dimanche 10 janvier 2016

De moins en moins

Depuis des semaines, j'ai oublié bien des choses. Je suis dans un état où plus rien ne bouge, où tout semble m'attendre.

Je n'écris plus, parce que les mots me semblent tous vides, inappropriés et dangereux. Je ne vois pas leur nécessité. Quand je réussis à écrire quelques lignes, le tout finit à la poubelle. Même si ces mots je veux les partager, je préfère m'en débarrasser. Mais ils finissent toujours par revenir. Je finis toujours par les réécrire.

Je mange beaucoup moins. Je ne reconnais plus la nourriture. Tout est fade, rien ne me plait et je n'en ai surtout pas envie. Trop d'efforts pour quelque chose qui me dégoûte au final. L'essentiel me suffit.
Je ne fais plus la cuisine. Oui trop d'efforts, mais surtout aucune passion ou d'amour à faire des plats que j'ai toujours réussis, mais que je rate maintenant. J'ai toujours aimé faire la cuisine, ça me relaxait, ça me rendait zen. Aujourd'hui, ça me laisse trop de temps pour penser.

Je ris moins souvent. Même si l'humour et la dérision sont très importants dans ma vie, je pense trop pour être un bon public. Je feins beaucoup de sourires, parce qu'il faut quand même être de bonne compagnie à l'occasion.

J'essaye de moins parler aussi. Je n'ai pas grand chose d'intéressant à dire depuis quelques temps, mais aussi parce que je veux moins parler. Le fait d'être un moulin à paroles m'a toujours tapé sur les nerfs et je sens que j'ai besoin d'une pause. J'essaye de dire des choses plus réfléchies, quelles soient sérieuses ou non. Si j'ai bien appris quelque chose depuis quelques semaines, c'est que ce taire ça peut aussi faire du bien. Je tente de parler quand il le faut. Mais bon, ce n'est pas gagné.

J'essaie de faire taire mon imagination. C'est ce que j'ai de plus difficile à faire. Cela tue mes mots, ma voix et le reste, mais c'est ce dont j'ai besoin. Mon imagination reste mon essence, mais ce qu'elle m'apporte présentement ne fait que tuer le reste de ce que j'essaye de garder debout.

J'avance malgré plusieurs coups, je prends appui où je le peux. Je ne vais pas aussi vite que je le voudrais, mais au moins j'avance. Je suis de moins en moins moi , mais c'est ce qu'il me faut, c'est ce qui doit être pour enfin comprendre où je vais.