dimanche 22 septembre 2013

Je t'aime

Dire ''je t'aime'' c'est compliqué. Même si on le dit à notre famille, à nos amis qui savent déjà tout ça, ce n'est jamais facile d'être sincère quand on parle d'amour. On ne comprend pas toujours ce que cela comporte, mais on veut aimer malgré les conséquences. La vie nous rappelle tous les jours que l'amour est éphémère et qu'il se terminera quand l'autre ne voudra plus de nous ou si la fin est arrivée. Que ce soit en la prenant dans nos bras, en embrassant, en faisant l'amour ou avec les mots, on devient esclave d'un trouble réconfortant, d'une obligation qui se rapproche de l'intuition. La mère pleurera son enfant même s'il l'a blessé ou tenté de l'oublier. L'amour des parents est aussi complexe que l'amour des amants, seulement, il est plus borné.

Dire ''je t'aime'' c'est tout. C'est tenter d'être vrai le temps d'un regard. Même si elle est loin, qu'elle ne sait pas ou qu'elle s'en fiche, l'amour reste là. C'est avec l'amour tenace et constant que l'on construit autre chose; une histoire que l'on aimerait raconter. On s'imagine la protéger par l'étreinte, la rendre heureuse par les simples caresses et la rendre divine grâce au sexe...même si l'amour s'échappe entre deux battements. L'amour n'est jamais secret : il trouve toujours un chemin. Sur les reflets de ses cheveux et les salutations quotidiennes, c'est l'espoir et l'envie qui reviennent pour fredonner des airs un peu trop familiers.

Dire ''je t'aime'' c'est fort. Quand les mots sont ponctués de battements de cœur nerveux, même s'ils sont maladroits, ils seront les plus beaux. Attendre que tout devienne réel et se préparer au pire, c'est ce qui rend l'amour l'égal de notre essence, aussi fort que la vie qui peut s'échapper. L'amour peut rester présent malgré l'absence du reste, mais il restera tout de même un fantasme idéalisé ou la version périmée d'un souvenir. Le plus dangereux est de devenir esclave de ce qui a déjà été. Malgré tout, c'est ce qui prendra toujours le plus de place.


Dire ''je t'aime'' c'est surtout tomber et se demander jusqu'où, justement, on peut tomber.