dimanche 30 décembre 2012

Candeur qui s'en va

Sous la couette je tente de rêver. Je me laisse porter par l'insensé et l’irréelle. Le repos s'évade pour laisser sa place aux cheveux noirs de jais, au regard qui sonde les âmes et à cette attraction qui ne s'explique pas. Beauté lointaine aux langages troublants, je ne la poursuis pas; je l'observe déambuler poursuivant l'astre étincelle et saluant la douce chimère du soir.

Je me plais à attendre; à tenter de comprendre ce qui m'intrigue tant quand je la vois. Est-ce un caprice ou simplement le bonheur d'être là quand elle passe ?

Quand je m'étends et que seule son image m’apparaît, je perds ce que je suis l'instant d'une extravagance, d'une utopie alliant partage et possession de ses sens. Laissez-moi m'approcher, laissez-moi souffler à votre oreille des mots que je ne connais pas, vous montrer ce que vous ne pourrez voir, vous caresser et ravir un peu de cette chaleur où pourrait faire dormir mon coeur.

Malgré le vent déchirant ma peau, la neige barrant ma route et le froid qui écrase mes os; je m'abandonne à l'hiver qui ralenti tout. Mon esprit et mes visions accueillent donc une torpeur salutaire. La vie ne peut être qu'un rêve, aussi paisible et captivant soit-il.

Je me laisse tomber sur mon lit et m’aperçoit qu'il manque celle qui s'occupe de mon coeur quand m'engourdissent mes songes. Le chagrin d’antan a laissé sa place à la solitude qui parle. La discussion fût bien longue, mais je ne peux me laisser bercer par les bras du simple et magnifique partage ni offrir mon étreinte à ce regard qui chante. Un sourire qui ne se dissimule pas, mais se tient hors de portée.

J'attendrai donc avant de pouvoir converser avec ce souffle qui inspire mes nuits.

dimanche 23 décembre 2012

Souffle

Les moribondes envies chassant l'espoir malgré le bonheur, malgré l'optimale pensée d'une lumière à venir. Je m'arrête et regarde sans réel intérêt. J'invente ainsi la prochaine avenue que j’emprunterai. Aux voies imaginaires je suis le plus assidues. Rien devant que je puisse voir, que les formes qui s'évadent et me parlent comme si j'était leur ami, leur confident.

Sous la bourrasque, je chante et parcours des sentiers aux sillons familiers mais captivant. Loin de me douter que je fais surface, je souris et comprends pourquoi j'y suis. Sans tristesse se rencontre souvenirs et épreuves qui m'enveloppent, me bordent et fredonnent des airs d’antan, des mélodies vagabondes et des chansons qui s'incrustent comme des hymnes.

La nostalgie est toujours maîtresse de mes nuits de communion avec Solitude, maintenant j'y retrouve un refuge parce que j'ai compris : le bonheur a existé et reviendra comme le jour. Pas de temps nouveau ou de folles aventures : que le simple bonheur messager.

Un simple retour à la chaleur d'une créative et saine cacophonie aux rimes décevantes mais tout de même mélodieuse et douce. Tu t'y attendais, jeune homme, quand tu as répondu aux sourires qui te saluent malgré le Grégal nostalgique ou le Nordet conteur.

Dors, laisse ta tête reposer sereinement et fredonne encore les romances d'un coeur nouveau. Suspend l'ivresse et contemple ce qui tarde à s'approcher.  

jeudi 13 décembre 2012

Le Lâche

Des réfugiés arrivaient en masse à la forteresse demandant protection au seigneur de la région. Gregor assista la garde seigneuriale pour diriger la foule à l'intérieur de l'enceinte du château. Il fut, jadis, l'un d'entre eux : un garçon qui se sauvait devant les soldats, la guerre, la violence et la cruauté. Il était beaucoup trop sensible pour un soldat.

Il distribuait quelques couvertures et des vivres quand un gamin tira sur sa manche pour attirer son attention.

-Monsieur, est-ce que vous pourriez aller chercher mon frère ? dit le jeune garçon visiblement très inquiet.
-Je ne peux pas quitter mon poste petit. Où est ton frère ? Pourquoi n'est-il pas avec vous ?
-Il est resté chez nous pour protéger le village. Il est soldat vous savez. Mais il est tout seul.

Le jeune garçon reniflait et des larmes coulaient le long de ses joues.

-Il est soldat ? demanda Gregor intrigué.

Il serait beaucoup plus utile ici à défendre les murs avec nous, pensa-t-il.

-Écoute, je vais partir avec la patrouille dans une heure. Je vais tenter de me rendre à ton village et ramener ton frère. Décris-moi votre maison et je ferai de mon mieux pour le ramener. En attendant, je veux que tu veilles sur ta famille et que tu restes fort. Compris ?

Le petit garçon, au prix d'un incroyable effort, cessa de pleurer, fît un signe de tête et reparti vers sa famille.

Ce ne fut pas bien compliqué pour Gregor de se rendre au village. Il était un excellent pisteur et feint d'avoir aperçu les traces d'une petite troupe. Il se proposa pour pister ces ennemis imaginaires.

Le village était désert. Il avait déjà tué plusieurs charognards avant d'arriver au village. Les hordes du nord n'étaient pas encore en vue : aucun cor de guerre, pas de cri; que le vent qui soufflait anormalement fort. Il tenta de se rappeler la description que lui avait donné le gamin : une petite maison pierre aux volets verts près de laquelle se trouvait l'écurie du village. Quelques minutes suffirent pour trouver la maison. Le jeune soldat s'appelait Arald; Gregor s'approcha tranquillement de la maison et appela le jeune soldat.

-Arald tu es là ? Je viens du château. Je suis venu te chercher. Ta famille est à l'abri derrière les murs de la forteresse. Viens les rejoindre, tu pourras t'occuper d'eux et nous aider à défendre les autres réfugiés.

Son appel resta sans réponse. Il répéta à plusieurs reprise le nom du soldat jusqu'à ce qu'il soit à l'une des fenêtres de la maison aux volets verts. Adossé au mur, il passa la tête pour regarder par la fenêtre et vérifier si la maison était déserte. On voyait très bien à l'intérieur : le temps était nuageux et un feu brûlait dans l'âtre de la maison. En scrutant l'intérieur, il vit Arald là au milieu de la pièce.

Une colère incontrôlable le gagna. Il se dirigea aussitôt vers la porte d'entrée et l'enfonça d'un seul coup de pied. Le bois du cadre se brisa et la porte se trouva sur le sol. Arald se trouvait là entre la table et l'âtre; la peau blanchit, la langue sorti de sa bouche et un corde autour du cou. Le frère était pendu à une poutre du plafond.

Gregor était enragé : pourquoi avait-il fait ça ? Quel lâche ! Il avait laissé partir sa famille sans protection et n'avait même pas eu le courage de rester en poste comme il l'avait dit à son jeune frère. Gregor fit un pas en avant pour se rapprocher du corps et le décrocher et senti quelque chose sous son pied. Il s'agissait d'un bout de parchemin. Il le ramassa et se mît à lire :

''Il y a bien longtemps que j'y songe. Depuis que je suis revenu du nord avec cette blessure, je ne sers plus à rien. Je ne peux plus me battre, je ne peux pas aider aux travaux dans le village et même ma fiancé m'a laissé. J'occupe mon esprit en enseignant les lettres à Arnaud, mais le coeur n'y est pas. Je crois sincèrement que je ne trouverai plus jamais le bonheur. Je regarde ce qu'est devenu mon village et j'ai peur. Peur de ce que les gens sont près à faire pour quelques pièces et du manque de solidarité. Peur du jugement des autres. Peur de la solitude qui me suit depuis mon retour. Peur de ce que je suis; parce qu'au fond j'ai terriblement changé. Je suis incapable de comprendre ce que je dois faire ici. Je ne suis pas fait pour vivre dans un monde si convenu, je ne suis pas fait pour vivre avec des gens qui ne comprennent pas qu'on peut être autre chose qu'un mouton...je ne suis pas fait pour vivre.

Au fond, j'ai toujours su que j'allais mourir comme ça. Au début, je croyais que ce serait une lame qui m'emporterait. Celle d'un autre sur le champ de bataille ou la mienne. Finalement, j'ai vu mon sang coulé quelques fois, mais jamais assez. J'ai bien pensé au vide pour m'y jeter, mais ma peur m'a gardé au fond de mon terrier. C'est ma dernière compagne, la solitude, qui m'a aidé en me suggérant de profiter de la guerre pour faire fuir les autres et garder ce moment pour moi. M'étouffer ou me briser le cou grâce à une corde...rien de noble mais il fallait bien que ça se fasse. Quand les gens nous oublient ou nous chassent de leurs vies...on est déjà mort.

