Chaque minute passe sans m'offrir de répit. Je dois me forcer à
manger, je dois calmer mes mains trop nerveuses pour me permettre d'écrire.
Malgré les possibilités, malgré cette
chance qui finit par nous sourire, rien ne se passe.
Il y a trop de choses pour que soit
simple, mais les dernières nuits n'ont été que cauchemars et paniques qui me
brisent les entrailles.
À attendre seul qu'un simple signe apparaisse
pour que je puisse seulement dormir un peu...juste pour donner une pause à mon
angoisse. Finalement, c'est l'épuisement que m'amènent les larmes qui me borde
une fois le jour arrivé.
Je l'imagine ailleurs, avec quelqu'un
d'autre et tout s'effondre. Je ne vois plus rien, ma respiration s'arrête et
rien d'autre ne compte que l'espoir que j'entretiens en vain qu'elle vienne
cogner à ma porte.
Seul à m'imaginer trop de choses, à
vouloir m'échapper à jamais de cet étau qui me tue, de ma prison parfois
onirique, d'autre fois seulement imaginaire, mais qui finit toujours par m'achever
comme au temps des adieux.
J'ai peur; j'ai besoin de tout ce qu'elle
est, mais ma patience se joue de moi. J'ai l'impression que j'ai donné plus que
moi, plus que mon âme et j'attends toujours seul que mon coeur se taise et me
laisse comprendre que je n'ai pas fini de pleurer. Je suis vide.
Parce qu'à force d'être dans le noir, les
repères s'effacent et on se perd. J'espère juste qu'elle prendra ma main avant
que je tombe pour de bon.