Chaque jour, je me bute à l'impossible. Je ne vois pas comment je
pourrai la sentir près de moi. Le temps passe et mes rêves veulent devenir
espoir, mais je leur interdis. Ma raison martèle mon coeur pour qu'il devienne
sourd, mais rien à faire.
Mon seul refuge est la nuit où je me
murmure ces pensées qu'elle m'a déjà écrite. Il y a cette étreinte qui ne
viendra peut-être jamais; je me l'imagine sans cesse, mais je n'en ai pas le
droit.
Je ne regretterai jamais ce jour où j'ai
choisi des mots pour elle, où je l'ai écoutée. Malgré tout, je ne me permets
pas d'intervenir. Qui suis-je pour oser ?
Parfois, j'ai l'impression d'être de trop,
que je ne devrais pas être là. Je ne veux pas qu'elle souffre à cause de moi.
Son bonheur est ma seule cause.
Cette attente éternelle me rendra
peut-être fou, mais au moins ce sera une douce folie parsemée de pensées
coupables et de désirs silencieux. Le temps s'échappe, mais sans célérité
aucune. Chaque jour sans elle me rappelle que je danse avec l'impossible et que
j'aime cela.
C'est son regard que je brigue. C'est dans
ses yeux que je verrai enfin le fond d'un cœur trop loin pour que je puisse
entendre toute sa mélodie. Un seul sourire sincère serait le plus beau des
cadeaux, un souffle amoureux la fin définitive de ma raison.
Malgré les tiraillements et les obstacles,
je songe à elle et je ne souffre pas. Parce que tomber pour elle sera la plus
belle des chutes.