C'est ce que nous sommes. Observez-vous danser avec l'autre,
l'étreindre, le mordre, le frapper et l'abandonner.
Rien de plus que cet instinct nous
montrant la voie d'un bonheur de l'instant, trop court pour calmer le reste.
Cet égoïsme qui forge nos liens avec l'autre, nous l'embrassons parce qu'on
croit être plus important que tout le reste.
Ce désir de posséder nous montre bien que
les autres ne comptent pas, ils sont un obstacle. Au lieu de penser à ce qui
nous entoure, nous plongeons vers ce qu'on appelle la liberté, mais qui se
trouve à être le pire des pièges. Oublier l'autre reste le meilleur moyen de
s'évader, d'éviter de tomber et ainsi moins souffrir.
On s'entre-déchire, nous nous dévorons en
espérant que notre bonheur sera le plus fort et à toute épreuve alors que cet
égoïsme est notre faiblesse, notre faute. Nous marchons sur les agonisants, on
crache sur ceux qui se sont effondrés et sur lesquels nous bâtissons des
moments, des étincelles qui ne seront jamais assez éclatantes pour que l'on
comprenne ce qui se passe vraiment.
L'autre n'existe plus. On se donne bonne
conscience en parlant de contexte en se vautrant dans les excuses de toutes
sortes pour justifier nos gestes et nos choix. Les mots peuvent être forts et à
l'origine du plus beau, mais si les gestes les ignorent et parjurent, la beauté
et cette force disparaissent pour laisser leurs places à la colère, la
tristesse, la détresse, le désespoir et la peur.
On se perd à vouloir comprendre pourquoi
l'autre ne mesure pas la portée de ses mots et de ses promesses. C'est le
mensonge qui prime. Même si l'autre se dit honnête, il ne faut jamais oublier
que de se mentir, à soi-même calme nos remords, et nous réconforte dans nos
choix, même les plus violents.
Parce que c'est ce que nous sommes. Nous
sommes violents quand on ment malgré que nous nous devons d'être honnêtes avec
l'autre. On ignore, volontairement ou non, les conséquences de nos actes et
quand ces conséquences sont en marche, on ne comprend pas pourquoi nous
devrions nous sentir responsables.
À cette violence s'ajoute la cruauté de
faire croire au bonheur et à l'espoir que les autres nourrissent avec chimères
et mensonges. Les larmes et les cris restent les meilleurs moyens pour éteindre
le mal qui nous ronge après le passage des faussetés, des manipulations et des
coups. Du temps que l'on doit passer à vivre plus fort et à ne plus se contenir.
Faire comprendre au monde que cette souffrance nous coupe de tout. Il faut
souffrir parmi les autres. Il faut se faire entendre, sinon ils ne comprendront
jamais ce qu'ils ont fait.
Laissez-vous aimer malgré tout. Laissez
votre cœur ouvert pour que leur conscience voie et s'imprègne de cette violence
qui vous laisse mutilé et agonisant. Se cacher pour souffrir, c'est donner
raison à l'insouciance, la violence et la peur. Pleurer seul trop longtemps,
c'est se noyer en hurlant.
Vaincre la peur, c'est ce qui importe.
Faire un pas de plus, c'est guérir. Les cicatrices ne devraient pas nous
remémorer les souffrances, mais bien le chemin parcouru. Vous aurez toujours le
droit d'être triste, malheureux et en colère. Se révolter contre ce qui nous
fait mal est juste. Exprimez votre colère, mais ne la projetez pas. Ne devenez
pas les autres. Parce qu'être en colère est normal et juste, mais s'y enliser
pour qu’elle devienne violence, c'est autre chose.
J'écris ces lignes parce que je suis
malheureux, triste et en colère.
J'écris ces lignes parce que les larmes et
les cris ne suffisent plus.
J'écris ces lignes parce que j'ai peur de
vous tous.
J'écris ces lignes parce ce que j'ai fini
par comprendre que je n'oublierai jamais ce mensonge...et heureusement.
Michael