dimanche 7 février 2016

Des refuges

C'est ce dont j'ai besoin.

Depuis trois mois, je me sens chez moi nulle part. La paix m'a quitté et tout est trouble. Je retiens mes mots quand je dois les faire lire, j'ai un autre cahier où j'écris le reste. J'essaye de décrire ce qui me ronge les tripes, la tête et le cœur sans faire peur aux autres.

Tout ce que je fais, les endroits où je vais et mes rêves sont pollués par ces souvenirs qui étaient trop beaux. Mon intimité et ma vie ne m'appartiennent plus et tout ce que je peux faire c'est attendre que la logique prenne le dessus, que mes émotions se fanent et que le bonheur revienne seul cogner à ma porte.

Tout ce que je fais et pense se traduit en une douleur que je ne peux réprimer et qui s'acharne à masquer le moindre instant de repos ou d'authentiques libérations. Peu importe où je suis ou avec qui je passe mon temps; tout tourne autour de cette fracture que mon cœur ne tolère plus. Rien ne va et je n'ai plus de force.

J'écris moins, j'en parle peu et je fais ce qu'il faut pour passer par-dessus ce choc qui m'a laissé et me laisse encore trop souvent sans voix. Chacune de mes pensées est un fardeau que je ne peux plus porter. Je suis triste, malheureux, anéanti et cela m'effraie.

En attendant que je puisse me réapproprier ma vie, mes souvenirs et mon monde, je vais encore pleurer cette nuit. Je vais aller dormir en espérant ne pas rêver à cette plaie qui tarde trop à se refermer, à cette peur qui m'empêche de sourire et ces yeux qui m'ont enlevé le goût au bonheur.

Il y a des soirs où tout ce dont j'aurais besoin, c'est un refuge, quelque chose pour me calmer et me montrer les étoiles sans ces oiseaux qui les aiment tant, mais qui, malgré tout, ne pourront jamais les rejoindre.