mardi 27 janvier 2015

Nos voix

Même si elle est loin je l'ai entendue cette voix. Ce timbre nerveux et ces mots du quotidien pour m'apprivoiser; pour voir si je suis ce qu'elle attendait.

Des histoires et du temps, des rires et finalement des paroles qui se cherchent. C'est bien elle, cette voix que j'attendais aussi, ce dépouillement soudain d'intentions discrètes. Elle est bien là, seule, n'ayant peur de rien, en fait si, de son cœur. Elle a peur quand il parle, peur que sa raison démissionne, que la vie l'assomme, que la peur l'agrippe si fort qu'elle étouffe.

Je ne peux rien faire; je continue à parler, à lui dévoiler ce que je suis, ce qu'elle me fait, ce que je ferai quand je pourrai enfin l'atteindre.

C'est difficile, le temps s'évade et laisse trop de place aux sanglots et aux larmes. Elle est si loin cette voix. 

Les mots sont forts, les mots chamboulent tout, les mots nous réveillent. Si seulement ils avaient éteint ce qui nous consume au lieu d'attiser des coeurs qui ne veulent plus se reposer. 

Dans chaque syllabe, je sens sa peau et son parfum m'attirer vers elle. Je ne pourrai jamais la laisser partir. Elle est trop loin cette voix.

Même si la douleur est encore plus forte, même si maintenant les mots ne seront plus assez, mon cœur avait besoin de cette vérité qui voyage par cette voix.

La fin ne s'invite pas, elle nous arrache l'un à l'autre et nous avons à peine le temps de nous aimer une dernière fois; de se promettre que la prochaine fois, nos voix se caresseront.

samedi 24 janvier 2015

Je déteste ma vie (sans toi)

Même quand  le monde est là, je suis seul. Je savais que ce serait difficile, mais c'est simplement insupportable.

C'est au delà de la solitude, il me manque une part de moi. La lumière fait aussi mal que l'ombre.

Je ne peux rien faire qu'attendre et écrire. Écrire les mêmes mots sans arrêts pour essayer de me calmer, de comprendre ou seulement endurer ce qui me tue.

C'est quand elle disparaît que je recommence à agoniser. C'est quand ils sont tous là, sauf elle, que je suis le plus seul.

Comme disait Pierre : Je déteste ma vie sans toi...ma vie c'est long sans toi.

mercredi 21 janvier 2015

Belle sans bruit

Ses mots sont tout,
Son sourire s'évade,
Je rêve de ses baisers par myriade,
Un moment unique, sans tabou.

Un court message pour elle,
Des mots maladroits, sans ailes,
Le bonheur se cache, irréel,
Que mes rêves qui danse sans la belle.

Rien de bien important,
Que moi qui écrit et attend,
Son corps, son âme et son coeur battant,
Une melodie qui se moque encore du temps.

dimanche 18 janvier 2015

La course

Sans remords, je me laisse porter le temps d'une chanson trop familière. C'est de douceur que j'aimerais me sustenter, mais c'est ce vide que je retrouve à chaque fois.

Celui qui côtoie l'absence et cet amour qui m'imprègne. Une torture aux accents de sérénité et de calmes désirs. Si seulement je pouvais m'évader, ne serait-ce qu'une seconde pour me reposer et enfin me libérer de cette apparition dont la beauté m'a capturé, les mots grisé et les histoires, altéré.

Il n'y a rien d'autre qui compte; elle accapare ce qui me restait de raison pour me bouleverser et enflammer un coeur trop longtemps éteint.

Les nuits sont de plus en plus longues et l'attente insupportable. Ajoutez à tout cela l'ignorance qui me nargue et se joue de mes sentiments.

Pendant des jours, j'ai l'impression que tout m'oublie. Je renais à chaque apparition de son nom. Qu'une nuit à espérer, qu'une nuit à me morfondre. La cadence augmente, mon coeur n'en peut plus et hurle pour me prévenir de l'inévitable folie qui me guette.

Elle plus que tout, elle m'inspire des rêves exquis et de douloureuses libérations. Pourtant, elle est loin, sa voix ne réussit pas à me rejoindre et ses yeux se cachent. Son sourire est mon seul remède, ses mains le seul pansement, un baiser ma guérison.

Au loin, ce ne sera que la fatalité qui pourra me rejoindre pour me répéter un discours que je lui ai moi-même écrit. Mais je tenterai de la laisser seule face à une fin qui ne sera plus la mienne. Enfin, je me donne le droit d'aspirer à plus, d'aimer sans retenue même si je dois souffrir.

Parce que souffrir c'est vivre et vivre, c'est elle qui me le permet.

lundi 12 janvier 2015

Des mots et nos sexes

Elle n'est pas là depuis longtemps, quelques secondes à peine. Nous nous sommes reconnus, mais c'est doucement que nous nous sommes retrouvés. Des mots polis puis nos lèvres se sont cherchés.