Je quitte ma vie sans regret. Je ne voulais pas faire de mal à ma famille ni à mes amis. Mais il s'agit de ma fin. Au moins j'ai choisi ma propre fin. On m'a déjà dit que je parlais trop, que je devrais être sérieux et penser à une vie plus rangée. C'est ce que j'ai fait : je suis devenu soldat, je me suis battu, je suis revenu blessé parce que je ne suis pas l'homme que les autres voulaient que je sois. J'ai continué à parler, mais surtout à écrire. J'ai changé bien malgré moi. Je suis passé d'amoureux à triste puis tout simplement absent. Je n'étais pas fait pour vivre, mais pour aimer.

Adieu. Arald. ''

Gregor ne comprenait pas ce qu'il lisait. Qui était cet homme ? Un vrai soldat serait à son poste. Un homme ne pouvait pas écrire quelque chose de la sorte. Il devait être malade, atteint d'une fièvre...non. Cet homme était tout simplement un lâche qui ne pouvait plus contrôler sa folie. Tout simplement.

Il déchira la lettre d'adieu d'Arald et la jeta au feu. Il prit un morceau de bois qui se consumait lentement dans l'âtre et se dirigea lentement vers le corps qui se balançait encore au bout de sa corde. Gregor posa un dernier regard dégoûté au cadavre et y mît le feu. Il s'assura que les flammes de répandaient à toute l'habitation avant de quitter.

Malheureusement, Gregor est arrivé trop tard. Des éclaireurs ont attaqué le village et son dernier habitant. Arald réussi à en abattre trois avant de succomber aux coups de ses assaillants qui étaient en surnombre. Les éclaireurs mirent le feu au village avant de continuer leur chemin. Arnaud allait être fier de son frère le courageux.


lundi 10 décembre 2012

Danse avec l'inexplorée


Sombre invitation qui fend l'air et me rejoint sans que je puisse la voir. Belle surprise qui colore le passage du temps et l'impérative tentation d'appeler. Un regard invitant à l'indécence. Une surprenante passion se pose sur moi et me colle à la peau malgré l'assommant ennui.

Rien de plus qu'une visite aux mots troubles, mais qui réchauffe l'air et réanime mes sens engourdis. Douce perquisition de mon attention beaucoup trop centrée sur ma triste personne.

Le quotidien mensonger m'empêche d'espérer, d'imaginer à outrance et même d'oser. J'ai longtemps préféré le regret au refus, tout cela change. Les moments tendres, des regards que je ne peux comprendre et les sourires qui se compliquent le lendemain sont beaucoup mieux que la simple inaction ou de feindre l'indifférence.

Je divague et discute cette solitude qui s'ennuie plus que moi. Elle se venge en contrant mon sommeil grâce à des souvenirs et des images plus fortes que ma raison. Face à Solitude, je parle. Je parle mieux et plus franchement qu'avant. J'assume ce que je suis, mais surtout ce que je désire. Je reste seul, mais surtout vrai. J'essaie de vivre et je réussis.

Le matin me rencontre au bout de mon insomnie. J'observe son arrivée. Fine ligne qui se dessine près de l'horizon. Je la vois venir, cette femme qui se refuse, se donne, fuit, sourit, me repousse et m'enlace. Je tente de la rencontrer, mais ne s'approche pas. Elle m'attire avec des lèvres qui restent muettes et ce corps qui m'inspire des nuits de cris et de caresses d'une franche et tendre maladresse. Près de moi, elle ouvre les yeux avec le jour. Elle attend de voir ce que l'on deviendra.

S'approche finalement la seule réalité qui masque l'horizon. Lumière tardive qui me replonge vers la sombre solitude. Contre toute attente, je l'aperçois qui danse seule et garde le jour contre elle pour que je puisse continuer à l'admirer. La seule chose qui me peine, c'est que nous ne savons pas encore qui nous sommes.

vendredi 7 décembre 2012

Que du rêve

Quand vient le temps nouveau où l'incertitude et les joies se rencontrent, on se reconnait. Sous la douce brise  des matins troubles, je suis tout de même là seul mais fort.

Les poésies changent elles aussi. Rien de vraiment nouveau...différents c'est tout. Même si les jours changent, les nuits restent là à attendre que je me pose et que je prenne le temps. Le sommeil ne vient que trop tard. Je sais déjà que mes songes seront pollués par la solitude et les mots qui ne viennent jamais au bon moment.

Malgré tout, les sourires s'accrochent et me reviennent facilement quand la nuit s'évade. Étoiles et charmes se mêlent et dansent au levé. Beauté, mais surtout envie profonde de les rejoindre. Les pas se dessinent seuls. Le mouvement est gracieux, naturel comme le sourire de la muse nouvelle.

Belle chanson rythmée par le mystère et la beauté d'un regard qui me cherche...bien étrangement. Malgré la nuit qui se termine, je ne pourrai me défaire de cette douce odeur qui m'accompagne jusqu'au repos.

Vivement autre chose, vivement un autre verre pour continuer à rêver.  

samedi 1 décembre 2012

De retour

J'ai quelque chose de trop en moi. Le vide attise une flamme qui m'éveille mais me rend fou puisqu'il s'agit de ma seule lumière. Ce vide a disparu. Il y a autre chose.

C'est l'amour qui me gagne et me guide. La douleur est toujours présente, mais cette fois elle vient du fait que je ne peux pas être l'homme que je suis : foncièrement amoureux. Je cherche l'amour qui pourra me réconforter, calmer mon coeur et mon âme vagabonde. Je veux donner cette douceur qui guide mes mains et mes lèvres quand vient la nuit. Je veux d'une chaleur qui se transmet par la peau, une lumière originaire d'un regard et la beauté qui s'écrit.

Je veux du partage des sens et des inconvénients qui l'accompagnent. La laisser comprendre mon intimité et explorer la sienne. Pouvoir parler à quelqu'un qui veut vraiment comprendre; quelqu'un qui voudra de mon aide.

C'est aimer et être aimé que je veux. Je ne veux pas poursuivre l'amour; je veux seulement le rencontrer. Partage est le mot qui incarne ce que je suis. Dire et être sans me cacher, quelqu'un qui veut ce qu'elle voit. Je suis prêt à me battre, mais pas à me perdre.

C'est une nouvelle flamme qui brûle prêt de mon coeur sans quitter ma raison. C'est un amour vrai qui m'anime et fait couler des larmes quand Solitude me couvre pour chasser d'autres malheurs. Je pleurs parce que j'aime ce qui n'existe pas.

Mon monde s'est reconstruit malgré l'auto-destruction, l'immobilisme, les attaques et le désespoir. Mon coeur d'homme s'est rétabli et cherche à nouveau celle qui osera.  

vendredi 23 novembre 2012

J'y crois

Tu t'es endormi, jeune fille, quand je te regardais sombrer. L'instant d'une nuit, tu n'étais plus seule. Rien n'est venu; que la tranquillité enveloppé d'une chaleur parfaite, propre à ta présence, à ta personne qui m'intrigue violemment.

Au plus sombre de la nuit, je quitte mon sommeil pour rencontrer ton spectre. Même Solitude se transforme, mais cri plus fort quand mes pensées te rencontrent. J'observe des souvenirs proches du présent, j'y songe à chaque seconde de ma vie. Tu m'inspires cette incompréhension et ce vide qui me brûle, qui compresse mon coeur sous cette poigne fidèle à des sentiments enfoui sous la peur.

Silence qui perdure malgré le temps et l'entente. Je sais que certains mots ne quitteront jamais ta vive et délicate essence; je sais aussi que je ne suis rien. Plus j'y pense, plus j'arrive à cette triste mais véritable conclusion.

Mais je suis plus fort que je croyais. Je ne flanche pas. Je reste debout face à ce qui m’éviscère à chaque pas que je fais au pied de cette colline. Que de l'ego qui m'empêche de frapper à toutes les portes pour te trouver et te laisser voir ma sincère personne, mon unique sentiment, mon inoffensive volonté d'être-là.

Mais non, je reste pour boire les trop nombreux verres qui m'ont déjà mené au chemin. J'ai refusé la pitié et son gouffre qu'elle offre au désespérés. Je ne le suis pas. Jeune fille,  je suis tout simplement sincère. Mais je respecte ce que tu es, ce que tu veux, ce que tu me demandes.

Je me résiste même si je veux m'investir, donner et espère toujours. Seul, j'attends que tu ouvres les yeux, jeune fille, j'attends voir si cette nuit se terminera.

lundi 19 novembre 2012

Périple cruor


Voyages ,qui ne viendront jamais, façonnent songes et envies. Oubli et refus s'imposent aux rêveries sans borne; alliés de la réalité. Bourreau du quotidien et vive douleur qui contient mon coeur, le désespoir s'enivre des soirs d'automne et laissera sa place à l'abandon quand la neige tombera.

Les matins fuient, mes pensées restent engourdies et rien de beau ne m’accompagne. Je reste envieux de cette douceur nocturne et de l'innocence du rêve où elle apparaît.

Pénombre sanglante où je me repose malgré le matin qui s'embrase. Je m'y suis éveillé trop tard et je regrette le silence et l'amertume qui l'accompagne. Hier, j'ai vu du sang; celui de mon alter ego cherchant ce qui l'enchainait. Du sang coulait de mes bras meurtris par l'effort et cette volonté de me libérer. Du sang qui s'échappait de ma bouche : résultat de discours interminables et de mots qui blessent quand on les prononce. Du sang qui brouille mon regard : je me perds et souffre face à une beauté fragile.

