Un sourire qui s'entend quand cette
odeur danse et m'emprisonne le temps d'une course irréfléchie. Heureusement, je
ne m'y perds plus et j'ai repris cette chanson d'antan en chuchotant des vers
aux accents trop satisfaits.
S'évader sur une peau parfumée à l'inconscience, se perdre dans des yeux
qui essaient, eux aussi, de parler. Les mots n'ont plus rien à voir. Les seules
promesses qui tiennent sont celles qui te gardent contre elles, à l'abri de
demain.
On se libère de cette maladresse quotidienne d'une vie trop rangée. On
oublie ce qu'on répète chaque jour pour se consacrer à nous, nos désirs et des
pulsions qui nous ont mené l'un à l'autre. Seulement ce qu’il faut ; que
l'immense et unique bonheur que sont ces caresses qui bafouillent et ces
baisers immigrés. Le temps qu'il faut pour mieux exister et devenir l'autre
quand elle se transforme aussi.
Finalement, on gagne à s'allier le silence de bourrasques déjà passées.
Rien de ravagé, que des souffles qui se cherchent encore.
La voluptueuse férocité s'est étourdi avec les cris lascifs d'une nuit qui
n'a jamais existé. Le sommeil se réfugie dans nos bras et se laisse bercer par
des cœurs qui prennent trop de temps à se calmer.
Plus que de la chair, mais rien d'autre qu'un instant étincelle qui hurle
même si on est sourd.