L'instant d'un baiser courtois, ma main s'est libérée pour l'agripper fermement et lui faire comprendre que c'était bien moi. Nos lèvres arrêtent de s'ignorer et se mélangent une fois pour toutes. Nous avons de la difficulté à prendre nos distances pour d'autres caresses et étreintes essentielles alliant douceur et inflexibilité.

Nos coeurs s'accordent; tout est à l'unisson. Ma main droite plaque ses poignets contre le mur comme elle l'exige. Je la retiens; j'ai le champ libre pour l'explorer, pour découvrir sa peau dont je rêve depuis si longtemps. Son souffle s’accélère, mais aucun mot ne s'aventure dans cette tempête dans laquelle nous avions nous même peur de sombrer. 

Ce sont ses cuisses que je salue en premier pendant que mes lèvres continuent une communion venue si tardivement. Mais elles finissent par tout quitter pour son cou et sa nuque. Je sens ses frissons me remercier et m'encourager pendant je remonte ma main vers son ventre puis ses seins. Ma bouche vient rejoindre ma main rapidement, elle n'aime pas partager. 

Soudainement, elle se libère, mais je la retourne face contre le mur. Je laisse ses mains aller comme elles veulent. Ce sont mes cheveux qu'elles viennent fermement agripper puis caresser pendant que les miennes s'attardent encore sur ses seins et que je mordille ses oreilles.

Finalement, je la laisse se retourner. Elle m'embrasse sans cérémonie et me pousse sur le lit. Doucement, elle se déshabille et me regarde droit dans les yeux; elle sait que ses yeux me font perdre tous mes moyens. Elle garde ses sous-vêtements pour venir me rejoindre. C'est elle qui me tient maintenant prisonnier.

Bras qu'elle emprisonne sur le lit, elle en profite pour faire explorer mon corps à sa langue. Mes pantalons sont un obstacle loin d'être insurmontable. Elle me libère : mes bras sont de nouveau à moi, mais je perds le reste. Sa langue continue son chemin jusqu'à mon sexe gonflé par l'excitation et le bonheur de la retrouver enfin. Mes mains sont bel et bien libres, mais elles se perdent dans ses cheveux qu'elles caressent en réponse à cette langue si éloquente.

Mais moi aussi je veux goûter à cette femme que j'attends depuis si longtemps. Je me relève pour enfin lui retirer ses derniers vêtements, la coucher à ma place et allier langue et mains pour faire comprendre à son sexe l'euphorie qui l'attend. Sa respiration s'évade, comme ses mains qui reviennent à ma tignasse.

L'appel est plus fort que nous, nous ne pouvons plus résister. J'entre en elle, on baise...ou on fait l'amour ? Peu importe, nous sommes ensemble. Moi par-dessus elle, elle qui s'assied sur moi, derrière elle, dans le lit, sur la table de la chambre, sous la douche...partout où elle me veut. La nuit est longue, on est maladroit, mais on aime ça. Pendant cette nuit, il y a juste nous, nos désirs, nos sexes, nos envies, nos vies résumées par des coups de bassins, des gémissements et des orgasmes. 

La fin s'évade à chaque fois qu'on parle. Les discours ramènent le désir et nous rappellent pourquoi nous sommes là. Peut-être que ce sera notre unique nuit, mais rien ne se mettra entre elle et moi. Je ne lui laisse pas le choix : elle se couche contre moi, elle me sent revenir à moi et s'abandonne à mes caresses qui la ramènent à la vie. Elle me veut, c'est ce qu'elle aura.

Le matin finira bien par frapper à notre porte, mais nous ne répondrons pas.

dimanche 11 janvier 2015

Le soir le plus long

Le soir qui nous sépare est toujours trop long,
Je tente depuis des jours de me noyer,
Tout bouge autour de moi, je fais face à l'aquilon,
Il souffle fort, ne masque en rien et me pousse à me lancer.

Amour me parle enfin et cherche à se manifester,
Mais je tente la sagesse sans résultat réel,
Je me rends à l'évidence, je ne peux me passer d'elle,
Si seulement raison s'alliait à cette chaleur pour que je puisse l'adorer.

Ces quelques heures quotidiennes sont tortures,
Même un jour ne me suffirait pas, hélas,
Les minutes s'entrechoquent et me forcent à la réécriture,
Les secondes passent et je ne vois que moi dans la glace.

La douleur s'est marié à passion et bonheur,
J'attrape ce que je peux quand elle passe,
Que ce soit des mots, des images ou des rêves jeûneurs,
Je me contente de ces prises au fond de ma carapace.

