mercredi 27 janvier 2016

Des soirs

Que quelques mots ce soir.

Pour mieux penser et seulement se souvenir des moments trop doux.

Que quelques histoires qui restent belles et que je tente d'enfermer. Juste le temps de respirer et de me raconter autre chose.

Les coeurs s'entre-mêlent en s'oubliant, en se perdant et c'est tant mieux.

Pourquoi se garder de tout cela ? Pourquoi ne pas sourire quand viennent les larmes du soir ?

Que quelques notes qui réveillent les morts et embrasent les deuils. Juste le temps d'espérer et de me raconter les mêmes choses.

Valse tranquille des jours qui préfèrent se nier. Un pas qui me fait toujours peur, mais que je réapprends à chaque fois. Il n'y a que le rythme qui demeure si familier.

Pourquoi ne pas tout effacer ? Pourquoi ne pas m'enfuir et laisser se terminer ce trop long souffle qui agonise déjà ?

Que quelques regards qui s'invitent et me révoltent. Juste le temps de disparaître et de me laisser raconter trop de choses.

Des soirs à me bercer et vous laisser vivre sous des étoiles trop belles pour que vous les laissiez vous parler.

dimanche 17 janvier 2016

Des silences

Il n'y a plus que cela. Des silences auxquels j'appartiens.

Qu'un silence qui me laisse trop de place. Des pensées qui ne sont jamais interrompues et des rêves qui finissent toujours par devenir cauchemars ou un calque brisé.

Qu'un silence qui se souvient. De tout, de trop de choses pour que je puisse bien voir où je vais. Peu importe le temps que l'on voit passer, tout reste là. Rien n'est apaisé.

Qu'un silence qui isole. Même la plus belle des musiques et les mots les plus justes n'y peuvent rien. Ce qui est resté s'est emparé de tout et mettra tout en oeuvre pour que ce qui tourne autour ne puisse m'atteindre.

Qu'un silence révélateur. Trop franc pour le cœur, pas assez fort pour l'esprit. Que quelques secondes pour tout détruire et me laisser tomber. le plus dangereux peut-être, mais il me plaît malgré tout.

Qu'un silence féroce qui s'impose. je n'ai pas le choix de l’accueillir. Il force ma porte à chaque instant et me plonge dans l'interdit. Rien de naturel. Que le pire des moments sans que je puisse me défendre. Cela ne sert à rien.

Quelques instants encore, mais je finis toujours par rencontrer le silence dormeur. Celui qui me promet la paix pour me plonger, lui aussi, dans trop d'histoires, dans ce qui ne se raconte pas, dans une fosse sans écho.


dimanche 10 janvier 2016

De moins en moins

Depuis des semaines, j'ai oublié bien des choses. Je suis dans un état où plus rien ne bouge, où tout semble m'attendre.

Je n'écris plus, parce que les mots me semblent tous vides, inappropriés et dangereux. Je ne vois pas leur nécessité. Quand je réussis à écrire quelques lignes, le tout finit à la poubelle. Même si ces mots je veux les partager, je préfère m'en débarrasser. Mais ils finissent toujours par revenir. Je finis toujours par les réécrire.

Je mange beaucoup moins. Je ne reconnais plus la nourriture. Tout est fade, rien ne me plait et je n'en ai surtout pas envie. Trop d'efforts pour quelque chose qui me dégoûte au final. L'essentiel me suffit.
Je ne fais plus la cuisine. Oui trop d'efforts, mais surtout aucune passion ou d'amour à faire des plats que j'ai toujours réussis, mais que je rate maintenant. J'ai toujours aimé faire la cuisine, ça me relaxait, ça me rendait zen. Aujourd'hui, ça me laisse trop de temps pour penser.

Je ris moins souvent. Même si l'humour et la dérision sont très importants dans ma vie, je pense trop pour être un bon public. Je feins beaucoup de sourires, parce qu'il faut quand même être de bonne compagnie à l'occasion.

J'essaye de moins parler aussi. Je n'ai pas grand chose d'intéressant à dire depuis quelques temps, mais aussi parce que je veux moins parler. Le fait d'être un moulin à paroles m'a toujours tapé sur les nerfs et je sens que j'ai besoin d'une pause. J'essaye de dire des choses plus réfléchies, quelles soient sérieuses ou non. Si j'ai bien appris quelque chose depuis quelques semaines, c'est que ce taire ça peut aussi faire du bien. Je tente de parler quand il le faut. Mais bon, ce n'est pas gagné.

J'essaie de faire taire mon imagination. C'est ce que j'ai de plus difficile à faire. Cela tue mes mots, ma voix et le reste, mais c'est ce dont j'ai besoin. Mon imagination reste mon essence, mais ce qu'elle m'apporte présentement ne fait que tuer le reste de ce que j'essaye de garder debout.

J'avance malgré plusieurs coups, je prends appui où je le peux. Je ne vais pas aussi vite que je le voudrais, mais au moins j'avance. Je suis de moins en moins moi , mais c'est ce qu'il me faut, c'est ce qui doit être pour enfin comprendre où je vais.