samedi 24 décembre 2022

Faire son œuvre

Les pas qui mènent sur ce chemin me lacèrent les pieds, même sous mon étoile. J'oublie le temps d'attendre les sourires passagers, je brûle sans pleurer, pour me réchauffer et braver le vent.

Si tu passes par chez moi, n'oublie pas de me laisser un peu d'eau, que je puisse enfin m'abreuver et recommencer. Répéter mes refrains à la lettre, même s'ils sont morts bien avant moi. 

Le long de ma peau s'élance le courage sans dent qui voudrait, lui aussi, se nourrir de poésie plutôt que s'effondrer quand galopent les souvenirs aux célestes notes.

À mourir seul, je construis mon cachot sans fenêtre, sous de fracassantes rafales qui ne porteront plus jamais d'échos. J'ai trop d'histoires à comprendre, je n'ai plus le temps.

Célère oubli qui effacera les quelques sourires qui me reste. Je m'y perds à tous les jours, embrouillé, j'y plonge. 

Sur mon passage s'effaceront les paragraphes de cette fresque sans saveur, je noierai l'opportunité et rouerai de coups le proverbial s'annonçant destin.

Une dernière étincelle se perdant innocemment sans parler à la pénombre, me laissant compagnon de cécité à patauger dans ma poisseuse et vermeille existence.

Faire son œuvre, si seulement.


dimanche 11 décembre 2022

Respirer

Je m'effondre à chacune de mes inspirations.

Je me tiens debout sans fouler le sol, j'erre sans flotter.

À hurler seul, tout s'affaisse, déchire ce qui me retient.


Chercher sans jamais s'arrêter, sans comprendre.

Se jeter malgré tout en pâture, l'exemple récidiviste.

J'imagine l'après à l'envers, l'épine au ventre.


Je cours sur place, j'insulte le pas qui me guide.

J'attends la neige, les vents froids et la nuit.

Le refuge d'antan épousant enfin l'hymne qui s'oublie.


Comme les mensonges incrustés.

Perdus ou sinistrement retrouvés comme vérités.

J'y perds mon sens, l'envie et mon nom.

mercredi 7 décembre 2022

Pause

Le sommeil me l'offre, ce moment qui s'évade sans avertir, sans que je puisse m'y investir.

Un clin d'œil d'été, l'erreur qui s'impose.

Quand je dors, je suis enfin au ralenti. J'invente en sourdine, j'expérimente dans l'oublie.

J'y saute surpris, mais apaisé, au temps de caresses éparses, mais aussi fantasmées.

Puis je m'interromps, je me noie ignare sans un son.

dimanche 4 décembre 2022

Raconter

Raconter c'est tout.

L'histoire qui s'effrite sous les échauguettes en ruines.

Vous pouvez bien, sans retenue aucune, vous éventrer.


Soyez absents. Vous verrez.

Le temps passe comme l'innocence, cruellement.

Peu importe l'annonce.


Jugez les lettres d'autrui est ridicule.

Puisque, visiblement,  tous s'entremêlent.

Revendiquer, je vous en prie.


La solitude sauvage chante les plus beaux des hymnes.

Mais la ridicule jalousie n'est aucune psychose.

Pleurez amis, pleurez.

Le dos courbé chante, certes, mais aussi vous insulte.


Considérez-vous comme saluez.