samedi 17 décembre 2016

Évasion

À force de retenue, tout disparaît à l'instant où je reviens à moi.
L'impossible auquel je suis tenu; je m'y perds une fois de plus.
Rien ne fait, rien ne me calme.

Je cours trop longtemps, j'imagine la route qui s'évade en se refusant à moi.
Cette attirance qui marque une faim plus inspirante que toute subsistance.
Je n'ai plus besoin de crier, juste chuchoter l'évidence et me rappeler que je suis en vie.

Un souffle s'empare de nostalgies périmées pour les faire chanter.
L'instant de tout comprendre et réaliser que je ne connais plus cet air.
Je danse malgré tout, en pensant à inatteignable, aux serments que je souhaite voir disparaître.

Je n'ai plus rien à oublier, plus rien à soumettre au passage d'un temps moqueur.
L'intention s'invente.
Je l'embrasse parce que c'est tout ce que nous aurons pour nous.
J'aimerais qu'elle puisse s'évader le temps de fausses promesses qui ne seront qu'à nous. 

samedi 3 décembre 2016

Rouge

Le calme s'est enfui il y a quelques nuits, je pense encore à ce rêve sans fin qui m’emprisonne. Le repos a laissé sa place à une extravagance qui ne s'explique pas. Je sais que rien de cela n'est possible et que je me prends à mon jeu ; mon imagination reprend du service et je me jette devant sans regarder où je vais tomber.

La musique me fait trembler à nouveau, l'air du Nord réchauffe ma mémoire et mon sang. On dirait que ce pourpre est plus que royal, qu'il raconte ce qui n'arrivera jamais. Je le sens plus vivant que moi, plus fort que ces jambes qui me portent partout où je me perds malgré les leçons d'antan.

Ma place se soustrait à mon contrôle. Tout est trop clair quand je me mêle à cette impériale étrangeté ; elle sourit, je rugis. Mon étreinte cherche ce regard fugitif même si je lui interdis. Hardi et inconscient, j'échappe à ma logique et souris à nouveau comme à l'époque de la fille de mon village. 

Cette envie soudaine de cet ostracisme, cet exil vers où je pousse sens commun et raison. Je reste fort et me laisse porter par mes rêves qui me couronneront comme sybarite. Une simple chaleur transportée par de doux murmures plus écarlates que mes obsessions. 

Même s'il s'agit que de rêver et d'espérer l'harmonie d'une beauté fuyarde aux accents oniriques, je préfère succomber à l'enflammée qu'expirer sans sa chaleur, même imaginée. 

Je dors dans un lit trop grand pour moi, mais trop petit pour nous deux.


mercredi 26 octobre 2016

Calme juste

Un sourire qui s'entend quand cette odeur danse et m'emprisonne le temps d'une course irréfléchie. Heureusement, je ne m'y perds plus et j'ai repris cette chanson d'antan en chuchotant des vers aux accents trop satisfaits.

S'évader sur une peau parfumée à l'inconscience, se perdre dans des yeux qui essaient, eux aussi, de parler. Les mots n'ont plus rien à voir. Les seules promesses qui tiennent sont celles qui te gardent contre elles, à l'abri de demain.

On se libère de cette maladresse quotidienne d'une vie trop rangée. On oublie ce qu'on répète chaque jour pour se consacrer à nous, nos désirs et des pulsions qui nous ont mené l'un à l'autre. Seulement ce qu’il faut ; que l'immense et unique bonheur que sont ces caresses qui bafouillent et ces baisers immigrés. Le temps qu'il faut pour mieux exister et devenir l'autre quand elle se transforme aussi.

Finalement, on gagne à s'allier le silence de bourrasques déjà passées. Rien de ravagé, que des souffles qui se cherchent encore. 

La voluptueuse férocité s'est étourdi avec les cris lascifs d'une nuit qui n'a jamais existé. Le sommeil se réfugie dans nos bras et se laisse bercer par des cœurs qui prennent trop de temps à se calmer.