Seul, à genoux dans une tache écarlate, impatient et enragé par l'impuissance qui retient mes chaînes. Je me sens quitter ce sol glacial, mais je reste tout de même prisonnier. Pas de larmes, ni de mots, ni d'amour : que du sang qui tourne au noir.

Le goût ferreux s'évade et fait place à un sérum opaque qui colle à ma peau. J'essaie de crier, mais je ne fais que vomir cette vie quittant mes veines, délaissant mon corps. Force ne parle plus mon langage, je ne comprends plus pourquoi je suis arrivée à cette fin misérable. Mes bras retombent au sol, ma tête se pose sur une pierre sans couleur et mon coeur s'arrête. Il n'y a plus rien...que ma vie qui s'évade.

Des mots se dessinent sur le sol en chassant l'hémoglobine fuyarde; des mots que j'ai peur de voir se matérialiser. Mes paupières se ferment. S'endormir ou seulement se laisser emporter ?

Finalement, je ne dormais pas, j'étais juste là à attendre. Je fantasmais au soleil, mais j'ai toujours ce goût de sang qui me garde éveillé. Un goût qui me rappelle le mot amour.

dimanche 11 novembre 2012

J'y suis ?

J'ai perdu le compte. Sincèrement, je ne sais plus qui je suis. Certaines m'ont reprochées d'avoir changé alors qu'en fait j'étais homme.

Mon esprit s'abandonne quand la tristesse arrive, quand la mélancolie me parle, quand les regrets m'agressent. Suivent la création et le deuil du temps meilleur, du temps doux, du temps qui hurle. Solitude n'est jamais loin quand l'encre se remet à couler.

Tu t'attends à quoi quand tu te laisses bercer par la désarmante tentation et son contraire ?

Peux-tu le voir que j'ai besoin de ce que tu es et de ce qui charma les autres ? J'aimerais pouvoir te parler, t'offrir ce qui t’effraie et te permettre de voir que tu mérites que quelqu'un soit là.

Il ne faut s'oublier quand finalement la raison nous quitte et que l'affection s'improvise guide.  

J'y suis, 2e partie.

Force sans conviction n'aidera jamais personne à combattre. Rien ne vient seul, surtout pas le malheur. Vive oubli et salutations aux absents, j'alimente ma propre douleur et laisse mes plaies s'ouvrir pour m'assurer qu'elles s'infectent.

Sans aucune fantaisie, j'embrasse le quotidien. Seul baiser qui vient à moi sans que je danse ou que je libère ma folie qui me gardera muet par la suite. Rien de mieux que l'audace, rien de plus beau que l'instinct qui frappe au bon endroit. Sensibilité imprononçable se mêlant à moi sans se diluer. Elle s'ajoute à une franchise qui ne peut se mêler à rien ni personne...qu'aux ivres manuscrits et leurs descendants qui s’enchaînent.

Peu importe le nom de ceux qui s'impose, il faut tout de même que tu te présentes à eux. Ne t'endors surtout pas trop près. C'est là que les cauchemars t'appellent.

J'y suis, 1ère partie.

Il n'est jamais certain. le temps devient plus cruel, l'hiver nous appelle dans ses bras et le soir répond. Les rues s'animent malgré la fantasque tentation de se laisser tomber. Vivant, mais surtout envieux d'un rêve et ses inspirations. La transparence inutile me pousse vers des tristes mais nécessaires conclusions. Statu quo au goût amer, je devrai bel et bien m'en débarrasser.

L’ivresse m'appelle à chacune de ces sinistres saisons où mon coeur croit avoir trouvé une voie qui s'efface malgré tout. C'est ma nature profonde qui me conduit à faire des erreurs et à plonger vers un inconnu qui pave lui-même mon chemin qui reste beaucoup trop familier. Je réalise des rêves sans saveurs, raconte des histoires sans fins et dicte de fausses avenues où tous veulent se perdre. Se faire oublier sans faire de bruit, sans trop s'en faire pour l'autre qui ne vient jamais.

Ici, je la suis et observe ce qu'elle m’inspire. Plus loin que cette pulsion qui m'éveille, c'est ce visage et un regard que je ne réussirai jamais à déchiffrer. Pareil à mon coeur, je me laisse porter par le vent qui pousse, le vent qui chuchote et c'est entre les bourrasques que je devrais me mettre à l'abri.

Dans un tonneau, ils m'ont trouvé, à attendre qu'Ivresse quitte et laisse sa place à l'autre bonheur. Le vide des regards passant me cherche , je le retrouve à tous les coins de rues qui s'imposent entre moi et mon domicile. Endroit où je me repose, sans que ce soit réellement chez moi, j'y vis l'angoisse de jours passés et d'hypothèses allant du sensuel vers l'espoir.

Je compte bien abattre l'incertitude que le temps m'offre en cadeau. Loin du coeur, je verrai bien ce que je devrait véritablement être. Sous mes yeux disparaissent le charme de l'inconscience. Je sais qui je suis, mais ne peux vous le donner. 

lundi 22 octobre 2012

Lettre à Mathieu

Salut Mat,

Ton grand frère s'ennuie. S'ennuie de son enfance où tu jouais avec lui avec les 4 autres insupportables. Ton grand frère s'ennuie de l'insouciance, de la liberté qu'avait notre imagination et de l'amour inconditionnel qui gérait nos sourires, nos larmes, nos envies et nos pertes.

Tu sais Mat, on pense toujours à toi. Malgré les années, les épreuves et les bonheurs, tu es toujours avec nous. La nuit, tu reviens nous voir, nous parler et essayer de comprendre ce qui nous arrive. Pour moi, tu es mon petit frère de 8 ans. Tu n'as pas changé, en fait, je t’avouerai avec honte et tristesse que je ne me rappelle plus de ton visage. Je revois souvent la même photo, mais on dirais que je n'y crois pas. Dans mes rêves je te parle, je te sens présent et je t'entends...mais je ne te vois plus.

On ne se remettra jamais de ton départ. Pour l'aîné de notre famille, ta mort m'a ouvert les yeux sur une dure et cruelle réalité : je ne pouvais pas et ne peux toujours pas tous vous protéger. J'ai essayer d'être fort pour supporter Papa, Maman, nos frères et notre soeur...j'ai fait ce que je pouvais avec la force que j'avais. Un ado qui voit partir son frère et sombrer sa famille, il est perdu et fait ce qu'il peut.

Je ne suis pas croyant, mais j'ai quand même envie de te parler et de t'écrire quand vient les vents froids qui font tomber les feuilles et nous ramènent la neige. Beaucoup de mes mots t'appartiennent mon frère : ce que je suis s'est construit sur les rires d'enfants que nous avons partagés et les larmes que ta famille à verser.

L'hiver sera toujours la saison où tu es parti petit frère. La neige et les tempêtes me rappellent la violence de ton départ, l'infini tristesse qui m'habitera jusqu'à ma mort et la fin de quelque chose. Mais c'est aussi sous la neige que s'est construit ma poésie, mon envie de chanter, de crier et les liens indestructibles qui forment notre famille.

C'est l'hiver qui m'offre la plus belle des chaleurs : l'amour des miens, l'hospitalité de ceux qui m'ouvrent leur coeur et ton souvenir petit frère.

Je t'aime Mathieu.

dimanche 21 octobre 2012

Je savais.

Le sens de la vie m'est inconnu. Au fond de mon être, je cherche à l'aveugle les questions que je devrais me poser au lieu d'errer en me contentant du silence gêner des autres.

Mieux se comprendre et se tracer soi-même les mots qui nous ramèneront là où les gens nous attendent. Au plus profond de moi je me vois marcher et me moquer du regard pervers de certains. Je suis ce que je suis parce que j'aime apprivoiser ma solitude. Je discerne la douce silhouette d'un caprice ou des simples souvenirs qui tardent à partir.

Sous le soleil s'évapore l'oubli et la folie que nourrit les ombres du soir ou mon ivre résolution. Je ne m'attarde plus à savoir si je suis aimé, j’expérimente joies naïves et de pures spéculations. Quand viendra le regard qui me trouvera ou me demandera, j'essayerai de voir d'où vient l'éclat qui souffle sur mon coeur et apprivoise ma raison.

Fantasme étouffé par l'absolu, je me mets à divaguer et implorer mes rêves de me la présenter à nouveau : cette vision soudaine d'une chimère dont je n'ai pu trouver le nom. Celui de désir m'est venu à l'esprit, puis beauté et finalement réconfort de voir qu'elle existe. Que ce soit pour moi, un autre ou pour qu'Espoir se matérialise, elle est bien là cet utopique mirage.

