jeudi 7 novembre 2013

Toujours cruel (l'amour)

Avant, quand il existe seulement en toi. Peut-être est-il réciproque : elle te regarde aussi, mais fuit ton regard quand tu croises le sien. Finalement, elle et toi pensez à autre chose parce que vous êtes des aveugles qui n’osez pas vous approcher. L’amour est cruel quand tu décides de la regarder dans les yeux et à lui dire que sa beauté te trouble, que son souffle d’enivre et qu’elle est la seule qui trouble ton sommeil. Cette confusion c’est ta garde qui tombe et ton cœur qui tente de s’harmoniser avec le sien. Mais la cruauté te frappe lorsque tu réalises que tu as imaginé ces regards et ce désir que tu lisais sur son corps. À ce moment précis, tu souffres, tu restes aveugle et tu sais que ce mensonge, que tu as toi-même construit, te hantera encore longtemps. L’amour est plus cruel lorsqu’il est imaginaire.

Pendant que tu le vis à deux, cet amour restera cruel. Tu l’aimes comme tu n’as jamais aimé. Rien au monde ne te rend plus heureux, donc, ne pourrait te faire plus mal. Mais il faut tout de même en profiter pendant qu’il est là. Se refuser au bonheur en attendant mieux ou parce que l’on a peur de souffrir, c’est accepter de s’automutiler. Quand sa peau si douce frôle la tienne, quand ses mots sont pour toi, quand son désir parfume l’air ambiant : donne-toi ! N’attends pas, rends-la heureuse et sois heureux le temps que tu peux. Vous vous déchirerez bien assez tôt. Vous vous aimez tellement que vous avez mal : cette douleur de ne pas pouvoir la comprendre, de se trouver trop laid ou même indigne d’elle, d’avoir tout essayé et la voir s’éloigner pour de bon.

Après, la cruauté réside dans les souvenirs. Tu te rappelleras les plus beaux moments que vous avez partagés et tu oublies que c’est bel et bien terminé. Il est même possible que durant votre bonheur, tu t’imagines déjà l’après parce que tu es con, masochiste ou simplement réaliste. Même si ce n’était plus possible, tu crois que c’est encore l’amour qui t’habite et dirige des rêves parfois plus vrais que le jour. Il est cruel, car il te rappelle que le bonheur est possible, mais que toi, tu as craché dessus. Il reviendra ce bonheur, aussi cruel que l’amour, mais il prendra tout de même le temps de se venger.

Il est vrai de dire que l’amour est toujours cruel; comme nous avec les autres. Malgré tout, il vaut mieux lui sourire que le laisser t’ignorer.