Plus que de la chair, mais rien d'autre qu'un instant étincelle qui hurle même si on est sourd.  

samedi 24 septembre 2016

Promeneur d'automne

Enfin soufflent les vents frais de mon automne. Cette saison que je me suis appropriée pour m'y reposer, pour mieux penser et me laisser porter par ce que je deviens.

Une quiétude que je n'avais pas vue depuis si longtemps ; je me sens libre pour la première fois de ma vie. Je laisse la musique bercer mon ardeur et ponctuer une vie de sourires mêlés aux larmes. Le bonheur ne fuit plus, il ne fait que marcher devant en m'appelant doucement.

Mes pas composent un poème à la fois symphonique, onirique, mais surtout véritable et unique. Aucune prière, ni d'espoirs vulgaires ; l'incontestable exactitude d'une existence sans sacrifice. La distance que j'aurai à parcourir reste ce merveilleux mystère qui conduit l'artisan et son fardeau vers bien plus que des rêves.

Parce que si j'ai enfin cette force de tout faire, c'est parce que je garde ce que j'ai de plus précieux pour moi. Je vous offre ce que je peux vous donner, et ce, sans compter. Je me défends plus qu'avant, je me surveille sans relâche, je conserve ce qui doit rester mien, mais je ne suspendrai jamais cet élan qui me pousse vers vous. Même si on connaît le chemin, il faut tout de même garder ses repères pour ne pas s'égarer à nouveau.

Avant vous étiez tout, mais j'ai compris que vous ne pouviez me donner ce dont j'avais besoin. J'aime tellement vos sourires, mais je commence à tomber amoureux du mien.

mercredi 20 juillet 2016

Un réveil

Des nuits plus douces qui s’évadent, qui nous laissent passer malgré ces ombres provocatrices aux voix dissonantes. Je me perds un peu trop souvent, mais c’est ce qui me garde, me fait sourire un peu plus chaque jour et qui me réveille enfin.

La poésie défaillante se relève. Une force trop longtemps raisonnable se met en marche. Tout se passe, tout est différent et rien pour m’arrêter. Sans le savoir, j’étais prêt. J’attendais seulement ce moment pour avancer vers l’instant qu’il me fallait. 

Je peux à nouveau me fermer les yeux et laisser le monde aller sans que je doive le suivre coûte que coûte. Je me donne le droit au repos, à la lumière et à une chaleur infidèle. L’éphémère me va même si déjà ailleurs.

Je laisse enfin aller le temps comme il se doit. Aussi bien rester spectateur que le saboteur de ses propres désirs. À mes caprices s’allient cette nouvelle fierté d’être qui je suis et cette obstination à vivre plus fort.

Il y aura toujours des doutes face à la ma légitimité d’être ce que je suis, mais tant que je verrai des yeux qui brillent, je serai heureux de tous vous voir danser quand je chantonne.
Laissez-moi me perdre dans ces yeux qui rêvent aussi bien.

samedi 28 mai 2016

33 ans et ma maladie

Je pense à écrire ce texte depuis 2 mois. Je me demandais si je devais l’écrire, s’il fallait que j’exprime tout ce qui m’habitait. Jusqu’à présent, je n’avais pas vraiment trouvé le bon moment, mais puisque je viens d’avoir 33 ans…pourquoi pas.

J’ai vécu ma 33e année comme je suis : passionné, un peu fou et vrai. J’étais follement amoureux. La première fois depuis 3 ans. C’était quand même assez bizarre en fait. J’avais un peu oublié ce que c’était d’aimer une femme à ce point. Face à l’inconnu et aux peurs, je me suis dit que je devais plonger. La meilleure des décisions. J’ai aimé comme je n’ai jamais aimé. La femme de ma vie. Malgré les épreuves j’étais là. On s’est beaucoup aimé.

Mais à l’automne, c’était la fin. Malgré mon passé et les amours d’avant, c’était la première fois que ça faisait aussi mal. Je n’en ai pas parlé beaucoup. Seulement à ma famille et des amis proches. Certains d’entre vous ont remarqué que depuis l’an dernier j’étais moins bavard, autant dans la vie que sur Internet, et bien c’est parce que c’était trop difficile de parler.

