Malgré l'hiver, la neige et le froid, c'était déjà l'été.
Cette chaleur qui me poussait hors du lit, cette ivresse qui
m'engourdissait, cette fièvre qui me gardait debout. C'est grâce à de nombreux
mots que je suis tombé pour la première fois en 3 ans.
Je sais que mon coeur a tendance à s'emballer trop vite et qu'il parle
trop fort. Je devrais le faire taire une fois pour toutes, mais il s'agit de ma
seule force. Si seulement je pouvais me contenter d'affection, de caresses
passagères et d'invitations sans serments.
Mais c'est l'amour qui m'anime, l'amour qui m'a fait écrire et l'amour
qui me tue tous les jours.
Le vide et le manque; rien ne disparaîtra. Tant que je suivrai mon
coeur, je serai condamné à mourir à chacune de ces fins. Je vais forcément
revenir; marqué par les larmes, tailladé par ce qui s'est arraché de moi.
Chacun de mes pas dans cette direction me murmurait de bien trop
logiques avertissements et des prédictions bien connues. Malgré tout, j'ai
refusé de plier devant le malheur annoncé. Je crois être prêt à recevoir
d'autres coups.
Je laisse s’enfuir la chaleur pour accueillir cette froidure d'hiver qui
me connaît tant. Au fond de moi, il y a ces questions qui ne m'oublient jamais
et ces doutes qui s'acharnent à vouloir m'achever. Ce sont de vieilles
blessures qui chantent à l'unisson avec la réalité et ma conscience un peu trop
lucide.
C'était la première fois depuis bien longtemps que je me sentais beau,
que je me croyais intéressant, que j'espérais vraiment. Je me demande encore si
tous ces compliments étaient bien vrais. Je me demande si ma franchise t'a fait
peur. Est-ce que j'étais seulement qu'un jouet ?
Le bonheur que j'attendais me faisait déjà mal, mais il ne viendra
jamais. J'essaye de souffrir autrement pour que cette chanson cesse, que ces
souvenirs finissent par me quitter avec ton nom.
J'ai toujours dit, et je le pense encore, que je respecterais ses choix.
C'est ce que je fais. J'aurais seulement aimé que la fin soit plus douce;
qu'elle ne me laisse pas le sentiment que tout était faux et que finalement
l'été n'était jamais arrivé.