lundi 22 octobre 2012

Lettre à Mathieu

Salut Mat,

Ton grand frère s'ennuie. S'ennuie de son enfance où tu jouais avec lui avec les 4 autres insupportables. Ton grand frère s'ennuie de l'insouciance, de la liberté qu'avait notre imagination et de l'amour inconditionnel qui gérait nos sourires, nos larmes, nos envies et nos pertes.

Tu sais Mat, on pense toujours à toi. Malgré les années, les épreuves et les bonheurs, tu es toujours avec nous. La nuit, tu reviens nous voir, nous parler et essayer de comprendre ce qui nous arrive. Pour moi, tu es mon petit frère de 8 ans. Tu n'as pas changé, en fait, je t’avouerai avec honte et tristesse que je ne me rappelle plus de ton visage. Je revois souvent la même photo, mais on dirais que je n'y crois pas. Dans mes rêves je te parle, je te sens présent et je t'entends...mais je ne te vois plus.

On ne se remettra jamais de ton départ. Pour l'aîné de notre famille, ta mort m'a ouvert les yeux sur une dure et cruelle réalité : je ne pouvais pas et ne peux toujours pas tous vous protéger. J'ai essayer d'être fort pour supporter Papa, Maman, nos frères et notre soeur...j'ai fait ce que je pouvais avec la force que j'avais. Un ado qui voit partir son frère et sombrer sa famille, il est perdu et fait ce qu'il peut.

Je ne suis pas croyant, mais j'ai quand même envie de te parler et de t'écrire quand vient les vents froids qui font tomber les feuilles et nous ramènent la neige. Beaucoup de mes mots t'appartiennent mon frère : ce que je suis s'est construit sur les rires d'enfants que nous avons partagés et les larmes que ta famille à verser.

L'hiver sera toujours la saison où tu es parti petit frère. La neige et les tempêtes me rappellent la violence de ton départ, l'infini tristesse qui m'habitera jusqu'à ma mort et la fin de quelque chose. Mais c'est aussi sous la neige que s'est construit ma poésie, mon envie de chanter, de crier et les liens indestructibles qui forment notre famille.

C'est l'hiver qui m'offre la plus belle des chaleurs : l'amour des miens, l'hospitalité de ceux qui m'ouvrent leur coeur et ton souvenir petit frère.

Je t'aime Mathieu.

dimanche 21 octobre 2012

Je savais.

Le sens de la vie m'est inconnu. Au fond de mon être, je cherche à l'aveugle les questions que je devrais me poser au lieu d'errer en me contentant du silence gêner des autres.

Mieux se comprendre et se tracer soi-même les mots qui nous ramèneront là où les gens nous attendent. Au plus profond de moi je me vois marcher et me moquer du regard pervers de certains. Je suis ce que je suis parce que j'aime apprivoiser ma solitude. Je discerne la douce silhouette d'un caprice ou des simples souvenirs qui tardent à partir.

Sous le soleil s'évapore l'oubli et la folie que nourrit les ombres du soir ou mon ivre résolution. Je ne m'attarde plus à savoir si je suis aimé, j’expérimente joies naïves et de pures spéculations. Quand viendra le regard qui me trouvera ou me demandera, j'essayerai de voir d'où vient l'éclat qui souffle sur mon coeur et apprivoise ma raison.

Fantasme étouffé par l'absolu, je me mets à divaguer et implorer mes rêves de me la présenter à nouveau : cette vision soudaine d'une chimère dont je n'ai pu trouver le nom. Celui de désir m'est venu à l'esprit, puis beauté et finalement réconfort de voir qu'elle existe. Que ce soit pour moi, un autre ou pour qu'Espoir se matérialise, elle est bien là cet utopique mirage.