Je suis tombé malade. Malade d’amour, malade de chagrin, malade à m’en rendre suicidaire. Des nuits entières à faire des cauchemars ou à ne pas dormir, des journées à ne pas pouvoir manger et beaucoup trop de temps pour pleurer. Un soir, en sortant du travail, je suis allé au CLSC pour demander de l’aide. Aucune faiblesse, juste une absence de force, un chagrin trop fort pour voir quoi que ce soit d’autre.

Une travailleuse sociale est venue à mon aide, ensuite des médecins sont venus voir ce qui se passait. Le verdict est tombé : dépression majeure. Bon comme tout bon gars, j’ai refusé l’arrêt de travail et je me suis dit que parler avec la TS allait suffire. Mais à force de pleurer seul dans la salle de bain au bureau et en parlant avec un ami un midi, j’ai réalisé que j’allais droit dans un mur.

Même si j’ai pensé à me suicider en planifiant où, comment et quand ; j’avais tout de même envie d’essayer. Essayer de penser à autre chose, de vivre ce que je devais vivre, d’être malheureux pour vrai et de me rappeler de bons moments. Je suis retourné voir le médecin et j’ai quitté mon travail. Depuis 3 mois, je suis à la maison à panser mes plaies et à vivre mon mal de vivre comme il doit se vivre : un jour à la fois. J’ai tellement pleuré. Une année folle à donner ce que j’ai de plus beau, à aimer et être aimé pour se retrouver devant ce non.

Ça m’a détruit. Parce que mon amour se retrouvait veuf, parce que j’ai été trahi, parce que les mots et promesses n’étaient que de bonnes intentions. Je devais gérer ma tristesse et cette colère que j’avais : à cause d’elle et ce qu’elle a fait, mais aussi à cause de moi. Je me suis trouvé trop naïf, trop gentil avec elle. J’aurais dû voir tout cela venir. Même si au début de tout cela j’ai voulu partir, elle m’a retenu. Au final, j’ai fait ce que je devais faire…je l’aimais tellement. J’ai fini par comprendre que quand quelqu’un vous dit que vous êtes l’homme de sa vie et qu’elle veut avoir des enfants avec vous…c’est naturel de la croire et de lui faire confiance.

La colère est vite disparue. C’est à ce moment que je me suis posé des questions à mon sujet. Je n’ai jamais eu vraiment confiance en moi, mais après cela, c’était tout simplement impossible pour moi de m’aimer. Je me suis jugé, condamné à la tristesse et au malheur parce que je ne valais plus rien. On est toujours le pire de nos bourreaux.

Le temps a passé, j’ai traversé des crises et j’ai réalisé que je ne pouvais pas tout contrôler. Ma vie a changé à cause de la maladie. Je me suis mis à occuper mes journées et à accepter que j’étais, justement, malade. J’ai parlé avec mes proches, j’ai pleuré, je me suis effondré. Ma travailleuse sociale était là à veiller sur moi et mes envies noires.

Au début de tout cela, je ne voyais que le sentier où se trouvaient mes pieds, mais grâce à elle et mes proches, j’ai fini par voir l’horizon. Je sais qu’il y a une destination.
Trois mois plus tard, je vais mieux. Mes moments sombres sont moins fréquents, je les vis beaucoup mieux et je suis conscient de ce que je suis. Mon médecin et ma travailleuse sociale m’ont fait réaliser tout le chemin parcouru.

Je me comprends mieux, je suis plus ouvert et plus lucide face aux autres et je me sens beaucoup plus fort. Je resterai toujours un homme très émotif, mais ce qui s’est passé m’a donné les outils qu’il me faut pour mieux réagir aux prochaines épreuves. Ce que j’ai vécu m’a confirmé une chose : ce qui est le plus précieux pour moi c’est l’amour : l’amour de ma famille, de mes amis et celui que je peux donner et recevoir d’une femme. Même si j’ai souffert et en souffre encore, je ne dirai jamais non à l’amour. Jamais.

