dimanche 7 janvier 2018

Laisse-moi

Sans amertume se succèdent des baisers sans saveur. C'est une douceur oubliée qui s'évapore avant que le vent vienne bousculer de précoces adieux qui s'étouffent. Des envies qui s'inventent des tableaux sans nuance lors d'étreintes sans force.

À s'imaginer, oublier l'erreur et s'enfuir au creux d'une destinée cambrée. Se réfugier et poser sa tête sur son ventre et laisser ses respirations me transporter vers l'idéal. Même si cynisme et désillusion s’accordent, j'aime mieux croire à l'impossible qu'au mur où j'irai m'écraser, faute de temps et de mots assez sensibles pour ce sourire mélopée.

Le vent du nord ne refroidit en rien l'exaltation ni ne ralentit cette course sans destination. Il me porte aussi vers un havre au parfum accompagnant les chansons déjà oubliées.

Rien ne compte plus que ces rêves anticipés qui s'acharnent à retarder léthargie et décision, pourtant, c'est encore une fois l'inévitable.

Juste un instant, laisse-moi te parler, te montrer mon propre sourire et caresser cette peau qui murmure de mélodieuses histoires empreintes de ta chaleur. Toi, inspirante, tu te caches à la face même du temps; je cours et m'épuises à t'espérer. 

Même si l'astre suit cet exemple, il n'y a que lumière quand tu t'approches et que tu me laisses sentir ta peau, caresser tes cheveux et embrasser ta suite lorsque tu repars. Laisse-moi tenir ta main, laisse-moi te dire pourquoi j'écris encore, laisse-moi vivre encore juste un peu.