Sans amertume se succèdent des baisers
sans saveur. C'est une douceur oubliée qui s'évapore avant que le vent vienne
bousculer de précoces adieux qui s'étouffent. Des envies qui s'inventent des
tableaux sans nuance lors d'étreintes sans force.
À
s'imaginer, oublier l'erreur et s'enfuir au creux d'une destinée cambrée. Se
réfugier et poser sa tête sur son ventre et laisser ses respirations me
transporter vers l'idéal. Même si cynisme et désillusion s’accordent, j'aime
mieux croire à l'impossible qu'au mur où j'irai m'écraser, faute de temps et de
mots assez sensibles pour ce sourire mélopée.
Le
vent du nord ne refroidit en rien l'exaltation ni ne ralentit cette course sans
destination. Il me porte aussi vers un havre au parfum accompagnant les
chansons déjà oubliées.
Rien
ne compte plus que ces rêves anticipés qui s'acharnent à retarder léthargie et
décision, pourtant, c'est encore une fois l'inévitable.
Juste
un instant, laisse-moi te parler, te montrer mon propre sourire et caresser
cette peau qui murmure de mélodieuses histoires empreintes de ta chaleur. Toi,
inspirante, tu te caches à la face même du temps; je cours et m'épuises à
t'espérer.
Même si l'astre suit cet exemple, il n'y a que
lumière quand tu t'approches et que tu me laisses sentir ta peau, caresser tes
cheveux et embrasser ta suite lorsque tu repars. Laisse-moi tenir ta main,
laisse-moi te dire pourquoi j'écris encore, laisse-moi vivre encore juste un peu.