Le simple fait de l'imaginer ailleurs trouble tout. Je sais, je
comprends, j’accepte sincèrement, mais la peur s'invite toujours à notre table
déjà trop pleine.
Ton corps m'échappe et je n'en peux plus.
Il n'y a que toi qui puisses mater cette démence. Mon souffle me garde en otage
quand viennent enfin tes mots. Il n'y a rien d'autre que tes déclarations et
promesses. Je songe à ma vie et tout s'évapore. Plus rien ne m'appartient, je
suis l'esclave d'un coeur qui s'arrêtera trop vite pour certains, en retard
pour d'autres.
Ta voix résonne, couvre tout comme si elle
voulait enjamber cette distance éternelle qui se bat contre nous. Même si je
reçois tout dans la gueule, même si tous mes jours me laissent, je n'ai jamais
été aussi certain de mes mots et de mes propres vœux.
Je finirai peut-être par y laisser ma
peau, j’assume. À quoi bon accorder mon coeur au bonheur si je me cherche sans
cesse celle qui les accompagnera ? Aussi bien le laisser s'éteindre dans un
dernier battement que seul toi pourras comprendre. Me laisser aller parce que
je ne réussirai jamais à m'évader. Il faut juste accepter que le bonheur n'ait
pas voulu nous comprendre.