jeudi 18 septembre 2014

Au bout

Ce matin, je me suis réveillé fatigué, usé. J'ai toujours trouvé ça étrange de me réveiller en pleurant. La journée est neuve, tout est possible, mais j'ai quand même l'impression de me réveiller dans une prison. 

Ça fait quelques mois déjà que je suis chômeur et je ne doute pas de mes compétences et de mon talent, mais j'en ai quand même assez. Assez d'attendre, assez de mettre mon avenir entre les mains d'inconnus qui n'osent même pas me rencontrer, assez d'être ignoré. Même si on sait et que les gens nous disent qu'on est bon, c'est difficile d'y croire quand on ne reçoit rien en retour de ce talent.

Être ignoré, c'est pesant. On sait que ce n'est pas personnel, c'est juste comme ça. On passe nos vies à le faire et quand ça tombe sur nous, nous aussi on tombe et de haut. C'est frustrant de ne pas pouvoir faire la différence.

On ne s'habitue pas. Il y a des matins moins oppressants, mais le ciel reste toujours d'une drôle de couleur. 

Il y a aussi les femmes qui me font douter. C'est bien normal. 7 ans et demi de couple et 2 ans de célibat plus tard, je me retrouve assez ignorant, je dois le reconnaître. Je ne sais pas quoi faire et surtout pas comment le faire. J'en ai rencontré des belles femmes. Et attention ici, quand je dis belles c'est belles dans tout : leurs corps, leurs têtes, leurs idées...Dans ces femmes, il y en a qui m'ont carrément bouleversé. J'ai fini par oublier et je me suis rendu compte que l'amour n'est pas là. 

Malgré le fait que je ne suis pas pressé, que j'attends de voir une vraie flamme s'allumer, les bras d'une femme ça me manque. Cette chaleur sincère, les discussions douces et le réconfort qu'on peut s'offrir l'un à l'autre. Être soi-même tous les jours avec une femme qui nous comprend et pouvoir se laisser aller véritablement...c'est difficile à trouver, mais c'est ça que je veux.

En attendant, je me pose trop de questions sur tout. J'essaie de vivre sainement mon célibat en même temps que ma vie de chômeur et c'est beaucoup plus difficile que je le croyais. On a beau essayer d'être fort, mais quand on tombe, on tombe c'est tout. Le plus difficile c'est d'admettre qu'on en peut plus.

Je n’écris pas pour me plaindre, mais juste pour que ça sorte. Parce qu'avec le fait d'être ignoré, de ne pas savoir quoi faire avec les femmes et d'être fidèle à ses choix et convictions, il y a la solitude qui reste là bien tranquille. Et je vous confirme qu'elle est pas très jasante.