Je suis fier de moi. J’ai réussi à me rendre jusqu’ici et me transformer pour le mieux. Au fond, je reste le bon vieux Mike ; je suis simplement plus conscient de qui est Mike. Je suis fier parce que j’ai réussi à perdre du poids : au début parce que je ne mangeais plus, mais j’ai profité du moment. Je m’entraîne maintenant 4 à 5 fois par semaine et j’ai perdu plus de 30 livres. Pour la première fois de ma vie, je commence à me trouver beau.

Il me reste bien du chemin à parcourir avant d’être totalement guéri, mais ce qui compte c’est que j’avance. Même si certains soirs sont plus pénibles, je me rappelle de doux souvenirs que j’ai avec elle, des moments de bonheurs et de cette force qui me garde en vie. Parce que la fin n’efface rien, rien ne sert de le nier.

Aujourd’hui, je souris pour vrai. Parce que le pire est derrière moi et je suis prêt pour la suite.
Pour terminer, retenez ceci : ce qui compte le plus dans la vie c’est d’aimer réellement. Laissez tomber le reste.

Romantiquement vôtre

Mike

jeudi 5 mai 2016

Mon banc

Notre 3e année ensemble débute.

Tu m'as accueilli malgré mes humeurs diverses et changeantes. Le temps passe, les gens changent, mais nous on reste les mêmes.

Quand je dormais ailleurs, je ne savais pas que c'est ce qui manquait à ma vie : un observatoire, une pause qui m'obéit.

Le soleil ne brillera jamais trop pour nous, la pluie n'est qu'un contre-temps trop court, les passants deviennent conversations.

Les pluriels s'éteignent, je suis seul et je prends le temps qu'il faut pour me rappeler ce qu'est une vie, l'innocence et de véritables désirs. Je me réconcilie avec le présent. De trop rares sourires et des arrêts sans conséquences se succèdent. Je m'installe le temps qu'il faut finalement.

J'ai vu bien des vies passer et, bizarrement, je me suis toujours contenté de la mienne. Je n'envie rien. Malgré les malheurs, les larmes et les cul-de-sacs,  je me satisfais amplement de mon sort.

Tu sais, à force de s’asseoir au pied du mur, on consent à pleurer quand il faut. Mais aujourd'hui, quand je t'ai vu, j'ai souri.

vendredi 1 avril 2016

Des souvenirs

Écrire m'est tellement difficile. Même si j'ai les mots qu'il faut et le temps pour le faire, j'ai toujours peur de me tromper ou de trop en dire.

Tout cela est lourd à porter. Le quotidien qui s'acharne à me rappeler la douleur, les rêves de la nuit d'avant et surtout les espoirs qui ne s'expliqueront jamais. Les heures sont bien trop longues pour moi, mais on dirait bien que je devrai m'y faire.

À force de pleurer seul, on se dit que rien ne vaut mieux que de s'habituer à cette solitude, à ces moments sans réels éclats, à une réalité que d'autres s'efforcent de fuir. Des rêves un peu trop timides pour certains, une grisante fatalité pour les autres. Peut-être qu'au fond le bonheur, c'est trop me (ou nous) demander.

Des instants d'inconscience m'aident à tout évacuer, à soulager mon cœur trop maladroit qui gueule sans cesse et qui m'empêche de penser, de dormir et d'être calme. J'aimerais bien me débarrasser de cette fragilité qui me garde dans cette insuffisance, ce mal et cette douleur. J'aimerais pouvoir sourire sincèrement sans penser aux larmes de la veille et aux cauchemars du soir.

Bien que je laisse aller mes souvenirs et que je laisse les blessures se refermer, il y aura toujours ce moment où tout reviendra, cet épisode qui me laisse tout simplement triste après son passage. 

