mardi 15 octobre 2013

Femmes, encore : Noir de jais

C’est le mystère qui s’époumone quand je croise son regard. Je ne sais jamais quoi penser, mais je me sens obligé de rester là à attendre qu’elle s’approche. Sa peau hâlée me rappelle l’été qui danse au son des guitares du sud et des voix rauques. Ce n’est pas que la sensualité que je sens quand je l’approche; c’est le désir rageur qu’on enferme. Trop d’énergie pour une seule fois; je la cherche comme si elle était perdue. Je rêve de la voir danser, de m’en approcher et d’y toucher que quelques secondes, le temps de voir cette chair de poule annoncer un plaisir discret. Elle n’est pas le bonheur, mais bien l’obsession des soirs incorrects et d’alambics.

C’est la fête quand je lui parle, mais elle n’y est pas toujours. L’absence et la fuite sont aussi ses alliés. Parce qu’une seule fois n’est peut-être pas assez, mais il est complexe de s’en approcher pour se répéter ou seulement se faire comprendre. Même si elle dit aimer la solitude, je la sens trop sensible pour s’empêcher de sourire aux prochains frissons qui s’inviteront dans la prochaine pinte.

L’ennui alimente mes délires et me ramène à cette nuit imaginée qui ne se terminait jamais. Les rumeurs du soir étaient ponctuées par ses gémissements rebelles et ma propre voix chuchotant l’éphémère.  Je la trouve magnifique, j’aime l’entendre parler et me raconter, mais c’est seulement en sueur après le crépuscule d’été que je suis capable de me l’imaginer.

C’est cette chaleur libidineuse et son odeur qui composent l’image de cette chevelure que l’on voit curieusement mieux la nuit.