dimanche 12 janvier 2014

Ελλάδα, Grèce

À 24 ans, j'ai quitté les terres du Nord pour découvrir une contrée qui m'intriguait et qui m'intrigue toujours. Pour me faire connaître au départ, mais finalement, je suis tombé amoureux d'une lumière qui raconte. Il y a près de 7 ans,  j'ai salué la Grèce.

Un mois durant lequel j'ai découvert un peuple fort et fier, accueillant et généreux, poète et guerrier. J'ai marché sur cette terre façonnée par leurs pas et discours, j'ai mangé et bu comme je n'ai jamais fait ailleurs, j'ai souri à mon arrivée et pleuré lorsque j'ai dû quitter.

Je suis amoureux du vent et du ciel du nord. La neige de mes ancêtres qui revient chaque hiver pour nous pousser dans les bras des autres et le feu que l'on allume pour accompagner nos soirées d'été. Les histoires de ma patrie sustentent mon imagination à chaque discours des miens, mais les mythes et les hymnes des Hellènes construisent des espoirs qui me semblent bien lointains.

Quand je repense à la mystique Delphes, à la puissante Athènes, à  l'Égée agitée, à Olympie guerrière, à Aristi la tranquille et à Milos la belle, la première chose qui me vient en tête c'est la joie que j'ai eue à les découvrir petit à petit. Parce qu'on peut se rendre en Grèce et s'y lancer; j'ai l'impression que comme étranger, je ne ferai jamais autre chose que l'imaginer. Grâce à mes guides, j'ai pu voir des lieux évoqués dans des textes anciens, j'ai pu sentir la majesté d'une histoire jamais assez répétée et la force d'un peuple né de la montagne et de la mer.

Je repense à la lumière qui m'a accompagné dans ce trop court voyage; je suis incapable de la décrire. Mystique peut-être, poétique assurément, unique sans aucun doute. Sur les flots d'une mer encore inconnue, j'ai pris le temps de regarder le temps qui passe et qui nous vole des problèmes dont on devrait se passer.

Ce qui est difficile quand on tombe amoureux, mais que l'on aime déjà, c'est de savoir ce qui nous rendra malheureux : quitter ou rester. Je m'ennuie sans cesse du village de mon enfance et de sa rivière, j'aime la ville dans laquelle je suis, je rêve aux montagnes de l'Attique et à la mer Égée qui semblent parler une langue qu'il me faut écouter.

C'est quand le sommeil me boude que je pense le plus à quitter le doux souffle de mon hiver chéri pour l'étreinte farouche de l'été grec. Je veux partir et je ne me pose jamais la question : où devrais-je aller ? Je me suis longtemps demandé si je devais partir pour l'Est qui m'a si souvent inspiré; peut-être le Sud batailleur ou encore plus vers le Nord...mais je reviens toujours à la terre des dieux d'antan et de leurs enfants.

J'ai bien hâte au jour où je pourrai écrire clairement sur ce pays. En attendant, je me contenterai d'y rêver encore quelques années avant oser y retourner.

Je terminerai en citant un extrait d'une chanson grecque que j'aime beaucoup et qui décrit bien ce que je ressens quand je pense à ce voyage : 

Mia thalassa mikri (A Little Sea)

Μια θάλασσα μικρή,
μια θάλασσα μικρή
είναι το καλοκαίρι μου,
ο έρωτάς μου, ο πόνος μου

Μια θάλασσα μικρή
στα δυο σου μάτια φέγγει
κάθε πρωί

Μια θάλασσα μικρή
στο δάκρυ στο τραγούδι,
στο κάθε σου φιλί
Μια θάλασσα μικρή


A little sea
A little sea
is my summer
my love, my pain

A little sea
shines through your eyes
every morning

A little sea
in your tear, in the song
in every kiss of yours
A little sea