dimanche 20 octobre 2013

Femmes, encore : L'Ardente rousse

Elle me fait peur, mais pas assez pour m’arrêter. Malgré qu’elle soit loin, on dirait qu’elle se trouve constamment au-dessus de mon épaule à attendre que je bouge. C’est sa spontanéité et son naturel sauvage qui m’attire même si elle tente de se cacher.  Avec elle, les nuits n’existent plus. Il m’est impossible de dormir quand elle est là. Je ne cesse de la regarder; rien ne compte une fois qu’elle est entrée dans ma tête. Quand elle parle, je ne peux rien faire d’autre qu’écouter. Elle apprécie mes mots, mais je vois bien qu’ils restent en suspens et attendent de connaître leur destination.

C’est une force que je tente de jauger, une sensualité libre qui veut se garder prisonnière. Malgré le froid transporté par les vents du nord, sa simple présence réchauffe mon sang et alimente mes folies. C’est vers l’impensable que je me projette.  C'est la tourmente qui me guide vers elle à des moments inopportuns. Je lui parle, mais elle ne réagit pas. Je m'approche en la fixant pour finalement l'empoigner pour l'empêcher de fuir. Mon étreinte reste gravée sur sa peau laiteuse. Elle feint la fuite pour me captiver, pour s'assurer que je reste fort.

Nos lèvres finissent par s'entrechoquer  sans s'attarder au monde qui tourne, ni aux cieux témoins de passions plus patientes. Nos corps s'appellent sans retenue et sans exigences. On ne veut pas attendre : il faut goûter sans arrêt, sans obstacle, sans délai. Force et tendresse s'entremêlent pour nous donner le plus beau des plaisirs. La passion s'engage à rester  pour nous masquer d'une lune trop froide et des étoiles bavardes. Rien que nous deux; les ruines de la solitude disparaissent entre chaque baiser.