Je l'ai vu partir il y a si longtemps; que ce soit la veille ou il y a dix ans...cela fait beaucoup trop longtemps que je n'ai pu la voir. Déception reviendra peut-être pour que je la ramène à moi, mais j'aurai au moins pu la sentir cette délicatesse me glisser à l'oreille : attends-moi.

vendredi 19 octobre 2012

Transport ou hystérie

Les nuits qui passent ne sont plus vides. Malheureusement, je les vois peuplées par l'envie et l'absence. Calme qui me revient quand j'oublie que je ne suis plus dans la réalité...que dans une ombre qui se venge. Je me refuse à parler d'elle, à y penser ou à la revoir en songe. Je combat et résiste au peut-être bonheur et à la chaleur qui réanime les sens et mon coeur qui s'éclipse ailleurs.

Divergence dans mes actes et cette blessure qui est apparue un matin plus trouble que sa veille. J'y pense constamment et j'entends moroses symphonies venir meubler ce temps entre mon attente et ma déception.

Rien ne vient car je ne bouge plus. Je suis enchaîné et je ne cherche pas la clé. J'aimerais plutôt qu'on vienne à moi et qu'on m'explique ce qui se passe, ce qui me prend, ce qui transforme le mélancolique en homme qui trouve ce qu'il ne cherchait pas.

Je me demande ce qu'elle dirait si elle savait qu'elle me manque, je me demande ce qu'elle pense de moi, je me demande pourquoi je m'en fais tant, je me demande seulement si...

Rien ne va malgré ce que je deviens. Je continuerai donc à me cacher avec la crainte et j'embrasserai la glaciale bourrasque qui me rappelle que je ne mérite pas ces lèvres inquisitrices, cette chaleur troublantes se répandant sur sa peau et ce souffle court s'accordant au mien.

Va dormir et oublie que tu espères parce qu'au fond tu n'y peux rien.

dimanche 7 octobre 2012

Sans aucune retenue.

Lames traîtresses qui fuient ma tristesse . L'étoile marchent sous le néant sous rien sous l'espoir qui ne marche plus.

Si rien ne se présente, si rien ne pleure...si rien ne veut...pourquoi rester ?

Tu t'en fais ? Parles avec les seules compagnes qui guident mes mains.

Dehors tu est bien heureux de me voir, mais si seulement tu comprenais pourquoi.

Le sommeil viendra...parce que je suis engourdi...parce que mes plais sont là fraîchement tranchées.

Je m'y attache à cette douleur.

Sans aucune retenue.

lundi 1 octobre 2012

Sans rien dire, 2e partie.

Ce qui est pire qu'un amour absent c'est l'amour qui poursuit. Un amour qui s'attache malgré que l'on veuille s'en débarrasser ou tout simplement l'ignorer. Quand écrire est trop difficile, quand parler est impossible, quand fuir nous ramène à l'impasse.

J'y crois encore et je le vis. Je m'ennuie d'elle et regrette chaque départ qui me pousse à céder ma place. Les paroles ne me viennent jamais quand je me retrouve devant elle, devant son ombre, devant son image qui m'évite. Triste constat : j'ai peur de l'amour. Effrayé de perdre ce que j'ai déjà. J'angoisse à l'idée d'être une menace ou de prendre trop de place dans une vie qui se cache.

Pourquoi j'ai toujours envie d'avoir plus ? Je ne peux me contenter des simples plaisirs occasionnels : je la désir quand il ne le faut pas, je l'espère quand elle disparaît, j'imagine le pire quand il n'y a rien. Riche idée de tomber dans ce piège que personne n'a posé.

Au-delà des corps qui s'appellent ou d'esprits flirtant sous les étoiles fugitives des nuits trop courtes; je pense au pire sans vraiment concevoir d'autres avenues. Rien ne presse, rien n'est parfait...mais comment savoir ce que sera. Il ne s'agit pas que de l'étreinte, mais aussi de cette chaleur qui la construit et des mots qui l'attisent.

Toutes les minutes qui composent mon temps viennent façonner ma perception et mon jugement. Je ne sais plus vraiment ce qui guide mes pas ou mes doigts : les lignes se composent et mes questionnements se manifestent.

Je ne sais plus où j'en suis; je suis perdu dans l'incertitude et le non-dit. Subtiles gestes et signes se rapprochant de l'invisible, je vous perds et ne vous comprendrai jamais. Mon coeur ne peut plus se nourrir de l'imagination : il voudrait plutôt s'ouvrir.

mercredi 26 septembre 2012

Soudaine

Quand je reviens, c'est à ce moment que tout se transforme. Malheurs revient à ma rencontre sans s'annoncer. Malgré les rires, les accolades et un certain bonheur, je me retrouve dans une obscurité intrigante. Sans réel envi, j'y plonge et je m'abreuve à cette source que je nomme Création.

Folle transformation qui ne veut s'expliquer où je vois le lendemain m'attendre sans me promettre de lumière ou de chaleur. Extase passée qui trouble mon sommeil, j'y suis volontairement malgré tout.

Sur une feuille blanche j'ai déjà inscrit bien des noms qui endormaient mon coeur et faisaient danser mon âme. Au son de l'espoir qui s'échappe sous les cris du rejet, je tente de suivre les pas qu'on m'avait appris autrefois. Je danse seul au milieu de ma jeunesse et d'autres moments, malgré moi, oublié.

Reviens vers moi et tu verras que je ne danse pas, je ne fais que tomber.

samedi 22 septembre 2012

Prolongement.

Je ne suis tout simplement pas doué pour le bonheur. J'ai toujours besoin de plus et j'ai peur de me sacrifier. Confiance perdue et oubli constant de mon passé, il se construit en moi cette résistance qui protège aussi ma solitude.

Malgré cette réclusion, je vis une libération : celle de la vérité. Je ne veux plus mentir à propos de moi ou de mes pensées troubles. Je suis ce que je suis, je ressens ce que je ressens, je ne devrais pas m'en cacher. Seulement, les autres ne sont pas toujours prêts à entendre la vérité.

Au moment où je pourrai parler, je le ferai. En attendant, je me tais et regarde ma vie s'enfuir sans vouloir la retenir. Avec le bonheur, elle s'échappe sans regarder ce qu'elle emporte avec elle. Je suis derrière à la regarder partir et je me demande si je les reverrai, ces deux compagnons qui chantent des hymnes et odes inconnues à mon oreille.

Peur et Fierté sont mes chaînes, mais Envie et Désir cherchent les clés. Seul ou perdu, je te retrouverai.

vendredi 21 septembre 2012

Sans rien dire

J'essaie de prendre mon souffle, mais le simple fait d'y penser me fait mal. Je ne pense qu'à cette respiration hésitante que j'ai dans les bras de cette femme, ce souffle court qui me garde éveillé...une nervosité qui me fait trembler et ce même dans mes songes.

Hystérie ou simple espoir, rien n'est moins certain. Je m'y cache et promet de me taire car j'ai peur : peur de perdre ce que j'ai, peur d'être mit de côté...terrorisé parce que cette chaleur me manque, parce que ces lèvres m'appellent mais que je ne peux répondre.

Je cherche toujours celle qui m'empêchera de m’essouffler, qui me tirera de mes cauchemars. En attendant, je me laisse bercer par je ne sais quoi...si seulement.

jeudi 13 septembre 2012

Nocturne ou simplement malheureux

Un matin sans ombre où seul le songe m'emporte et me ramène à ce monde sans réel intérêt. Je me suis échappé une seule fois et je suis revenu de mon plein gré. Sans vraiment comprendre, j'étais bien dans l'inconnu. C'est autre chose à présent.

Combattre ou laisser le temps s'emparer de moi ? Tête baissée, sans regarder l'horizon, j'avance et contemple ce qui me reste : l'incertitude, la solitude et un changement que tout le monde ressent...sauf moi.
Petite pensée pour celle que je continue de chercher; larmes et sanglots qui bâtissent une force que je ne contrôle plus. J'ai mal sans le savoir, je guéri peut-être sans le vouloir.

La vie m'est insupportable. Le battement de mon coeur repousse le sommeil et l'avenir brouille mes rêves qui deviennent cauchemars. Sans rien dire, je marche dans ce chemin que j'ai toujours voulu évité : un sentier que tout le monde emprunte sans courage ni réelle passion.

Ma vie entière est un rendez-vous raté. Je ne serai jamais heureux comme je le voudrais, ni malheureux comme je le devrais. Je mérite autre chose, mais quoi ? Rien finalement; que la capacité de faire ce constat : je meurs plus vite que je le croyais.

Autour du silence, je cherche ce que je pourrais dire pour ouvrir le passage vers la chaleur et l'imperfection du quotidien qui me manque. Hantise ou masochisme, je me venge de cette pénible angoisse qui m'écrase quand Bonheur m'abandonne.

Tu m'a oublié Bonheur dès que vient le soir. Sous le regard d'un Astre fuyard, je me refroidi quand s'éteint l'ivresse.

