Enfin soufflent les vents frais de mon
automne. Cette saison que je me suis appropriée pour m'y reposer, pour mieux
penser et me laisser porter par ce que je deviens.
Une quiétude que je n'avais pas vue depuis si longtemps ; je me sens libre
pour la première fois de ma vie. Je laisse la musique bercer mon ardeur et
ponctuer une vie de sourires mêlés aux larmes. Le bonheur ne fuit plus, il ne
fait que marcher devant en m'appelant doucement.
Mes pas composent un poème à la fois symphonique, onirique, mais surtout
véritable et unique. Aucune prière, ni d'espoirs vulgaires ; l'incontestable
exactitude d'une existence sans sacrifice. La distance que j'aurai à parcourir
reste ce merveilleux mystère qui conduit l'artisan et son fardeau vers bien
plus que des rêves.
Parce que si j'ai enfin cette force de tout faire, c'est parce que je garde
ce que j'ai de plus précieux pour moi. Je vous offre ce que je peux vous
donner, et ce, sans compter. Je me défends plus qu'avant, je me surveille sans
relâche, je conserve ce qui doit rester mien, mais je ne suspendrai jamais cet
élan qui me pousse vers vous. Même si on connaît le chemin, il faut tout de
même garder ses repères pour ne pas s'égarer à nouveau.
Avant vous étiez tout, mais j'ai compris que vous ne pouviez me donner ce
dont j'avais besoin. J'aime tellement vos sourires, mais je commence à tomber
amoureux du mien.