lundi 13 mai 2013

Quand elle jouit

(Inspiré, entre autre, par Pierre Lapointe)


Quand elle jouit, je vois dans ses yeux des souhaits qui s'entremêlent et des peurs se concrétiser comme l'étincelle avant la flamme. Ce sont des silences qui s'ennuient que l'on voit nous observer malgré les ombres qui nous enveloppent et les regrets qui nous lient.

Rien que le temps et la course de l'astre pour nous ramener à une réalité trop froide, trop logique pour nous permettre d'être nous. J'entends sa voix m'appeler comme si je n'y étais plus. Je me perds, je ne vois qu'un regard me demandant d'où je viens.

Sa chaleur me transporte vers d'autres désirs, vers d'innombrables matins où je me presserai contre son sein. L'ivresse d'antan s'évade et laisse sa place à l'orgasme prochain, aux baisers sans arrières pensés et aux ratés des cœurs fidèles.

C'est en cette nuit martyre que je repense à ses gémissements discrets et ses mains qui me cherchaient aux moments où elle fût trouvée par Jouissance. Sa douceur tranquille se mit à bouillir et l'odeur du plaisir hurla pour mieux s'évader.

Que ce soit soir ou matin, je reprends ce souvenir, qui se mêle aux rêves, et j'y retourne comme si tout cela pouvait recommencer. Mais tout est terminé. Elle est partie et ne reviendra pas; cette nuit où nous nous sommes contentés de jouir. Les questions ont remplacé les pulsions et les caresses se sont laissées emporter par les silences voyeurs.

Sa peau et ses lèvres n'y sont plus et elle continue à me hanter, car c'est comme si je ne lui avais jamais touché.