Tous mes matins sont des chagrins d’amour
qui s’éveillent, un rêve qui se suicide, l’impossible qui gueule trop fort.
C'est à croire que même la lumière se moque de moi.
C'est très étrange de réaliser que tout
est changé; que la réalité est la même...sauf pour moi. Je n'ai plus de moment
tranquille ni de routine réconfortante. C'est ma tête et mon mal qui m'empêche
de dormir et d'oublier ce qui n'est plus de toute façon. Si je réussis à
quitter cette vie pendant que je suis vivant, il faudra que je puisse poser des
questions.
Je me sens minable quand je l'entends me
dire qu'elle va bien et qu'au fond de moi je trouve tout cela injuste. Dans les faits, rien ne me fait plus plaisir
que ce bonheur, mais ce n'est pas le mien. Du temps que je perds, en fait que
je ne peux plus garder pour moi, car je ne m’appartiens plus. Je me laisse
guider par le doute et la certitude que tout est fini et qu'il n'y aura plus
jamais rien.
À chaque caresse, je suis certain que ce
sera la dernière. Ces regards qui se croisent, qui veulent se parler,
s'embrasser juste pour voir. Que du rêve qui masque toutes mes nuits si
longues, si cruelles, trop douces et qui se terminent quand mes larmes m'épuisent.
Parce que toutes mes nuits s'achèvent en sanglot, mes matins sont ceux des
espoirs déjà oubliés.