Je l'attends avec patience et fierté,
Parce que le temps n'est rien tant qu'elle est là,
Le seul fait que je sois quelque part dans ses pensées,
Me suffit pour combattre l'empressement et à l'imaginer près de moi.



vendredi 9 janvier 2015

L'impossible

Chaque jour, je me bute à l'impossible. Je ne vois pas comment je pourrai la sentir près de moi. Le temps passe et mes rêves veulent devenir espoir, mais je leur interdis. Ma raison martèle mon coeur pour qu'il devienne sourd, mais rien à faire.

Mon seul refuge est la nuit où je me murmure ces pensées qu'elle m'a déjà écrite. Il y a cette étreinte qui ne viendra peut-être jamais; je me l'imagine sans cesse, mais je n'en ai pas le droit.

Je ne regretterai jamais ce jour où j'ai choisi des mots pour elle, où je l'ai écoutée. Malgré tout, je ne me permets pas d'intervenir. Qui suis-je pour oser ? 

Parfois, j'ai l'impression d'être de trop, que je ne devrais pas être là. Je ne veux pas qu'elle souffre à cause de moi. Son bonheur est ma seule cause.

Cette attente éternelle me rendra peut-être fou, mais au moins ce sera une douce folie parsemée de pensées coupables et de désirs silencieux. Le temps s'échappe, mais sans célérité aucune. Chaque jour sans elle me rappelle que je danse avec l'impossible et que j'aime cela.

C'est son regard que je brigue. C'est dans ses yeux que je verrai enfin le fond d'un cœur trop loin pour que je puisse entendre toute sa mélodie. Un seul sourire sincère serait le plus beau des cadeaux, un souffle amoureux la fin définitive de ma raison. 

Malgré les tiraillements et les obstacles, je songe à elle et je ne souffre pas. Parce que tomber pour elle sera la plus belle des chutes.

mardi 6 janvier 2015

Manque

Je ne croyais plus revoir ce manque qui évince mes songes chaque nuit. Il n'y a plus que l'attente et l'espoir qui chantent cette enivrante mélodie à mon chevet.

Cette femme me fragilise à chaque minute qu'elle passe à occuper mon cœur. Malgré que je ne puisse la voir, chaque matin est l'annonce d'un printemps hâtif. La chaleur me réveille et me conduit vers ce refuge où je peux l'entendre penser, la voir me scruter, l'imaginer me parler doucement, simplement.

Hier n'est jamais aussi beau qu'aujourd'hui. Son nom me paralyse le temps que je me rende bien compte qu'elle n'est pas là. C'est à ce moment que tout m'abandonne : ma raison fugue pour mieux revenir le soir venu. Que de discussions qui me ramènent qu'à une seule chose : son absence.

Je n'ai jamais assez de ses mots. J'ai peur d'eux parce que je me demande s'ils sont sincères, s'ils sont autre chose. Je me demande sans cesse si elle ne me fait que rêver pour mieux me réveiller une fois le vent du nord à ma porte.

Mais rien ne peut m'empêcher d'être avec elle. Je ne peux pas que penser à elle, j'ai besoin de cette folie. Elle calme mon épuisement et le fatalisme qui teintent mon quotidien.

Au crépuscule, je chante quelques notes, sœurs de silence, qui m'accompagneront le temps de passer à demain. Parce que je dois m'occuper, je dois m'endormir parce qu'elle me manque.

vendredi 2 janvier 2015

L'Étrangère

J'ai écrit à une étrangère; une question seulement. Les mots étaient différents et cela l'intrigua.

C'est ainsi que débutèrent ces échanges aux saveurs épistolaires. Je la découvre chaque jour et je la vois se transformer au fur et à mesure qu'elle se raconte.

Elle me fait du bien : elle conte, me questionne et me préserve grâce à l'inconnu. Ce ne sont que des mots.

Chaque jour, c'est d'intrigues que je vis quand je pense à cette étrangère sans visage. C'est une inspiration soudaine qui se manifeste quand j'échange quelques lignes avec elle. Les mots s'échappent, ils ont peur, mais de quoi je l'ignore.

C'est de douceur que se composent mes jours et d'impatience mes nuits. Le lendemain est toujours trop loin et la lumière trop brève. Par elle, je suis surpris, charmé, inspiré.

Elle crée. J'espère un jour voir ses mains donner vie à ce qui foisonne en elle. Elle a un talent que je n'aurai jamais; au-delà des mots.

Le froid de janvier ne peut refroidir mon sang; c'est elle qui réchauffe mon quotidien entiché du soir trompeur. Tranquillement, je me laisse porter par des rêves muets qui s'entrechoquent en plein jour. Même après ces verres aux fragrances improvisées, le sommeil ne vient jamais. Elle me tient éveillé quelques heures de plus pour que ma folie se calme.

C'est serein que je pense et que j'écris. C'est cette captivante étrangère qui, sans le savoir, libère et alimente mon verbe. L'attente est tout ce qui compte, peu importe le reste.