Pense à moi quand tu iras dormir, parce que je n'ai plus envi de revenir.

vendredi 24 août 2012

Questions


Se poser milles et unes questions sans les comprendre ou même oser les murmurer. Je me sens coupable, coupable de ne pas vouloir être compliqué. Je veux des gens que j’aime près de moi, mais je ne veux pas me les approprier ou être seul dans leur vie. Bien se sentir semble beaucoup trop complexe pour pouvoir se réaliser. En fait, cela dérange bien des gens que de vous voir sortir des ombres pour se réchauffer près de la passion, de la confidence ou de la simple amitié.

Je me réconforte tous les soirs en réfléchissant trop longtemps. Moi aussi j’ai peur de perdre le contrôle ou d’aller trop loin. Mais je laisse le temps me conduire où il le voudra. Je ne veux pas me transformer à nouveau ni m’arrêter, je veux seulement vivre. Que ce soit une mélancolie qui me transporte ou le bonheur simple de vous voir mes amis, je me dois de vivre ces moments.

Je regarde les cieux pour m’évader quand au fond je devrais regarder devant moi et accueillir ce qui vient à ma rencontre. Solide malgré le vent, vif malgré l'ivresse. Je tomberai, certes, mais pas seul.

Passe ton chemin, car la lugubre lune te poursuit. Tu n'auras pas besoin de moi ni de mes bras : rien ne pourra te protéger. Souhaite que le bonheur te vienne comme il tente de le faire avec moi. Souhaite une fin moins amère mais tout aussi annoncée. Reste fort, parce que j'ai déjà baissé les bras. Embrasse-moi, je ne suis déjà plus là.

vendredi 17 août 2012

Vide sans visage

Face aux images trop flou pour être de moi, je marche dans la nuit en criant vers les étoiles. Astres hypocrites qui se dit d'espoir ou même d'ultime fin heureuse. Peur ou seulement naïf, je m'y perd et continu une course trop longue pour être réelle.

Tu t'échappes chaque jour dans mes songes ou dans mon trop aliénante réalité. Frapper ou même lacéré, je n'ai jamais penser à autre chose. Plus d'une fois ce sang à coulé mais n'a rien éveillé. Une douleur qui part et qui ne reste que des cicatrices qui reste, malgré tout, invisible. Lame émoussé ou peut-être une âme qui a déserté.

Au son de la mélancolie de mon jeune temps et de l'inconscience des amours à venir, je me suis laissé bercé et suis devenu qu'une ombre sans saveur. Quand on se libère, on est jamais bien loin de nos chaînes. Sauvé par le sommeil, je penserai au labeur. Mais peut-être que demain ce sera ailleurs que je me trouverai une paix.


dimanche 12 août 2012

J'y étais.

Engourdit ou simplement absent, j'ignore où je suis. J'oublie petit à petit, Au plus profond de moi, je fuis et j'évite mon passé, Je vis comme je peux dans une identité qui m'échappe. J'essaie sans cesse de m'échapper, mais rien ne fait : je suis prisonnier.

Je suis un homme habituellement pragmatique, mais les démons qui entrent dans ma tête me disent autre chose : tu n'es rien...comme ton voisin. Je suis, comme vous tous, un corps qui ère dans vraiment connaître le pourquoi. Je suis ici, c'est tout. Être seul, c'est être mort. La différence c'est qu'on est conscient. M'imaginer ailleurs c'est souffrir, demeurer dans ma réalité c'est se souvenir. Je ne sais tout simplement plus quoi choisir.

Peu importe la fin, j'y serai.


mercredi 1 août 2012

Comment dire à une femme qu'elle est belle ?

Comment dire à une femme qu'elle est belle ? Il n'y a pas de bonne façon de le faire, il faut le faire c'est tout. On a toujours peur d'aller trop loin quand on s'avance sur ce périlleux chemin. Oser le dire sans penser à mal  ou espérer à chaque fois que ce compliment sera une clé.

Il est bien difficile de vaincre une peur...surtout quand elle n'a pas lieu d'être. Cette femme ne vous détruira pas, mais la relation que vous avez avec elle peut bien disparaître si vous osez la franchise. Il ne faut pas voir en chaque éloge une arrière-pensée, mais il est certain que ce désir d'effleurer ce qui nous éblouit n'est jamais loin quand on se risque à la sincérité.

Je suis un homme honnête qui ne cache plus son cœur ni ce souffle qui quitte mes lèvres. Exprimer cette douleur qui me déchire la nuit ou la joie que j'ai quand je me tiens face à de charmants attraits.

Le monde m'apparaît rarement comme lumineux et plaisant. Je suis d'un naturel pessimiste et sombre, mais rien ne peut ternir la douce clarté d'une élégance et splendeur que je retrouve dans le coeur, le regard et le corps d'une femme.

Chagrin passager et forte inquiétude me retiennent souvent dans une zone trop confortable pour que j'ose en sortir. Parfois, l'aventure du juste aveu pourrait bien être le choix qu'il me faut faire pour ne pas faire fausse route.

Amie qui ne se doute de rien ou celle qui pourrait, par hasard ou envie  me regarder au loin...tu es belle. Tu calmes mon cœur et nourris des rêves qui sont chassés par la célérité du jour. Sérénité plastique ou franche évasion par l'esprit, je suis à genoux devant ce que j'appelle l’insupportable majesté.

Au plus bas je suis poète, mais au sommet je suis aveugle. 

jeudi 26 juillet 2012

Autour du feu, les fous s'entendent, 2e partie

Cloué au sol, le jeune soldat plongea la lame de sa dague dans le pied de cette ombre sortie des flammes. Un homme caché par la lumière venait de le faire trébucher grâce à un coup d’épaule. Armé d’un énorme marteau, il creusait la terre en essayant de fracasser le crâne du jeune homme encore surpris par le son des cors.

Le sang de son féroce assaillant se répandait déjà autour du pied meurtri. Il retira la lame, évita, de justesse encore une fois, le marteau en roulant sur le sol et se releva maladroitement. Sans attendre une nouvelle offensive, il lança sa dague au visage du colosse, mais le manche vint briser le nez de ce dernier. Gregor voulait en finir d’un seul coup, mais il n’était pas vraiment doué au lancé du couteau.

Cette fracture énerva davantage le porteur de l’énorme marteau. Légèrement étourdi par le coup qu’il venait de recevoir, il chargea sans se poser de question. Gregor dégaina son épée et attendait l’ennemi de pied ferme. Malgré les batailles passées, cet homme lui paraissait beaucoup plus dangereux que les soldats croisés sur les champs de batailles. Une férocité troublante habitait le regard d’un homme qu’on aurait pu facilement qualifier de bête.  À un peu plus de deux mètres, le colosse s’effondra en pleine course. Son arme tomba sur le sol sans que son propriétaire tente de la retenir. Ses mains étaient occupées à examiner son mollet. Gregor remarqua une flèche plantée dans le mollet de son adversaire. Sans attendre une seconde de plus, il accouru prêt du porteur de marteau et planta son épée dans sa gorge afin de l’achevé. Sur un champ de bataille, les combats honorables sont denrées rares.

Il leva la tête pour tenter de voir d’où venait la flèche. Malgré la mêlée, il aperçu quelques éclaireurs de son unité qui étaient postés sur les toits et qui assistaient leurs compagnons. Rassuré, Gregor se jeta dans la bataille afin de retrouver sa cavalière. Il esquiva, bloqua et répondit à plusieurs coups qu’on lui destinait ou non. Le sang des ses ennemis et alliés brouillait sa vision.

Il se frayait un chemin à travers les combats et les cadavres quand il entendit plusieurs cris de femmes provenant de la taverne. Sans réfléchir, il se dirigea vers l’origine de ces cris d’horreur et de panique. La porte de la taverne avait été défoncée, une demi-douzaine de soldats se trouvait dans la salle commune de l’établissement. Leurs armes et vêtements étaient déjà tachés du sang de leurs innocentes victimes. Une vingtaine de femmes se réfugiaient dans l’établissement, mais leur paix fût bien courte. Déjà cinq d’entre-elles gisaient sur le sol et les autres n’osaient bouger. Deux soldats se dirigèrent vers une paysanne l’agrippèrent par les cheveux et la jetèrent par terre. Le plus massif des deux, qui semblait être un officier, ordonna à son complice de bien tenir la jeune fille qui, selon Gregor, ne devait avoir que 15 ans. La jeune fille ne pu rien faire. Le soldat lui écarta les cuisses et viola la paysanne sous les regard envieux et rires de ses compagnons. 

C’est à ce moment que Gregor décida d’agir : pendant que la troupe était distraite par la surveillance des autres femmes et par ce qui se déroulait sur le plancher de la taverne.

Il ramassa une masse d’arme qui trainait près d’un cadavre et se mit à courir vers l’entrée du bâtiment. Avec le bruit et les combats, personne ne le vit arriver. La masse vînt fracasser le crâne d’un soldat qui tenait leurs otages en joug avec son arbalète. Il s’effondra sur le coup. Aussitôt, l’épée de Gregor trancha le visage d’un autre homme se tenant prêt de l’arbalétrier. Du sang et des dents volèrent dans les airs. Les femmes se jetèrent aussitôt sur les deux autres gardes qui s’étaient retournés pour voir leurs compagnons périrent. Elles les clouèrent au sol sans vouloir seulement les immobiliser : les deux soldats furent désarmés et eurent la gorge tranchée avant même de toucher le sol.

