Contrairement à ce que
vous pourriez penser en lisant le titre de ce texte, non je ne réclame pas
qu'on me laisse tranquille. En fait, j'aimerais qu'on s'offre, nous citoyens de
cette nation, un peu de paix.
Depuis 2 semaines, je
lis des choses affreuses. Les manifestions contre les mesures d'austérité du
gouvernement débutent avec les étudiants et d'autres regroupements se joindront
probablement au mouvement. Mais déjà, c'est pathétique.
Non, je ne parle pas
des manifestants. J'admire, et admirerai toujours, les gens qui décident de
dire haut et fort ce qui les dérange. Prendre la rue n'est pas le moyen préféré
de tous, mais quand on veut se faire entendre, on prend les moyens qui faut et
à notre disposition.
C'est plutôt la
violence qui m'attriste. Il y a bien sûr la brutalité policière que l'on peut
observer dans nos rues (et non, varger sur les manifestants n'est pas la
réponse appropriée), il y a bien entendu ceux qui cherchent le trouble dans les
manifestations (bris matériels, insultes à nos concitoyens que sont les
policiers, provocations, etc.) et il y a nous.
Ce qui me dérange ce n'est
pas que les gens aient des opinions différentes aux miennes. En fait, peu
importe vos opinions, ce que je condamnerai ici c'est la violence. J'ai envie
de vivre avec vous tous et discuter, pas vous taper dessus.
Je suis naïf, je le
sais. Penser qu'on doit laisser les gens manifester librement, écouter tous les
citoyens...c'est beau tout ça, c'est l'idéal, mais on n’est visiblement pas
prêt à être civilisé. Je me fou de savoir qui tape en premier ou le plus fort;
tu tapes, tu es un cave, point.
Mettre tous les
policiers dans le même panier, c'est une erreur. Même chose pour les étudiants,
les manifestants, la droite, la gauche, les politiciens, etc. Si tu ne
comprends pas ça, tu as un problème. Il n'y a pas de citoyens de seconde zone.
Tous ont droit de parole et personne n'a le droit de leur enlever. Le fait que
tu payes des impôts ne te donne aucunement le droit de bâillonner qui que ce
soit. L'argument massue ''Moé, j'paye des taxes'', n'est justement pas un
argument. La vie ce n’est pas un C.A. Aussi, ce n’est pas parce que quelqu'un
fait de l'argent qu'il ne peut pas avoir son mot à dire; les problèmes sociaux
touchent tout le monde, même les plus fortunés d'entre nous.
Toute ma vie, et ce
jusqu'à la fin de cette dernière, j'écoute et j'écouterai des humains, pas les
chiffres qu'on leur colle à la peau.
Si la seule chose que
tu peux répondre à des gens qui manifestent pacifiquement pour se faire entendre
et réclamer une société plus juste c'est : ''Va travailler/étudier criss de
paresseux''...bin je t'annonce que tu ne comprends pas c'est quoi vivre en
société.
Tu oublies que ceux qui
manifestent, ceux qui portent l'uniforme, ceux qui travaillent, ceux qui vivent
dans la rue et tous les autres sont des humains. Nos frères, nos sœurs avec qui
nous devons vivre et non affronter. Vous savez, manifester dans nos rues avec
des policiers qui ne font qu'accompagner les citoyens...ça c'est déjà vu ! Ça
vous étonne ?
Je ne dis pas que je
suis totalement pour le fait que les trajets devraient connus à l'avance, mais
en quoi ça aide ta cause d'aller te coller sur les policiers en leur criant des
insultes ? Les gars font leurs job, pas toujours de la meilleure façon certes,
mais ils sont là. Reste à distance, ne joue pas la game de la force...ça ne
sert à rien.
Pour moi la liberté d'expression
est la fondation de la démocratie, la vraie. Et il ne faut surtout pas
confondre cette liberté, qui m'est si chère, avec l'incitation à la violence.
Cacher ce genre de propos, souhaiter du mal à quelqu'un ou refuser d'écouter
l'autre en se servant de la liberté d'expression comme prétexte, c'est lâche et
minable.
Si tu te lèves un matin
et que tu as le goût de péter du policier, rend nous tous service, ainsi qu'à ta
cause, et restes donc chez vous. Si tu mets ton uniforme et que tu espères
tomber sur une manifestation qui déborde le moindrement pour te défouler sur
tes concitoyens, pose-toi de sérieuses questions à savoir si tu devrais
continuer à le porter cet uniforme.
J'ai toujours accepté
l'opinion des autres, mais jamais je n'accepterai les insultes (à moi ou à
n'importe qui d'autre) et/ou l'encouragement à la violence. Dis ce que tu dois
dire, mais si ce n'est pas constructif ou s'il s'agit de propos violents,
laisse tomber. On va très bien se passer de tes lumières.
Je suis tout simplement
contre la violence. Je supporte les mouvements sociaux et citoyens et la
démocratie active qui est en marche pas seulement aux quatre ans. Un mandat
gouvernemental n'est pas une carte blanche; le peuple à le droit de parler
entre les scrutins et il faut l'écouter. Le gouvernement n'est pas le père de famille
qui nous dit quoi faire, mais bien nos représentants qui gèrent l'état pendant
que nous travaillons tous à le faire évoluer. Nous sommes la force vive de
cette nation, pas le pouvoir en place.
Le peuple devrait
plutôt se poser des questions quand les seules réponses que peut lui offrir son
gouvernement face au mécontentement et aux questions sont la langue de bois,
l'idéologie et la violence.
On a toujours le droit
de ne pas être d'accord avec les moyens utilisés ou une opinion, mais se prononcer
contre l'émission même de cette opinion et la manifestation d'un
mécontentement, c'est nier son propre droit de parole. Il faudra donc que tu
m'expliques pourquoi tes messages haineux ou ta simple opinion valent plus que
tout le reste et que ceux qui sont diamétralement opposés à toi doivent se
taire.
Je ne dirai jamais aux
gens de rentrer chez eux. Je ne dirai jamais aux policiers de ne pas faire leur
travail. Je ne dirai jamais à personne que son opinion veut moins que la
mienne. Mais je n'accepterai jamais qu'on brutalise, et ce peu importe la
façon, les gens qui marchent, les policiers et n'importe lequel de mes concitoyens
qui exprime une opinion.
Si les seules choses
qui te viennent à l'esprit quand tu veux dire ce que tu penses sont des
insultes, des propos haineux, une volonté d'intimider ou de ridiculiser
quelqu'un qui ne pense pas comme toi ou n'importe quoi qui se rapproche d'une
forme de violence, je te conseil alors de passer ton chemin quand tu me verras
et d'aller t'occuper de ta personne. Visiblement, tu as besoin d'aide.
Sur ce mes amis, je
nous souhaite un printemps ensoleillé qui nous permettra de sortir de nos logis
pour prendre un verre, explorer nos terres, voir nos amis plus souvent, marcher
dans nos rues pour essayer de nous faire entendre, et ce dans la paix. Qu'on
puisse montrer à nos représentants que nous sommes tous citoyens.
Merci.