Mes 34 ans sont
arrivés. Je fais l’habituel état de ma situation, de ma vie qui accroche les
vôtres sans s’excuser.
J’écoute de
nouvelles notes qui font remonter de vieilles larmes fatiguées. Pas de
nouvelles tristesses, juste ce qui m’embrouille depuis bien longtemps.
Contrairement à
ma vie d’avant, les moments difficiles ne sont, justement, que des moments. La
dernière année m’a permis de sourire sincèrement beaucoup plus souvent. Pas de
remords quand je me vois dans le miroir les matins qui suivent les soirées trop
arrosées.
Il y a encore
beaucoup de questions qui polluent mes nuits. Depuis quelque temps, je me suis
mis à me rappeler de mes rêves. C’est bizarre quand dans ta vie tu as passé que
des nuits sans histoire. J’essaie de me servir de cela pour me comprendre, voir
où je vais et où j’ai tendance à me perdre. Première fois de ma vie que je
côtoie l’onirique et non des rêves éveillés.
Malgré tout, c’est
avec la réalité que je discute. J’y suis quand même confortable ; je
comprends plus que vous le croyez. Je constate que je suis viscéralement
différent et ça me fait du bien. Je ne suis pas fait pour tout ce que vous
aimez et considérez la norme. En fait, je n’en ai juste pas grand-chose à faire.
J’ai déjà de la difficulté à comprendre mes motivations, je vous laisse donc
vos rénos, le trafic et vos fausses histoires d’amour.
Je sais que je
suis aussi paradoxal que vous, mais, justement, je le sais.
J’ai décidé de
laisser passer le temps au lieu de le mendier et l’inventer. Je suis bien dans
mon champ plus gauche que jamais. Mal habile, naïf, terriblement romantique et
loin d’être vertueux. Je continue de penser, peut-être à tort, que ma vie est
complète et ce qu’elle doit être.
Ça me tente pas d’être
à la mode, que ce soit dans l’apparence, comment je vis l’amour ou quand je
vous regarde dans les yeux. Je laisse la place à ma vie qui se perd à vouloir
du bonheur. J’imagine l’ultime, alors que je suis si bien dans un quotidien qui
s’enfarge autant que moi.
Il y a un an,
j’ai décidé de rester pour finalement comprendre que je n’avais qu’à me laisser
porter par les sourires de ceux que j’aime. Le reste, on s’en fou.
Parce que la vie sans vous, c’est un peu n’importe
quoi.