Sans rien d'autre que le temps qui raconte, je me laisse porter
par des notes familières. Doucement, je me glisse dans l'inconscience, dans le
sommeil innocent qui accompagne la routine.
Je pense me reposer; je rêve à ce que j'espère et ce que j'ai
eu.
Une belle naïveté qui tente de me convaincre que cela peut
changer.
J'ai peur de tout perdre parce que je suis moi; j'ai peur de ne
plus rien découvrir, car je me contiens.
J'en ai assez de murmurer mes craintes. Je veux chanter et
m'accompagner de l'ivresse de la colère, des sanglots, mais aussi de sourires
et de regards furtifs qui se mêlent à la foule.
Quelques minutes de plus, c'est tout ce que je demande. Un temps
d'arrêt pour reprendre mon souffle, une pause pour me débarrasser de mes
larmes, la nuit pour renaître.
C'est doucement que tout se termine chaque soir. C'est
difficilement que je l'accepte. C'est épuisant de se sentir aussi vide.
Encore une fois, le temps me raconte des histoires que je connais
déjà et , malheureusement, je ne m'en lasserai pas.