées pour qu'elles ne se transforment pas à leur tour en chaines qui rouillent quand je pleurs.

Mélancolie bien égoïste mais surtout fiévreuse. Une tristesse qui ne se repose jamais et qui embrase mon coeur. Plus aucune émotion n'est innocente ou bénigne : tout mon être s'oublie et s'abandonne. Il n'y a plus rien qui puisse me tirer de cette impasse...que le temps certains diront. Mais le temps est mon ennemi. Il est celui qui, avec mon désir, ma tristesse et ma solitude, a forgé cette laisse qui me garde du bonheur ou de la simple paix. Désespoir temporaire ou piège dont je ne pourrai sortir seul, j'y laisse ma peau tous les jours.

Je me suis retrouvé devant la beauté il y a pas si longtemps. On doux soir d'été où je me cherchais, je me suis trouvé en sa compagnie. Doux regard qui a éteint cette flamme; une présence apaisante qui me calme l'instant de savourer une véritable distraction. Femme inaccessible et noir désir ce sont combattu. Je me suis retrouvé en paix comme il m'arrive rarement.

Havre sans nom que cette présence, cette voix, bref un éclat qui brillent parfois malgré la nuit. Je quitte toujours cette élégante ivresse en me réfugiant dans l'espoir de retrouver ce refuge quand je serai seul...jamais.

Avec elle j'occupe mon esprit, j'échappe à de sombres projets et je me rends compte que j'ai été aveugle bien longtemps. L'amour ni est pour rien, il ne s'agit que de contempler ce charme troublant et cette courbe enivrante qui me font penser que mon monde peut encore s'illuminer. Ma confiance s'est aussi échappée, mais il faudrait bien que je sache si j'ai ce charme qu'il me faut pour revoir et savourer à nouveau ce moment qui se veut fuyard.

J'ai toujours été triste : c'est dans ma nature de ne pas comprendre ma vie et le bien-être qui peut s'y installer. Je ne vois plus la fin de cette route pavée par mon mal, mais elle arrivera bien assez vite.

Je m'ennuie, j'oublie j'espère...mais la vie n'y est plus...que l'envi.