Je pense à écrire
ce texte depuis 2 mois. Je me demandais si je devais l’écrire, s’il fallait que
j’exprime tout ce qui m’habitait. Jusqu’à présent, je n’avais pas vraiment
trouvé le bon moment, mais puisque je viens d’avoir 33 ans…pourquoi pas.
J’ai vécu ma 33e
année comme je suis : passionné, un peu fou et vrai. J’étais follement
amoureux. La première fois depuis 3 ans. C’était quand même assez bizarre en
fait. J’avais un peu oublié ce que c’était d’aimer une femme à ce point. Face à
l’inconnu et aux peurs, je me suis dit que je devais plonger. La meilleure des
décisions. J’ai aimé comme je n’ai jamais aimé. La femme de ma vie. Malgré les
épreuves j’étais là. On s’est beaucoup aimé.
Mais à l’automne,
c’était la fin. Malgré mon passé et les amours d’avant, c’était la première
fois que ça faisait aussi mal. Je n’en ai pas parlé beaucoup. Seulement à ma
famille et des amis proches. Certains d’entre vous ont remarqué que depuis l’an
dernier j’étais moins bavard, autant dans la vie que sur Internet, et bien c’est
parce que c’était trop difficile de parler.
Je suis tombé
malade. Malade d’amour, malade de chagrin, malade à m’en rendre suicidaire. Des
nuits entières à faire des cauchemars ou à ne pas dormir, des journées à ne pas
pouvoir manger et beaucoup trop de temps pour pleurer. Un soir, en sortant du
travail, je suis allé au CLSC pour demander de l’aide. Aucune faiblesse, juste
une absence de force, un chagrin trop fort pour voir quoi que ce soit d’autre.
Une travailleuse
sociale est venue à mon aide, ensuite des médecins sont venus voir ce qui se
passait. Le verdict est tombé : dépression majeure. Bon comme tout bon
gars, j’ai refusé l’arrêt de travail et je me suis dit que parler avec la TS
allait suffire. Mais à force de pleurer seul dans la salle de bain au bureau et
en parlant avec un ami un midi, j’ai réalisé que j’allais droit dans un mur.
Même si j’ai
pensé à me suicider en planifiant où, comment et quand ; j’avais tout de
même envie d’essayer. Essayer de penser à autre chose, de vivre ce que je
devais vivre, d’être malheureux pour vrai et de me rappeler de bons moments. Je
suis retourné voir le médecin et j’ai quitté mon travail. Depuis 3 mois, je
suis à la maison à panser mes plaies et à vivre mon mal de vivre comme il doit
se vivre : un jour à la fois. J’ai tellement pleuré. Une année folle à
donner ce que j’ai de plus beau, à aimer et être aimé pour se retrouver devant
ce non.
Ça m’a détruit. Parce
que mon amour se retrouvait veuf, parce que j’ai été trahi, parce que les mots
et promesses n’étaient que de bonnes intentions. Je devais gérer ma tristesse
et cette colère que j’avais : à cause d’elle et ce qu’elle a fait, mais
aussi à cause de moi. Je me suis trouvé trop naïf, trop gentil avec elle. J’aurais
dû voir tout cela venir. Même si au début de tout cela j’ai voulu partir, elle
m’a retenu. Au final, j’ai fait ce que je devais faire…je l’aimais tellement. J’ai
fini par comprendre que quand quelqu’un vous dit que vous êtes l’homme de sa
vie et qu’elle veut avoir des enfants avec vous…c’est naturel de la croire et
de lui faire confiance.
La colère est
vite disparue. C’est à ce moment que je me suis posé des questions à mon sujet.
Je n’ai jamais eu vraiment confiance en moi, mais après cela, c’était tout
simplement impossible pour moi de m’aimer. Je me suis jugé, condamné à la tristesse
et au malheur parce que je ne valais plus rien. On est toujours le pire de nos
bourreaux.
Le temps a passé,
j’ai traversé des crises et j’ai réalisé que je ne pouvais pas tout contrôler. Ma
vie a changé à cause de la maladie. Je me suis mis à occuper mes journées et à
accepter que j’étais, justement, malade. J’ai parlé avec mes proches, j’ai
pleuré, je me suis effondré. Ma travailleuse sociale était là à veiller sur moi
et mes envies noires.
Au début de tout
cela, je ne voyais que le sentier où se trouvaient mes pieds, mais grâce à elle
et mes proches, j’ai fini par voir l’horizon. Je sais qu’il y a une
destination.
Trois mois plus
tard, je vais mieux. Mes moments sombres sont moins fréquents, je les vis
beaucoup mieux et je suis conscient de ce que je suis. Mon médecin et ma
travailleuse sociale m’ont fait réaliser tout le chemin parcouru.
Je me comprends
mieux, je suis plus ouvert et plus lucide face aux autres et je me sens
beaucoup plus fort. Je resterai toujours un homme très émotif, mais ce qui s’est
passé m’a donné les outils qu’il me faut pour mieux réagir aux prochaines
épreuves. Ce que j’ai vécu m’a confirmé une chose : ce qui est le plus
précieux pour moi c’est l’amour : l’amour de ma famille, de mes amis et
celui que je peux donner et recevoir d’une femme. Même si j’ai souffert et en
souffre encore, je ne dirai jamais non à l’amour. Jamais.
Je suis fier de
moi. J’ai réussi à me rendre jusqu’ici et me transformer pour le mieux. Au
fond, je reste le bon vieux Mike ; je suis simplement plus conscient de
qui est Mike. Je suis fier parce que j’ai réussi à perdre du poids : au
début parce que je ne mangeais plus, mais j’ai profité du moment. Je m’entraîne
maintenant 4 à 5 fois par semaine et j’ai perdu plus de 30 livres. Pour la première
fois de ma vie, je commence à me trouver beau.
Il me reste bien
du chemin à parcourir avant d’être totalement guéri, mais ce qui compte c’est que j’avance.
Même si certains soirs sont plus pénibles, je me rappelle de doux souvenirs que
j’ai avec elle, des moments de bonheurs et de cette force qui me garde en vie. Parce
que la fin n’efface rien, rien ne sert de le nier.
Aujourd’hui, je
souris pour vrai. Parce que le pire est derrière moi et je suis prêt pour la
suite.
Pour terminer, retenez
ceci : ce qui compte le plus dans la vie c’est d’aimer réellement. Laissez
tomber le reste.
Romantiquement
vôtre
Mike