mardi 3 septembre 2019

L'instant

Sous l'ombre du feuillage distrait et en répondant aux reflets d'eaux domestiquées, ce sourire s'est mis à parler. Je n'ai aucun souvenir, sinon que tout ce qui comptait était de l'entendre rire.

De la voir heureuse libérait tout. J'en ai même oublié la tristesse naturelle et ses airs.

Assis seul dans l'obscurité d'une fin, cousine de célérité, je me suis mis à murmurer des chansons qui n'existent déjà plus. J'ai laissé mourir le présent pour pouvoir me réveiller demain. L'instant fut court, mais amplement suffisant pour me laisser dormir et maudire le jour.

Sous les cruels auspices du départ, mon souffle s'accorda à celui des vents rageurs et offrit sans fortune un adieu.

J'ai tout perdu, mais j'ai tout.