lundi 19 novembre 2012

Périple cruor


Voyages ,qui ne viendront jamais, façonnent songes et envies. Oubli et refus s'imposent aux rêveries sans borne; alliés de la réalité. Bourreau du quotidien et vive douleur qui contient mon coeur, le désespoir s'enivre des soirs d'automne et laissera sa place à l'abandon quand la neige tombera.

Les matins fuient, mes pensées restent engourdies et rien de beau ne m’accompagne. Je reste envieux de cette douceur nocturne et de l'innocence du rêve où elle apparaît.

Pénombre sanglante où je me repose malgré le matin qui s'embrase. Je m'y suis éveillé trop tard et je regrette le silence et l'amertume qui l'accompagne. Hier, j'ai vu du sang; celui de mon alter ego cherchant ce qui l'enchainait. Du sang coulait de mes bras meurtris par l'effort et cette volonté de me libérer. Du sang qui s'échappait de ma bouche : résultat de discours interminables et de mots qui blessent quand on les prononce. Du sang qui brouille mon regard : je me perds et souffre face à une beauté fragile.

Seul, à genoux dans une tache écarlate, impatient et enragé par l'impuissance qui retient mes chaînes. Je me sens quitter ce sol glacial, mais je reste tout de même prisonnier. Pas de larmes, ni de mots, ni d'amour : que du sang qui tourne au noir.

Le goût ferreux s'évade et fait place à un sérum opaque qui colle à ma peau. J'essaie de crier, mais je ne fais que vomir cette vie quittant mes veines, délaissant mon corps. Force ne parle plus mon langage, je ne comprends plus pourquoi je suis arrivée à cette fin misérable. Mes bras retombent au sol, ma tête se pose sur une pierre sans couleur et mon coeur s'arrête. Il n'y a plus rien...que ma vie qui s'évade.

Des mots se dessinent sur le sol en chassant l'hémoglobine fuyarde; des mots que j'ai peur de voir se matérialiser. Mes paupières se ferment. S'endormir ou seulement se laisser emporter ?

Finalement, je ne dormais pas, j'étais juste là à attendre. Je fantasmais au soleil, mais j'ai toujours ce goût de sang qui me garde éveillé. Un goût qui me rappelle le mot amour.