lundi 6 avril 2015

La danse

Les verres se succèdent et tout va bien. Je parle comme avant, seulement plus librement. Je me mets à danser au rythme des oui et des non qui peuplent la foule. Les bonheurs d'un soir où les tristesses d’antan composent des airs vulgaires que vous aimez malgré tout.

S'offrir la chance de tomber quelques fois avant de comprendre qu'aucune danse n’est perpétuelle. La fin nous rattrape et nous sifflent des accords trop doux pour être vrais.

Aussi bien rester sur les côtés à attendre raisonnablement de se faire écarter par l'inévitable aigreur alliée au bonheur. Être heureux finira par vous agacer. Vous n’oserez peut-être jamais l'être parce que fuir vous gardera en forme.

Vous ne restez jamais là à danser; la mélodie est peut-être plus douce ailleurs, même s'il vous sera impossible de la comprendre. Prenez donc un dernier verre. Vous finirez peut-être par voir qu'il est temps de partir avant de tomber une fois de trop. 

De toute façon, vous vous fatiguerez. Vous n'en pourrez plus. Il n'y aura plus de danse et encore moins de musique. Que le temps revanchard qui s'efforcera de vous rappeler que les faux pas ne sont jamais graves, mais qu'il faut tout de même savoir à quel moment rentrer dans la danse.