mardi 5 mars 2013

Ma chambre

Au silence s'accordent les ombres de cette chambre vide qui tente, tant bien que mal, de me protéger. C'est un soir d'hiver que j'y suis entré. Tranquille pensée appelant solitude et rêverie amère, elle me parle pendant que je regarde tomber la neige.

Aucune consolation parce que je suis là. Je ne peux pas vraiment partir. Ce n'est pas que je sois bien, c'est seulement que je n'ai plus envie de me battre et d'anticiper mes défaites. Certains cherchent les neiges d’antan, d'autres se perdent dans les étoiles tandis que moi je me contemple dans la glace.

Je vois un homme qui ne comprend pas vraiment ce qui se passe, ce qui lui a creusé la peau, ce qui l'a transformé en si terrible monstre. Quand la lumière se rencontre, je croise mon regard et y voit un vide qui hurle, qui chante, qui me raconte ce que je pourrais devenir.

Assis seul au centre de ma chambre, je regarde la porte par où je suis venu. Même si j'ai la clé, je reste enfermé à fredonné des mélodies qui ressemblent à la lueur lointaine d'une appréhension boudé trop longtemps. À force de maladresses, de refus et de simple ignorance, je garde avec moi la douceur d'un voyage passé et d'un regard qui se voulait bon.

C'est au son du piano que je me lève enfin de mon siège pour embrasser la froideur qui meuble ma chambre. La seule compagne qui ne me quittera jamais, même si je retrouve la chaleur apaisante de la peau d'une femme ou la félicité d'un véritable baiser.

C'est dans cette chambre que j'écris le soir, la nuit, l'aube, l'oubli et l'abandon. C'est en oubliant de me défendre que je suis entré dans ma chambre.