Dormez et profitez de cette nuit. Reposez-vous et quand vous ouvrirez les yeux, profiter de vos victoires et des bonheurs qui sont encore là. Quand ils partiront, vous ne pourrez que les pleurer comme étant des souvenirs qui ne meublent le passé.


samedi 5 mars 2016

Des danses

Juste le temps qui vient,
C'est plus difficile qu'il n'y parait,
Je pense à la suite, aux instants qui ne sont ce qu'ils sont,
Juste un instant à imaginer le reste, la fin qui ne vient jamais.

J'aimerais être sérieux un instant, mais bon vous me connaissiez,
Que la nuit qui dicte le reste,
Que les fins sans repos qui s'arrêtent,
Pour finalement rire une dernière fois sans reste,

Une comptine plus naïve que vous pensiez mes amis,
Un récit qui ne finira jamais bien,
Juste votre regard qui s'égard moins serein,
L'idée qui, au fond, n'est jamais bien loin.

Certainement que je m'oublie,
Vous pensez peut-être à vous évader,
Mais bon, que puis-je pour vous faire patienter,
Mourir, peut-être, et vous resteriez ainsi bien loin.





dimanche 7 février 2016

Des refuges

C'est ce dont j'ai besoin.

Depuis trois mois, je me sens chez moi nulle part. La paix m'a quitté et tout est trouble. Je retiens mes mots quand je dois les faire lire, j'ai un autre cahier où j'écris le reste. J'essaye de décrire ce qui me ronge les tripes, la tête et le cœur sans faire peur aux autres.

Tout ce que je fais, les endroits où je vais et mes rêves sont pollués par ces souvenirs qui étaient trop beaux. Mon intimité et ma vie ne m'appartiennent plus et tout ce que je peux faire c'est attendre que la logique prenne le dessus, que mes émotions se fanent et que le bonheur revienne seul cogner à ma porte.

Tout ce que je fais et pense se traduit en une douleur que je ne peux réprimer et qui s'acharne à masquer le moindre instant de repos ou d'authentiques libérations. Peu importe où je suis ou avec qui je passe mon temps; tout tourne autour de cette fracture que mon cœur ne tolère plus. Rien ne va et je n'ai plus de force.

J'écris moins, j'en parle peu et je fais ce qu'il faut pour passer par-dessus ce choc qui m'a laissé et me laisse encore trop souvent sans voix. Chacune de mes pensées est un fardeau que je ne peux plus porter. Je suis triste, malheureux, anéanti et cela m'effraie.

En attendant que je puisse me réapproprier ma vie, mes souvenirs et mon monde, je vais encore pleurer cette nuit. Je vais aller dormir en espérant ne pas rêver à cette plaie qui tarde trop à se refermer, à cette peur qui m'empêche de sourire et ces yeux qui m'ont enlevé le goût au bonheur.

Il y a des soirs où tout ce dont j'aurais besoin, c'est un refuge, quelque chose pour me calmer et me montrer les étoiles sans ces oiseaux qui les aiment tant, mais qui, malgré tout, ne pourront jamais les rejoindre.

mercredi 27 janvier 2016

Des soirs

Que quelques mots ce soir.

Pour mieux penser et seulement se souvenir des moments trop doux.

Que quelques histoires qui restent belles et que je tente d'enfermer. Juste le temps de respirer et de me raconter autre chose.

Les coeurs s'entre-mêlent en s'oubliant, en se perdant et c'est tant mieux.

Pourquoi se garder de tout cela ? Pourquoi ne pas sourire quand viennent les larmes du soir ?

Que quelques notes qui réveillent les morts et embrasent les deuils. Juste le temps d'espérer et de me raconter les mêmes choses.

Valse tranquille des jours qui préfèrent se nier. Un pas qui me fait toujours peur, mais que je réapprends à chaque fois. Il n'y a que le rythme qui demeure si familier.

Pourquoi ne pas tout effacer ? Pourquoi ne pas m'enfuir et laisser se terminer ce trop long souffle qui agonise déjà ?

Que quelques regards qui s'invitent et me révoltent. Juste le temps de disparaître et de me laisser raconter trop de choses.

