vendredi 20 octobre 2017

Comme avant

C'est en parlant que je m'enlise,
Et en écrivant que je m'achève.

J'y pense et le mal se localise,
Je m'écoute, m'évite et me brise.

Seul, perdu; c'est parfait ainsi,
Voyageur reclus, imbécile et indécis,
Devenu maçon à dresser des murs entre-nous,
Amis, amour et éclat sont tous de trop, tous flous.

De ma seule faute, de mon ignoble souffle,
Même si ce sont les plus belles chansons que je chante, c'est cette fosse qui me bouffe.

Je me noie sans eau quand se pointe l'astre,
J'expire trop lentement et perd ce refuge qui se veut désastre,
J'ignore toujours comment tuer ce sentiment volatil,
Comment enfin laisser mourir l'Inutile.

Mes mots qui sont maintenant ridicules et las,
Des outils à l'image de celui qui tente de sourire et s'écroule.

Ridicule, épuisé et pitoyable, certes,
Celui qui pensait maintenant être, n'a jamais été maître.

Esclave d'un coeur qui hurle au lieu de battre,
Je finirai bien un jour par l'étouffer lui aussi et fermer ce risible théâtre.