Gregor, voyant le terrible sort attendant les soldats, se dirigea immédiatement vers le violeur et son complice. Ce dernier lâcha sa victime et agrippa son épée qu’il avait laissée sur une table. Il en se levant pour faire face à Gregor, il vit se dernier frapper le violeur de toute ses forces, avec la masse, dans les côtes. La force du coup projeta l’officier au sol; à côté de la jeune fille. Il hurlait en se tenant le flanc. Manifestement, son armure ne l’avait pas protégé d’un coup aussi violent. Gregor fit immédiatement face au dernier soldat en état de combattre. Il tenta de bloquer un coup avec la masse, mais la force du coup lui fit perdre l’arme. Il agrippa son épée avec ses deux mains frappa à son tour. Son adversaire esquiva à la dernière minute et sa lame se planta dans le mur de bois.

Un sourire se dessina sur le visage du dernier soldat. Gregor n’attendit pas et plongea sur son ennemi en hurlant. Le plaquant au sol; le soldat échappa son épée mais ne se laissait pas faire pour autant. Il envoya un coup de poing dans les côtes de Gregor qui grimaça de douleur. Il répliqua aussitôt en mordant l’oreille du soldat. Il lâcha prise rapidement pour se relever et donna un coup de tête au soldat qu’il assomma par la même occasion.

Gregor se laissa tomber à son tour. Couché sur le dos, il reprenait son souffle. Les yeux fermés, il revoyait ses victimes s’effondrer sous ses coups et les femmes qui se vengeaient sans retenue. L’étrange excitation qui le gagna à son entrée dans la taverne le quittait au fur et à mesure que l’air emplissait ses paumons. Une image lui vint soudainement à l’esprit et troubla cette pause : l’officier qu’il avait blessé devait être toujours vivant. Il ouvrit les yeux et vît le gros soldat qui se tenait au-dessus lui, poignard à la main. Gregor ne pouvait pas répliquer. La lame descendit sur lui. Il ne pu éviter le coup, mais évita le pire en tentant d’esquiver : il reçu le coup dans l’épaule gauche. La douleur était si intense que Gregor lâcha un cri qui couvrit tous les bruits de batailles. L’officier retira son poignard de la chair de sa victime et releva le bras pour porter le coup fatal.

Gregor ne pouvait plus bouger à cause de cette douleur à l’épaule et le poids de son assaillant. La beauté lui était apparue ce soir là pour la première fois, mais l’horreur vînt vite la remplacer. Il ferma les yeux pour accueillir la mort. Mais un cri le ramena à lui : le soldat se tenait toujours sur lui, mais du sang coulait de sa bouche et d’une profonde blessure à la gorge qu’il tentait de dissimuler avec ses mains. La victime de l’officier se tenait derrière son tortionnaire. Elle tenait le poignard de se dernier.

Elle le poussa sur le côté et se mit à cracher dessus pendant qu’il finissait d’agoniser. Gregor réussit à s’asseoir malgré sa blessure à l’épaule. La jeune paysanne continuait de frapper le gros soldat même si il était bien évident qu’il était mort. Elle criait, pleurait et rageait devant le cadavre de son agresseur. Les autres femmes, qui en avaient terminés des deux autres soldats, rejoignirent la plus jeune d’entre-elles pour tenter de la calmer.

Gregor reprit son souffle, se releva et retira son épée du mur. Se déplacer était difficile vu la fatigue et la douleur, mais il ne voulait pas rester vulnérable trop longtemps. Un manque d’attention avait déjà failli lui couter la vie. Il installa une chaise près de l’entrée pour s’y reposer et pour empêcher d’autres soldats de pénétrer dans l’établissement. Après quelques minutes, son regard délaissa l’entrée pour explorer la salle commune. Il avait fait tout ce chemin dans la mêlée et combattu quatre soldats pour retrouver celle qui l’avait fait danser. L’espoir guida sa recherche vers le groupe de femmes qui s’attardait maintenant à désarmer les cadavres. Mais la beauté qu’il cherchait ne se trouvait pas parmi elles ni parmi les cinq innocentes qui avaient péri sous les coups des soldats. Mais où pouvait-elle se trouver ?

lundi 23 juillet 2012

Constat et désir

Malgré le temps qui passe, je suis toujours triste quand je reviens à la maison et voir que personne ne m'attend. Je pleurs souvent seul chez moi en cherchant une échappatoire à cette cage qu'est la solitude.

Je suis sorti d'un puits bien profond, mais malgré les efforts que j'investi dans cette marche forcée, je tombe trop souvent. J'occupe ce qui me reste de saines pensées pour qu'elles ne se transforment pas à leur tour en chaines qui rouillent quand je pleurs.

Mélancolie bien égoïste mais surtout fiévreuse. Une tristesse qui ne se repose jamais et qui embrase mon coeur. Plus aucune émotion n'est innocente ou bénigne : tout mon être s'oublie et s'abandonne. Il n'y a plus rien qui puisse me tirer de cette impasse...que le temps certains diront. Mais le temps est mon ennemi. Il est celui qui, avec mon désir, ma tristesse et ma solitude, a forgé cette laisse qui me garde du bonheur ou de la simple paix. Désespoir temporaire ou piège dont je ne pourrai sortir seul, j'y laisse ma peau tous les jours.

Je me suis retrouvé devant la beauté il y a pas si longtemps. On doux soir d'été où je me cherchais, je me suis trouvé en sa compagnie. Doux regard qui a éteint cette flamme; une présence apaisante qui me calme l'instant de savourer une véritable distraction. Femme inaccessible et noir désir ce sont combattu. Je me suis retrouvé en paix comme il m'arrive rarement.

Havre sans nom que cette présence, cette voix, bref un éclat qui brillent parfois malgré la nuit. Je quitte toujours cette élégante ivresse en me réfugiant dans l'espoir de retrouver ce refuge quand je serai seul...jamais.

Avec elle j'occupe mon esprit, j'échappe à de sombres projets et je me rends compte que j'ai été aveugle bien longtemps. L'amour ni est pour rien, il ne s'agit que de contempler ce charme troublant et cette courbe enivrante qui me font penser que mon monde peut encore s'illuminer. Ma confiance s'est aussi échappée, mais il faudrait bien que je sache si j'ai ce charme qu'il me faut pour revoir et savourer à nouveau ce moment qui se veut fuyard.

J'ai toujours été triste : c'est dans ma nature de ne pas comprendre ma vie et le bien-être qui peut s'y installer. Je ne vois plus la fin de cette route pavée par mon mal, mais elle arrivera bien assez vite.

Je m'ennuie, j'oublie j'espère...mais la vie n'y est plus...que l'envi.

vendredi 22 juin 2012

Fuite sans force

Ouvrir cette lucarne et y plonger la tête sans vraiment savoir si j’y trouverai ce qu’il faut pour épancher mon cœur ou si je plongerai à nouveau. Conséquences et états seconds qui me gardent et m’affligent à la fois.

La confiance court derrière moi et tente de me retenir pour que le reconnaisse enfin, mais rien ne fait. Je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas capable d’incarner cette force que je représente quand je parle ou j’écris. L’abstrait me séduit, m’endort et forme ce chemin par lequel je m’évade. Le réel accompagne la confiance qui se perd dans mes propres méandres.

Chaque soir je tente de me poser et d’y rester. Mais ce que je suis vagabonde au gré d’une saison beaucoup trop longue. Je me suis trompé avec elle, je me tromperai encore. Je ne suis pas un ami de Jacques et de son fatalisme, mais il faut bien admettre que s’est loin d’être terminé.

Je dors de plus en plus, je ne me soucie plus du temps que je consacre à me reposer, mais la fatigue ne me quitte jamais. Une masse me courbe le dos et ralenti ma cadence. Chaque pas est un calvaire, chaque réflexion un enfer. Les étoiles ne peuvent plus m’approcher et disparaissent quand j’y songe trop souvent. À la toute fin de ma course, je me rend bien compte que ce n’est pas moi qui fuit, mais bien mon monde qui se pousse.

On a beau se chercher, on est toujours là à s’attendre au point de départ. C’est toujours quand on est perdu, qu’on y revient et qu’on se rend compte que nous conscient de qui nous sommes…nous avions seulement besoin de se comparer.

Cœur solitaire ou cynisme sentimental, je ne me déciderai jamais.

jeudi 14 juin 2012

Rien

Je n’ai jamais oublié qui j’étais, mais j’ai douté. Douté de l’être que je suis et de ce que je peux être pour les autres. Je pense à mon bonheur de l’immédiat, mais rarement à ce qui va me transformer moi ou mon existence que je considère encore aujourd’hui comme futile et sans véritable intérêt.


Nul besoin d’être dépressif ou générateur de sombres songes pour constater de l’impact que l’on peut avoir. On est honnête avec soi-même et on se pavane pour les autres. Nous ne sommes rien seul, mais le plus important c’est cette solitude fondatrice.