Des soirs à me bercer et vous laisser vivre sous des étoiles trop belles pour que vous les laissiez vous parler.

dimanche 17 janvier 2016

Des silences

Il n'y a plus que cela. Des silences auxquels j'appartiens.

Qu'un silence qui me laisse trop de place. Des pensées qui ne sont jamais interrompues et des rêves qui finissent toujours par devenir cauchemars ou un calque brisé.

Qu'un silence qui se souvient. De tout, de trop de choses pour que je puisse bien voir où je vais. Peu importe le temps que l'on voit passer, tout reste là. Rien n'est apaisé.

Qu'un silence qui isole. Même la plus belle des musiques et les mots les plus justes n'y peuvent rien. Ce qui est resté s'est emparé de tout et mettra tout en oeuvre pour que ce qui tourne autour ne puisse m'atteindre.

Qu'un silence révélateur. Trop franc pour le cœur, pas assez fort pour l'esprit. Que quelques secondes pour tout détruire et me laisser tomber. le plus dangereux peut-être, mais il me plaît malgré tout.

Qu'un silence féroce qui s'impose. je n'ai pas le choix de l’accueillir. Il force ma porte à chaque instant et me plonge dans l'interdit. Rien de naturel. Que le pire des moments sans que je puisse me défendre. Cela ne sert à rien.

Quelques instants encore, mais je finis toujours par rencontrer le silence dormeur. Celui qui me promet la paix pour me plonger, lui aussi, dans trop d'histoires, dans ce qui ne se raconte pas, dans une fosse sans écho.


dimanche 10 janvier 2016

De moins en moins

Depuis des semaines, j'ai oublié bien des choses. Je suis dans un état où plus rien ne bouge, où tout semble m'attendre.

Je n'écris plus, parce que les mots me semblent tous vides, inappropriés et dangereux. Je ne vois pas leur nécessité. Quand je réussis à écrire quelques lignes, le tout finit à la poubelle. Même si ces mots je veux les partager, je préfère m'en débarrasser. Mais ils finissent toujours par revenir. Je finis toujours par les réécrire.

Je mange beaucoup moins. Je ne reconnais plus la nourriture. Tout est fade, rien ne me plait et je n'en ai surtout pas envie. Trop d'efforts pour quelque chose qui me dégoûte au final. L'essentiel me suffit.
Je ne fais plus la cuisine. Oui trop d'efforts, mais surtout aucune passion ou d'amour à faire des plats que j'ai toujours réussis, mais que je rate maintenant. J'ai toujours aimé faire la cuisine, ça me relaxait, ça me rendait zen. Aujourd'hui, ça me laisse trop de temps pour penser.

Je ris moins souvent. Même si l'humour et la dérision sont très importants dans ma vie, je pense trop pour être un bon public. Je feins beaucoup de sourires, parce qu'il faut quand même être de bonne compagnie à l'occasion.

J'essaye de moins parler aussi. Je n'ai pas grand chose d'intéressant à dire depuis quelques temps, mais aussi parce que je veux moins parler. Le fait d'être un moulin à paroles m'a toujours tapé sur les nerfs et je sens que j'ai besoin d'une pause. J'essaye de dire des choses plus réfléchies, quelles soient sérieuses ou non. Si j'ai bien appris quelque chose depuis quelques semaines, c'est que ce taire ça peut aussi faire du bien. Je tente de parler quand il le faut. Mais bon, ce n'est pas gagné.

J'essaie de faire taire mon imagination. C'est ce que j'ai de plus difficile à faire. Cela tue mes mots, ma voix et le reste, mais c'est ce dont j'ai besoin. Mon imagination reste mon essence, mais ce qu'elle m'apporte présentement ne fait que tuer le reste de ce que j'essaye de garder debout.

J'avance malgré plusieurs coups, je prends appui où je le peux. Je ne vais pas aussi vite que je le voudrais, mais au moins j'avance. Je suis de moins en moins moi , mais c'est ce qu'il me faut, c'est ce qui doit être pour enfin comprendre où je vais.