mercredi 9 décembre 2015

Des animaux

C'est ce que nous sommes. Observez-vous danser avec l'autre, l'étreindre, le mordre, le frapper et l'abandonner.

Rien de plus que cet instinct nous montrant la voie d'un bonheur de l'instant, trop court pour calmer le reste. Cet égoïsme qui forge nos liens avec l'autre, nous l'embrassons parce qu'on croit être plus important que tout le reste.

Ce désir de posséder nous montre bien que les autres ne comptent pas, ils sont un obstacle. Au lieu de penser à ce qui nous entoure, nous plongeons vers ce qu'on appelle la liberté, mais qui se trouve à être le pire des pièges. Oublier l'autre reste le meilleur moyen de s'évader, d'éviter de tomber et ainsi moins souffrir.

On s'entre-déchire, nous nous dévorons en espérant que notre bonheur sera le plus fort et à toute épreuve alors que cet égoïsme est notre faiblesse, notre faute. Nous marchons sur les agonisants, on crache sur ceux qui se sont effondrés et sur lesquels nous bâtissons des moments, des étincelles qui ne seront jamais assez éclatantes pour que l'on comprenne ce qui se passe vraiment.

L'autre n'existe plus. On se donne bonne conscience en parlant de contexte en se vautrant dans les excuses de toutes sortes pour justifier nos gestes et nos choix. Les mots peuvent être forts et à l'origine du plus beau, mais si les gestes les ignorent et parjurent, la beauté et cette force disparaissent pour laisser leurs places à la colère, la tristesse, la détresse, le désespoir et la peur.

On se perd à vouloir comprendre pourquoi l'autre ne mesure pas la portée de ses mots et de ses promesses. C'est le mensonge qui prime. Même si l'autre se dit honnête, il ne faut jamais oublier que de se mentir, à soi-même calme nos remords, et nous réconforte dans nos choix, même les plus violents.

Parce que c'est ce que nous sommes. Nous sommes violents quand on ment malgré que nous nous devons d'être honnêtes avec l'autre. On ignore, volontairement ou non, les conséquences de nos actes et quand ces conséquences sont en marche, on ne comprend pas pourquoi nous devrions nous sentir responsables.

À cette violence s'ajoute la cruauté de faire croire au bonheur et à l'espoir que les autres nourrissent avec chimères et mensonges. Les larmes et les cris restent les meilleurs moyens pour éteindre le mal qui nous ronge après le passage des faussetés, des manipulations et des coups. Du temps que l'on doit passer à vivre plus fort et à ne plus se contenir. Faire comprendre au monde que cette souffrance nous coupe de tout. Il faut souffrir parmi les autres. Il faut se faire entendre, sinon ils ne comprendront jamais ce qu'ils ont fait.

Laissez-vous aimer malgré tout. Laissez votre cœur ouvert pour que leur conscience voie et s'imprègne de cette violence qui vous laisse mutilé et agonisant. Se cacher pour souffrir, c'est donner raison à l'insouciance, la violence et la peur. Pleurer seul trop longtemps, c'est se noyer en hurlant.

Vaincre la peur, c'est ce qui importe. Faire un pas de plus, c'est guérir. Les cicatrices ne devraient pas nous remémorer les souffrances, mais bien le chemin parcouru. Vous aurez toujours le droit d'être triste, malheureux et en colère. Se révolter contre ce qui nous fait mal est juste. Exprimez votre colère, mais ne la projetez pas. Ne devenez pas les autres. Parce qu'être en colère est normal et juste, mais s'y enliser pour qu’elle devienne violence, c'est autre chose.

J'écris ces lignes parce que je suis malheureux, triste et en colère.
J'écris ces lignes parce que les larmes et les cris ne suffisent plus.
J'écris ces lignes parce que j'ai peur de vous tous.
J'écris ces lignes parce ce que j'ai fini par comprendre que je n'oublierai jamais ce mensonge...et heureusement.

Michael