Je l'ai vu partir il y a si longtemps; que ce soit la veille ou il y a dix ans...cela fait beaucoup trop longtemps que je n'ai pu la voir. Déception reviendra peut-être pour que je la ramène à moi, mais j'aurai au moins pu la sentir cette délicatesse me glisser à l'oreille : attends-moi.

vendredi 19 octobre 2012

Transport ou hystérie

Les nuits qui passent ne sont plus vides. Malheureusement, je les vois peuplées par l'envie et l'absence. Calme qui me revient quand j'oublie que je ne suis plus dans la réalité...que dans une ombre qui se venge. Je me refuse à parler d'elle, à y penser ou à la revoir en songe. Je combat et résiste au peut-être bonheur et à la chaleur qui réanime les sens et mon coeur qui s'éclipse ailleurs.

Divergence dans mes actes et cette blessure qui est apparue un matin plus trouble que sa veille. J'y pense constamment et j'entends moroses symphonies venir meubler ce temps entre mon attente et ma déception.

Rien ne vient car je ne bouge plus. Je suis enchaîné et je ne cherche pas la clé. J'aimerais plutôt qu'on vienne à moi et qu'on m'explique ce qui se passe, ce qui me prend, ce qui transforme le mélancolique en homme qui trouve ce qu'il ne cherchait pas.

Je me demande ce qu'elle dirait si elle savait qu'elle me manque, je me demande ce qu'elle pense de moi, je me demande pourquoi je m'en fais tant, je me demande seulement si...

Rien ne va malgré ce que je deviens. Je continuerai donc à me cacher avec la crainte et j'embrasserai la glaciale bourrasque qui me rappelle que je ne mérite pas ces lèvres inquisitrices, cette chaleur troublantes se répandant sur sa peau et ce souffle court s'accordant au mien.

Va dormir et oublie que tu espères parce qu'au fond tu n'y peux rien.

dimanche 7 octobre 2012

Sans aucune retenue.

Lames traîtresses qui fuient ma tristesse . L'étoile marchent sous le néant sous rien sous l'espoir qui ne marche plus.

Si rien ne se présente, si rien ne pleure...si rien ne veut...pourquoi rester ?

Tu t'en fais ? Parles avec les seules compagnes qui guident mes mains.

Dehors tu est bien heureux de me voir, mais si seulement tu comprenais pourquoi.

Le sommeil viendra...parce que je suis engourdi...parce que mes plais sont là fraîchement tranchées.

Je m'y attache à cette douleur.

Sans aucune retenue.

lundi 1 octobre 2012

Sans rien dire, 2e partie.

Ce qui est pire qu'un amour absent c'est l'amour qui poursuit. Un amour qui s'attache malgré que l'on veuille s'en débarrasser ou tout simplement l'ignorer. Quand écrire est trop difficile, quand parler est impossible, quand fuir nous ramène à l'impasse.

J'y crois encore et je le vis. Je m'ennuie d'elle et regrette chaque départ qui me pousse à céder ma place. Les paroles ne me viennent jamais quand je me retrouve devant elle, devant son ombre, devant son image qui m'évite. Triste constat : j'ai peur de l'amour. Effrayé de perdre ce que j'ai déjà. J'angoisse à l'idée d'être une menace ou de prendre trop de place dans une vie qui se cache.

Pourquoi j'ai toujours envie d'avoir plus ? Je ne peux me contenter des simples plaisirs occasionnels : je la désir quand il ne le faut pas, je l'espère quand elle disparaît, j'imagine le pire quand il n'y a rien. Riche idée de tomber dans ce piège que personne n'a posé.

Au-delà des corps qui s'appellent ou d'esprits flirtant sous les étoiles fugitives des nuits trop courtes; je pense au pire sans vraiment concevoir d'autres avenues. Rien ne presse, rien n'est parfait...mais comment savoir ce que sera. Il ne s'agit pas que de l'étreinte, mais aussi de cette chaleur qui la construit et des mots qui l'attisent.

Toutes les minutes qui composent mon temps viennent façonner ma perception et mon jugement. Je ne sais plus vraiment ce qui guide mes pas ou mes doigts : les lignes se composent et mes questionnements se manifestent.

Je ne sais plus où j'en suis; je suis perdu dans l'incertitude et le non-dit. Subtiles gestes et signes se rapprochant de l'invisible, je vous perds et ne vous comprendrai jamais. Mon coeur ne peut plus se nourrir de l'imagination : il voudrait plutôt s'ouvrir.