dimanche 14 juin 2015

Le piège

J'y suis tombé sans résister,
J'ai beau vouloir m'échapper,
J'espère saisir pourquoi j'ai cédé,
Je me laisse malgré tout emporter.

Dans mon lit à réfléchir,
Je devrais plutôt dormir,
Mais je renonce au repos malgré ce que je peux dire,
Parce que là aussi je ne pourrai réussir.

À me reposer ou me surprendre,
À m'enfuir ou bien me pendre,
L'unique raison est de tenter de comprendre,
Si je finirai par mourir ou me rendre.

Survivre

-2004-

Il y a des nuits qui nous ramènent sur terre et nous promettent des fins comme on les veut : plus rapides et douces.

Malgré toutes ces nuits, j'ai toujours réussi à survivre. Mes rêves n’avaient rien à voir avec tout ça, que l'épuisement et les peurs qui s'alliaient pour en finir avec mon souffle déjà trop hésitant.

Même le jour, rien ne m'appartenait. J'avais beau tout voir, tout entendre, je croyais quand même que rien ne pourrait me retenir. J'ai beau tenter de contenir ma tête, mais elle s'emballe et gueule. Je n'ai d'autre choix que de l'endormir avec des nuits sans fin et de trop longues gorgées. Mais les mots s’invitent aussi et s'efforcent de me sauver d'un carnage annoncé.

Quand l'encre coule, c'est l'odeur du sang qui me vient au nez. Ces blessures qui ne se referment jamais et celles qui naissent parce que je me suis lancé, parce que je me suis laissé tomber, parce que je ne saurai jamais me protéger.

La seule tranquillité que j'ai reste artificielle ou trop courte pour que je puisse me retrouver. J'ai changé avec les lunes et me suis retrouvé assoiffé et perdu. Même la solitude s'est suspendue et attend de voir elle aussi comment je vais me réveiller.

Il n'y a plus que moi et ce sentier que je ne retrouve pas, mais que je connais si bien. Que du temps que certains considèrent perdu, mais moi je sais que je finirai par le retrouver. À force de plier l'échine à chaque caprice de ma tête, j'ai peur d'y laisser ma peau et de ne plus jamais pouvoir me relever.

Cette fois encore, je pleure comme la première fois et j'enrage à m'en faire peur. Il n'y a rien d'autre que l'obscurité de ma chambre pour me rappeler que même si je n'en peux plus, je ferai tout pour survivre.



dimanche 7 juin 2015

Amoureux

La nuit s'invite chez moi et me rappelle que demain va venir.

Que le soleil brillera et nous mènera à nos vies, à nos occupations qui nous gardent loin de nos logis.

Mais demain, c'est à toi que je penserai. C'est à notre temps dont nous sommes les maîtres,

Des secondes qui sont des heures entre nos rencontres; ces périodes trop longues qui me font trembler et me rappellent sans cesse qu'il n'y a de place que pour toi.

Mes mots sont plus discrets, car mon esprit est trop occupé à te découvrir. Il se tait pour te laisser paraître et me laisser le temps de comprendre ce qu'est ce bonheur qui s'accorde enfin à notre chanson.

Ce n'est pas une ivresse de carnaval ou un rêve trop beau; que la vérité qui nous permet enfin de comprendre ce qui se passe dans nos coeurs. Juste cette occasion pour nous de mesurer ce que nous sommes.

En ton absence, mes yeux cherchent les tiens. Je me rappelle ton odeur que je suis allé chercher dans ton cou et ta peau; la plus douce de mes folies. Ce n'est pas un caprice, mais bien une nécessité : j'ai besoin de toi. 

Ce manque nous tourmente, mais nous garde en vie. Nous ramène à ce que nos coeurs chantent depuis longtemps. Ce n'est pas qu'une mélodie que l'on fredonne pour nous faire du bien, mais cette chanson que seuls nous pouvons entièrement comprendre. Nos mots, nos larmes et nos caresses.

Nous étions là à tenter de comprendre ce qui se passait, ce que nos vies devenaient alors qu'en fait nous sommes amoureux, c'est tout.