L’heure vient trop vite où nous devrons changer pour ceux qui nous construisent. Il faudra bien abattre quelques murs pour leur donner la place qu’ils méritent; mais que ferons-nous quand une opaque finalité réclamera ceux que l’on garde en notre cœur ? On ne comprendra pas et nous ouvrirons les yeux pour laisser passer la tristesse.


Surprise ou aveuglement, il faudra un jour danser au son de cette musique rassembleuse qu’est la Fin. Quand elle te saluera mon ami, ne l’ignore pas car elle est susceptible la Fin. Boit avec elle et conte lui ton histoire…elle t’aime tu sais…c’est seulement trop sombre pour toi.

mardi 12 juin 2012

Vrai ou faux

Il est vrai de penser que nous avons droit à notre liberté. Celle de l'être seul qui tente de se démarquer et d'obtenir ce qu'il lui faut pour vivre ''heureux''. Je me suis pas différent de vous chers amis, je suis geek donc la techno c'est important. Je ne veux pas qu'on m'empêche d'obtenir ce qui me plait quand ça me plait.

Heureusement, je ne suis pas seul...il y a un peuple derrière moi qui a besoin de ce que je peux faire pour lui et moi...j'ai besoin d'eux. Pour me reconnaître et me sentir humain en aidant mon prochain. Certains pourront croire qu'il s'agit d'une morale chrétienne, mais en fait il s'agit d'être humain. D'être altruiste et d'aimer...sans rien attendre en retour.

C'est triste pour certain, douloureux pour moi. De voir qu'il n'est plus possible de penser et espérer autre chose que le statu quo, vivre pour son être seul, oubliez que penser est possible...

Ce soir, mon sang est plus clair comme mes idées et espérances. Rien n'est plus beau que rêver, mais on dirait qu'il faut que ce soit chacun pour soi. Oser se battre pour les autres, refuser de rester assis et d'oublier que cette terre nous appartient.

Rien n'est plus noble que la lutte d'un peuple qui cherche seulement à comprendre et défendre ce qu'il est : libre et vivant. Travestir la démocratie n'est pas légitime ni la solution.

Il n'est jamais trop tard pour bien faire, mais il est bien possible d'être en retard avec la justice et la vérité.

La tristesse est ma compagne depuis que mes mots se traduisent en lettres. Je ne la renierai jamais, mais elle ne sera jamais ma maîtresse. Elle traduit le mal qui me ronge et l'envi qui me guette à chaque nuit qui se jette sur nous. Vous êtes certains de comprendre...vous ne me comprendrez pas. Vous connaissez cette douleur qui modèle vos vies mais la mienne m'est propre.

Je ne serai jamais cette souffrance qui endort certains et épuise les autres, je ne lancerai jamais cette accusation d’indifférence à celui qui tente de survivre. L'imperfection de tous et chacun, j'en suis l'esclave.

Mon enfant n'est pas encore né, et ne verra peut-être jamais le jour, mais je m'efforce de penser aux mots que je lui donnerai quand il pourra les embrasser :

'' Je ne suis pas le meilleur des protecteurs ni l'exemple que tu attends. Je ne suis que celui qui t'aime le plus au monde. L'amour, tu verras, c'est ce que tu tenteras d'assimiler toute ta vie. Quand nous voudrons te punir, l'amour ne sera plus présent pour toi...que l'inaptitude de tes parents à voir et saisir ton être. Moi aussi, comme tu le feras, j'en ai voulu à mon père et ma mère de ne pas être ceux que j'espérais. Haine, tristesse et ignorance seront tes compagnons. Ils m'ont accompagné toute ma vie et ils sont toujours à mes côtés. J'écris ces trop nombreux mots parce que je t'aime. Tu n'es même pas sur cette Terre et je suis déjà là à anticiper ta venue et cette vie qui m'échappe. Je ne suis pas optimiste...seulement  songe-creux. Si tu approches notre monde un jour, je te tendrai la main. ''


Vous dirai que je divague, moi je réponds que je vis.

vendredi 8 juin 2012

Automatique

Ouvrir et découvrir la voie qui me porte. C'est qui me tient éveillé les chaudes nuits d'été. Celles qui me retiennent sans regret parmi vous même quand il est temps que je parte. Ce n'est pas mon désir, mais bien cette obligation que j'ai de devoir m'enfuir.

Sans jamais dire aurevoir, j'oublie et je marche...sans vouloir m'arrêter.

Je pense, je me frappe et malgré l'envie, je n'oublie pas. Je n'oublie pas que je suis la seule personne avec qui je devrais vivre jusqu'à cette fin qui arrivera trop tôt. Quand mes vieux jours arriveront, il sera trop tard pour comprendre ce que je suis. Malgré cette constante compagnie qui me souffle mes pensées, la sagesse ne viendra jamais.

La seule richesse de ce monde est celle de comprendre et d'accepter. Ignorer et résister, voilà ce qui creusera mon visage. L'âge n'est pas que sagesse mais aussi des regrets et de l'envi qui eux ne fuiront jamais. Égoïste, peureux et aveugle...voilà ce que je suis et ce que je resterai.

Heureusement, je ne suis pas que cela, mais il faut être honnête.

Saluez votre Insouciance car elle reviendra au galop sur votre lit de mort. Ce sera la dernière qui viendra vous séduire et vous priver de vos derniers songes. Mais accueillez là sans broncher, car elle sera la seule à vous entendre quand vous disparaîtrez. 

Pour le moment, j'irai prendre un verre avec elle.

mardi 22 mai 2012

Autour du feu, les fous s'entendent

Il s'agissait de la première danse à laquelle participait le jeune soldat. Un feu de joie, du vin, du pain pour tous et de magnifiques jeunes filles. L'ensemble lui plaisait énormément. Depuis trois mois, il marchait avec d'autres soldats sur les routes boueuses du royaume à poursuivre les ennemis de la couronnes et les tribus barbares.

Il avait déjà tué auparavant. Pour défendre la ferme de son père, lui et ses frères ont dû prendre les armes. Le premier qui tomba sous sa lame était plus jeune que lui. Il tentait de prendre la fuite avec des pommes de terre et des oignons. Épée à la main, il la plongea dans la gorge du fuyard. Il s'agit de la seule victime à laquelle il pensait encore. S'occuper de la terre n'était plus pour lui. L'appel des armes était plus fort.

Trois ans après ce premier coup de lame, il devint mercenaire. Il n'eut jamais de but chevaleresque, il ne voulait tout simplement pas user ses mains sur une pelle, mais en frappant. Une rage ou une simple envie...il ne l'a jamais vraiment su.

Perdu dans les flammes, son regard cherchait cette chaleur qui le fuyait depuis si longtemps. Du feu, il se tourna vers les barils contenant le vin. Il en avait déjà tellement bu, mais rien. Son coeur guidait ses yeux afin de trouver se qu'il désirait tant. Malgré le bonheur que ces réjouissances lui procuraient, il pensait toujours à la route, au pain noir qu'il devait parfois manger et aux dernières batailles qu'il avait livrées, sans jamais se remémorer le visage de ses ennemis.

Un frisson le tira de sa transe; ce n'était pas le vin ni la brise d'automne, mais bien la musique qui le ramena parmi ses frères d'armes. Un rythme rapide qui fit battre son coeur; un effet plus enivrant que  l'alcool ou la paix qu'amenait cette fête. Près des flammes, de jeunes couples dansaient. Il n'avait jamais dansé et encore moins avec une femme. Une envie de bouger et de suivre ces séries de pas qui lui semblaient si complexes.

Ses yeux vagabonds cherchaient le bonheur comme ils cherchent l'ennemi sur le champ de bataille. Le jeune soldat ne comprenait pas pourquoi il voulait tant ressembler à ces gens ordinaires qui ne connaîtraient jamais l'angoisse grisante de la bataille, l'euphorie de la victoire et la satisfaction d'entendre les pièces d'or tomber dans sa bourse.

Soudainement, il senti qu'on l'épiait. Comme le cerf sentant la présence du chasseur, il n'osa pas trop bouger. Mais qui pouvait bien l'observer si longtemps. Voulait-on lui voler ses écus ou tout simplement le tuer ? Sa main gauche alla se poser sur le manche de son épée qu'il portait au flanc gauche. Il vida sa coupe d'un trait et la posa sur une table prêt de lui. Il s'éloigna de la foule pour aller s'appuyer sur une maison près de la grand place. En se tournant vers la foule pour mieux voir cette dernière et ainsi tenter de repérer ceux qui le traquaient, il tomba nez à nez avec une jeune femme dont les cheveux se perdaient dans la nuit. Magnifique et vaporeuse créature dont les yeux en amandes traversaient l’obscurité; il voyait enfin ce qui le poursuivait.

Sa main quitta son flanc gauche et salua la jeune fille. Songe ou simple envie se matérialisant devant lui, il doutait qu'il avait en face de lui la réalité. Quand la peau de sa douce prédatrice vint effleurer sa main, le frisson revînt lui confirmer qu'il ne rêvait pas. Cette chaleur qu'il cherchait depuis son arrivée dans ce village emplît tout à coup son coeur.

