dimanche 30 décembre 2012

Candeur qui s'en va

Sous la couette je tente de rêver. Je me laisse porter par l'insensé et l’irréelle. Le repos s'évade pour laisser sa place aux cheveux noirs de jais, au regard qui sonde les âmes et à cette attraction qui ne s'explique pas. Beauté lointaine aux langages troublants, je ne la poursuis pas; je l'observe déambuler poursuivant l'astre étincelle et saluant la douce chimère du soir.

Je me plais à attendre; à tenter de comprendre ce qui m'intrigue tant quand je la vois. Est-ce un caprice ou simplement le bonheur d'être là quand elle passe ?

Quand je m'étends et que seule son image m’apparaît, je perds ce que je suis l'instant d'une extravagance, d'une utopie alliant partage et possession de ses sens. Laissez-moi m'approcher, laissez-moi souffler à votre oreille des mots que je ne connais pas, vous montrer ce que vous ne pourrez voir, vous caresser et ravir un peu de cette chaleur où pourrait faire dormir mon coeur.

Malgré le vent déchirant ma peau, la neige barrant ma route et le froid qui écrase mes os; je m'abandonne à l'hiver qui ralenti tout. Mon esprit et mes visions accueillent donc une torpeur salutaire. La vie ne peut être qu'un rêve, aussi paisible et captivant soit-il.

Je me laisse tomber sur mon lit et m’aperçoit qu'il manque celle qui s'occupe de mon coeur quand m'engourdissent mes songes. Le chagrin d’antan a laissé sa place à la solitude qui parle. La discussion fût bien longue, mais je ne peux me laisser bercer par les bras du simple et magnifique partage ni offrir mon étreinte à ce regard qui chante. Un sourire qui ne se dissimule pas, mais se tient hors de portée.

J'attendrai donc avant de pouvoir converser avec ce souffle qui inspire mes nuits.