''Vous ne devriez pas quitter la fête soldat. Vous devriez plutôt me laisser vous guider vers elle. La nuit est jeune et vous aussi. Je me nomme Isalie. Et vous ?''

Le soldat réussi à se nommer sans trop bégayer et avec beaucoup d’enthousiasme à sa grande surprise. : '' Moi c'est Grégor !''

''Vient danser ! Je vais t'apprendre, c'est plus simple que de gagner des batailles. Fais-moi confiance.''

Il ne connaissait pas cette femme, mais il voulait la suivre partout. Sans avoir pu donner de réponse, il s'avança vers la foule et le feu de joie main dans la main avec la délicate Isalie. Ils se faufilèrent jusqu'au feu et elle prit la main de Grégor pour la mettre sur sa hanche. Ce n'était plus de la chaleur, mais du feu qui courait dans les veines du jeune homme. Au moment où il allait faire son premier pas de danse, la corne de son officier sonna.

''Aux armes, on nous attaque !''

mardi 15 mai 2012

Après tout

C'est toujours plus difficile la nuit. On se retrouve face à soi-même et ses rêves qui reviennent avec le sommeil. Rêves qui nous permettent de nous enfuir quelques heures, mais qui finalement gardent les plaies ouvertes.

J'ai peur du silence pour cette raison : trop penser. Trop penser à moi, à ce qui m'attend demain ou à ce qui m'a conduit jusqu'à ce jour. Il faut que je détourne toute mon attention vers ce qui m'entoure. Écrire est encore plus difficile. Je veux toujours écrire mais au moment où je gribouille ou tape, je pense encore. Tout et rien viennent au bout de mes doigts pour que je puisse l'écrire sans gêne.

Fiction ou réalité, pensées ou comédie, désespoir ou aventures...des choix que je dois faire tous les jours pour finalement opter pour l'oubli. Laisser passer le temps pour que le tout s'efface et que cette envie disparaisse.

Facile pour certain, mais terrible quand je penses que je devrai le faire jusqu'au moment ou l’effervescence se calme et me laisse en paix.

Écrire s'est oublier mais c'est aussi revivre la maladresse des jours passés et l'idiotie que j'atteindrai sans jamais y songer. J'ai peur de ne plus me contrôler ou de franchir cet écran qui camoufle une vérité qui s'attarde sans moi.

Écrire s'est douloureux, c'est difficile...mais c'est le seul élément de mon être sur lequel je peux bâtir. J'écris pour parler, pour mieux comprendre, pour chanter et crier sans déranger ou malmener ceux qui tourne autour de moi. Ne pas empoisonner leur course, juste leur parler pendant qu'ils passent.

Comme à chaque fois, je vous demande d'oublier cet état dans lequel je me met. Oubliez qui je suis un instant pour voir que finalement il n'y a que l'épuisement de tout qui me pousse...où ? On verra bien.

Fantoche ou non, je suis tout de même là.

lundi 23 avril 2012

Si seulement.

Rien de nouveau. Il attendait toujours sans réel but. Le temps passait sans lui qui restait le gardien perché sur son tabouret à épier la forêt. Depuis l'aube, les vents transportaient nombre de plaintes et d'exclamations. La lisière semblait plus étanche qu'à l'ordinaire.

Rien de plus. Sa vieille épée reposait sur la table. Aucune considération, on la prenait pour acquise. Une trop usée compagne qui a bien repoussée quelques mauvaises faces, mais rien de bien héroïques. Il pensait qu'en la gardant prêt de lui, qu'elle lui porterait chance.

Rien de moins. L'amertume des souvenirs et la vigoureuse froideur de l'automne ramenaient sans cesse son regard vers sa voisine : forteresse des bêtes et des ombres. C'est la peur qui le gardait éveillé...pas la peur ni le courage. Ses haillons accueillaient le vent même si ses mains tentaient de le chasser en massant ses bras endolorie par le froid.

Rien du tout. La nuit chassa les soupçons. Le soleil n'a pu faire sortir les diables de leur cachette feuillue. La lune ramena le calme qui semblait avoir déserté le coeur du jeune garde forestier qui se voulait soldat et même roi à l'occasion.

Plus rien. Simpliste fatalité qui accompagne la naïveté de l'inexpérimenté. Il aurait du savoir qu'on ne ferme pas ses yeux sans risque. Que si nous sommes seuls face à tous, nous finirons seuls face à nous même. Les erreurs forment notre existence et nous permettent de former son produit. La fin est peut-être proche, il le sait au fond, mais vaut mieux rêver et se laisser conduire par le sommeil trop souvent éludé.

Un salut inutile mais tout de même courtois à chaque journée qui passe en lui demandant de ne pas revenir avec le pire, mais avec une promesse. Celle d'un lendemain plus tentant qui le rendra plus fort.

Il avait tout de même raison d'avoir peur.

Nothing

One more time I shall hope. Hope that the sound of silence will change. Hope to hear laughts again...

I'm scared but still I'm calm. Nobody's there, only my sorrow and the unknown in which I'm lost.

Never more.

vendredi 13 avril 2012

Solitude et son résultat

Il est drôle de penser que je me suis toujours senti seul. Même sans vraiment y croire, je le vivais quand même. Je ne n'ai jamais su si c'était de ma faute ou si la vie devait se dérouler ainsi. Plus j'avançais, plus je me perdais. Il est difficile de se perdre quand on ne sait pas où on va vous me direz...mais cela se peut.

Sensation peu enviable mais omniprésente. Tout me fait mal quand je réussi à m'étendre un instant pour songer au tout. À l'immense trou dans lequel je m'engouffre à chacune de mes inspirations. J'ai mal...mais je ne saigne pas. Je ne vois rien et j'oublie tout. La nuit ne m'aide pas. J'ai besoin de dormir...seulement un peu pour me permettre de sentir encore l'imperfection qui me constitue et l'aboutissement de tant d'année à m'enfoncer.

Seul encore, mais pas sans espoir, je me traîne jusqu'à mon lit pour m'entendre me plaindre à nouveau. Saisir le râle d'une piteuse bête qui souffre et ne sachant où aller. Elle a pourtant parcouru toutes les routes afin de trouver la plus belle des destination. Mais le sol s'est dérobé pour le laisser tomber, le pauvre naïf qui tentait de voir, mais que la cécité à mal mené.

Erreurs innombrables qui peuplez ce texte, pardonnez la célérité qui me gagne à cette heure tardive. La fatigue m'implore mais le goût des mots me retient. Mots qui sont parfois un baume, d'autres fois des murs qui déguisent ma voie et finalement je me rend compte qu'ils m'appartiennent bien, mais que je ne les comprends pas.

Ivresse qui a jadis calmé les troubles de mon coeur, tu me manques ce soir car rien ne fait. La logique s'est évadé et m'a enchaîné, l'empathie ne me parle plus et le sommeil m'ennuie. Bêtise insoutenable que je suis, j'attends quand même que la suite s’amène. Car elle viendra bien assez tôt même si on ne l'attend pas.

Vidange de ma douleur, les paragraphes cesseront de se suivre sans réel sens. Ils tomberont aussi dans l'oublie pour mieux revenir pour un autre, plus infortuné. Mon histoire est bien banale si je la compare à la tienne mon amie : c'est la tienne et toi seul la déchiffre et l'entend. Tu sais, pour t'imiter, je disparaîtrai dans pas si longtemps, mais moi je le ferai seul parce que c'est ce que je veux.




mardi 27 mars 2012

Malchance ou justice ?

Un message était sur la table. Laissé là sans attention particulière, on pouvait quand même y lire quelque chose d'intéressant : '' J'ai fuis ce soir car il n'y a rien pour moi ici. Tous ceux que j'aime s'efforcent de m'oublier alors que je ne pense qu'à eux. Les chemins me ramènent toujours à cette cabane en ruine qui ne me protège plus vraiment de ce qui me guette à la lisère du bois. J'ai décidé ce soir que je ne serais plus le seul à garder cette désolé qui maintenant me répugnent. Destin ou simple folie...je l'embrasserai.''

L'odeur de pourriture ne quittait pas la minuscule cuisine. En poussant les débris qui cachaient le plancher, le jeune homme trouva de la chairs trop vieille encore accrochées aux os. Un triste spectacle de voir que malgré cette volonté affirmée de quitter sa prison, le gardien n'eût jamais le temps de passer le pas de sa porte.

lundi 26 mars 2012

Tout d'abord des remerciements.

Je tiens d'abord à remercier mon amie Sylvianne Blanchette. Elle écrit sur son blogue comme bon lui semble, de la façon qu'elle veut et quand elle veut.

J'écrivais beaucoup il y a quelques années, mais on dirait que le clavier me fait peur. J'ai toujours préféré le papier et l'encre, mais mon amie me montre à chaque fois qu'elle s'exécute, qu'on a pas besoin de s'épancher longtemps pour que ce soit beau.

Merci Sylvianne.